Requalification de la RC 601: pour plus de sécurité, de qualité de vie et de fluidité du trafic

accident RC601 04.12.03

Le “virage de la mort” sur la route de Berne qui contourne le village historique d’Epalinges porte bien son nom. Entre le Chalet à Gobet et le Carrefour des Croisettes, un tronçon de la RC 601 aujourd’hui limité à 80 km/h, on a dénombré ces dix dernières années et en moyenne: un mort et dix blessés graves par an. La sécurité est le premier objectif visé par le projet de requalification de la RC 601, tant décrié par les “Ch’tis de la Broye” (comme les a baptisés le parti radical vaudois). Vendredi 20 juin 2008, il m’a été donné d’aller expliquer ce projet à Payerne devant les représentants du district Broye-Vully (voir présentation du 20.06.08, PDF 3,6 Mb). Malgré les explications, les Broyards restent convaincus que le projet va gravement péjorer leur accès à la capitale et à l’autoroute. Si je comprends très bien cette inquiétude, j’affirme pourtant que le concept de mobilité globale élaboré dans cette zone va au contraire faciliter l’accès à Lausanne par le Nord-Est. Démonstration…

En réaffectant en grande partie une voie montante et une voie descendante aux transports publics, aux présélections d’entrée et de sortie, ainsi qu’aux mobilités douces, on ne réduit en rien la capacité routière qui reste suffisante pour un trafic inférieur à 23’000 véhicules par jour en 2020 (moins de 20’000 v/j en 2006). Chacun peut en faire l’expérience: si l’on respecte la limitation de vitesse, il n’est pas nécessaire aujourd’hui d’emprunter la voie de dépassement. Cependant, pour tenir compte du trafic poids lourds, le premier tronçon montant à partir du carrefour des Croisettes resterait à deux voies pour permettre les dépassements.

La limitation de vitesse à 70 ou 60 km/h rallongerait bien sûr le temps de parcours. Mais dans une mesure tout à fait raisonnable: seulement 20 secondes sur la totalité du parcours de 4 km.

En réalité, le seul facteur limitant est la capacité du carrefour des Croisettes, là où se forment aujourd’hui déjà les “bouchons”. Dans le sens entrant, le projet prévoit de maintenir les trois pistes de préselection et même de les allonger. En revanche, il n’est pas possible d’augmenter la capacité du carrefour qui doit permettre le croisement des flux de trafic importants qui y débouchent.

Mais l’essentiel du concept est ailleurs. En effet, en même temps que la mise en service du m2 en septembre 2008, les tl vont inaugurer deux lignes de bus sillonnant la zone urbanisée d’Epalinges et des hauts de Lausanne de part et d’autre de la RC601. On en attend un important report de trafic sur les transports publics à destination du terminus m2 des Croisettes.

Or, deux tiers du trafic mesuré sur la RC 601concerne les déplacements internes à la zone urbanisée, le tiers restant (soit 6’000 sur 18’000) représentant le flux de transit en provenance et à destination de la Broye et du Jorat. Si la nouvelle desserte des transports urbains permettait de capter ne serait-ce que 3’000 déplacements par jour, alors la capacité disponible pour le trafic des Broyards serait augmentée de 50%. Mais j’ose espérer qu’après avoir obtenu que le m2 soit amené jusqu’à Epalinges, ses habitants l’utiliseront dans une plus large mesure.

Cette amélioration concernerait essentiellement la charge de trafic au carrefour des Croisettes. Ainsi, à l’heure de pointe du matin, un habitant de Moudon qui aurait perdu 20 secondes jusqu’aux Croisettes pourrait bien gagner une phase de feux, soit 45 secondes. Et s’il se rend au centre de Lausanne, c’est probablement plusieurs minutes qui seront gagnées en raison de la réduction de trafic attendue sur cet axe avec la mise en service du m2 (-18%).

Voilà pour le bénéfice que les Broyards peuvent attendre du concept de requalification de la RC 601.

Mais on en oublierait presque les avantages que cela représenterait pour les autres usagers (très majoritaires) de cet axe:

  • réduction des accidents et de la dangerosité pour tous, et en particulier pour les bordiers et les mobilités douces;
  • réduction de la pollution et du bruit;
  • amélioration de la performance (et donc de l’attractivité) des transports publics;
  • gr ce aux trois ronds-points prévus, possibilité de desservir depuis la route cantonale les nouveaux quartiers en développement (EHL, Nestlé, commerces du centre d’Epalinges, etc.), avec à la clé de nouveaux emplois et de nouveaux contribuables.

C’est bien ces avantages qui ont incité les communes d’Epalinges et de Lausanne à demander au canton de développer ce concept. A mon plus grand étonnement, ces derniers temps, on n’a guère entendu ces arguments dans la bouche des syndic, municipaux et député radicaux concernés. Se laisseraient-ils impressionnés par les “ch’tis de la Broye”?

J’espère toutefois sincèrement que le dialogue pourra se poursuivre avec tous les usagers de la RC 601 et que le dossier ne sera pas pris en otage dans une opposition ville-campagne ou encore gauche-droite.

16 réflexions au sujet de « Requalification de la RC 601: pour plus de sécurité, de qualité de vie et de fluidité du trafic »

  1. Monsieur Marthaler.

    Encore un projet lié au m2 qui a du plomb dans l’aile, après la place de la Sallaz, l’aquapôle, la double voie entre le Flon et la gare €¦

    Cela est extrêmement décevant et montre un manque d’ambition et de vision.

    En ce qui concerne la RC601, le tronçon Croisettes €“ Chalet-à -Gobet a sérieusement besoin d’une requalification, et votre concept m’a l’air d’aller dans ce sens, ce dont je vous félicite.

    En revanche, je trouve que la manière de communiquer sur ce projet est vraiment nulle. Pourquoi pas un site internet (www.rc601.ch)? Pourquoi pas des affiches de « propagande » aux abords de la route ? En bref, pourquoi ne pas se donner les moyens de communiquer, afin de briser des tabous et de se donner les moyens de réussir ? Car les gens ont peur de l’inconnu. Mais si on explique, alors les chances augmentent !

    Et même si je suis farouchement opposé aux arguments des communes broyardes (automobiliste pressé seul dans sa voiture => anachronique), il y a quand même une doléance qui a lieu d’être ; LE DEVELOPPEMENT DES TRANSPORTS PUBLICS DANS LA BROYE.

    Quelles améliorations des transports y aura-t-il dans la Broye à  l’arrivée du m2 ? Aucune. La Broye est un territoire immense, particulièrement mal desservi. A part la ligne tl 62 jusqu’à  Moudon, cadencée en moyenne à  1h, aucun lien n’existe avec le haut de Lausanne. Le soir, cette ligne est même desservie par des fourgons. Est-ce cela notre ambition ?

    Pourquoi ne pas créer un véritable réseau de rabattement desservant largement la Broye et la connectant au chef-lieu qu’est Lausanne ? Si l’om veut promouvoir la mobilité douce et durable, il faut en donner les moyens aux gens !

    Enfin, je suis attristé du gel provisoire du projet, auquel vous avez semble t’il cédé très (trop) facilement. Comment voulez-vous atteindre votre objectif de diminution du trafic motorisé individuel si les transports publics ne se développent pas ? Les gens doivent bien se déplacer. S’ils n’ont pas de bus, ils le feront en voiture. Comment allez-vous convaincre dans le futur ?

    Et surtout, pourquoi ne vous êtes pas plus « mouillé » pour défendre votre projet ? Combien de blessés et de morts endeuilleront encore cette portion de route ? Si 400 personnes ont signés une pétition, des milliers d’autres ne l’ont pas fait, et attendent avec impatience la requalification de cette route.

    Monsieur Marthaler, au mois, faites votre possible, dans l’immédiat, pour abaisser la vitesse de cette route à  50 km/h !! Avant qu’il ne soit trop tard.

    Monsieur Marthaler, svp, croyez en vous, et impliquez vous à  nouveau à  fond pour défendre « votre concept » !!

  2. Cher Monsieur,

    Je vous remercie pour votre soutien. Je crois bien que c’est le premier témoignage qui exige une requalification de cette semi-autoroute urbaine. Puisse-t-il y en avoir de nombreux autres!

    Je retiens l’idée du site internet. C’est d’ailleurs ce que le DINF a fait pour le chantier des tunnels de Glion ou la rénovation de la RC 705 (http://www.vd.ch/mosses). Dans ce dernier cas aussi, nous avons mis en place un “groupe des partenaires” pour permettre à  toutes les parties impliquées (communes, ASTAG, entreprises, …) de suivre l’évolution du projet.

    Malheureusement, dans le cadre de la RC 601, les “partenaires” broyards ont préféré recourir à  la voie parlementaire (interpellation, motion, …) et médiatique. Sur quoi, le parti radical a jugé que l’affaire était assez importante pour s’adresser personnellement au chef du DINF par voie de communiqué de presse. Mais le concept de requalification de la RC 601 n’était pas suffisamment mûr pour faire l’objet de présentations publiques. Maintenant que la polémique est lancée, il ne me reste plus qu’à  tenter de convaincre un public définitivement hostile. Je n’y arriverai probablement pas tout seul…

    Reste la douloureuse question de la desserte de la Broye en transports publics. Là , il faut être clair: à  court et moyen terme, les améliorations ne pourront pas être massives, simultanément en direction de Berne, de Lausanne et d’Yverdon. Même si l’on trouvait les milliards nécessaires pour réaliser la proposition d’Olivier Français de créer une nouvelle ligne – principalement souterraine – entre Lausanne et Berne, les trains Intercity ne s’arrêteraient certainement pas à  Moudon!

    Une évaluation du rapport coût/efficacité montre aisément que les investissements publics doivent être mis en priorité sur les secteurs à  fort potentiel. En l’occurrence, 2/3 du trafic sur la route de Berne est du trafic local pour lequel les transports publics constitueront une véritable alternative dès la mise en service du m2.

    J’espère que les Broyards sauront se montrer reconnaissants envers le canton lorsqu’ils constateront que le m2 et le nouveau réseau tl améliorent la facilité d’accès à  Lausanne…

    Dans le fond, pourquoi ne lanceriez-vous pas une pétition allant dans ce sens. En bonne logique, elle devrait recueillir plus de signatures que celle qui exige que rien ne change…

  3. Bonsoir Monsieur Marthaler,
    la requalification de la route de Berne comme envisagée est indispensable pour une bonne régulation du trafic motorisé à  l’entrée de Lausanne Nord. Comme l’est une meilleure desserte de la région de la Broye par les transports publics. Nos pairs avaient apporté une réponse : le tramway Lausanne Moudon. Le M2 enterré s’arrête aux Croisettes. Comme le système n’offre pas la possibilité de déplacement à  l’air libre que faire ? Le prolonger en tunnel ? Changer de système ? A Lausanne futur RER, LEB, TSOL, M2, Trolleys, Bus et futur Tramway (je crois que j’en oublie). C’est assez. Trop c’est trop. à‡a démontre le manque de vue d’ensemble, les actions au coup par coup.
    La réponse à  cette question figurait dans une étude préliminaire qui contestait le choix du M2. Pour limiter le mouvement des pendulaires, il faut chercher les usagers le plus près possible de chez eux avec des moyens en surface performants dans toute l’agglomération et au-delà  (comme proposé dans d’autres villes de Suisse)! Le choix du milliard d’investissement pour le M2 hypothéquera un développement à  venir des transports publics dans la région et au-delà . Nous y sommes, que faire ? Peut-être attendre de fêter l’inauguration du M2 pour y voir plus clair !

  4. Cher Monsieur Magnin,

    Tout d’abord le m2 ne coûtera pas 1 milliard, mais 740 mios environ. Ensuite, la technologie sur pneu résulte d’une modification des normes de l’Office fédéral des transports (OFT). Avec une pente qui excède largement la limite des 7%, la technologie du tramway qui prévalait à  l’époque du Lausanne-Moudon n’est plus autorisée aujourd’hui.

    Quant à  la desserte de la Broye, je crains fort que les CFF ne reportent sine die des investissements massifs sur cette ligne, alors qu’on ne trouve pas les moyens pour améliorer l’infrastructure là  où les trains sont bondés (cf. Lausanne-Genève). Reste l’amélioration de la desserte par bus, laquelle profiterait d’une modération du trafic et d’une répartition de l’espace routier sur le route de Berne. Je reste ouvert à  la discussion sur ce point. A condition bien sûr que l’évolution de la demande suive celle de l’offre…

  5. Cher Monsieur Marthaler.

    Je n’ai malheureusement pas le temps d’organiser moi-même une pétition, mais je lance l’idée.

    En ce qui concerne la desserte de la Broye, c’est une desserte fine qui est nécessaire, aller chercher les gens près de chez eux (évidemment pas devant leur porte).C’est donc un réseau de bus de rabattement performant qui est nécessaire (même concept que la campagne zurichoise ou argovienne par exemple), avec des correspondances optimales et relié au m2. C’est uniquement à  cette condition que les pendulaires utiliseront les transports publics.

    La ligne tl 62 Croisettes-Moudon traverse cette région presque en ligne droite, à  une cadence pas toujours attrayante. Il faut donc des lignes (même de bus plus petits) qui partent des villages alentours et qui rabattent les passagers sur la 62, dont la fréquence serait améliorée. Certes, cela a un coût. Mais un système très performant attire la fréquentation, et les recettes €¦

    Pour résumer, pas possibilité de déplacements en transports publics = déplacements en voiture. C’est inévitable !!

    Meilleures salutations Monsieur Marthaler

    J.C.

  6. Cher Monsieur,

    Merci pour vos propos mesurés et votre analyse objective de la situation. Le Service de la mobilité examine la possibilité d’améliorer les cadences sur la ligne tl 62. Comme vous, je pense que des améliorations de l’offre doivent accroître les recettes et enclencher ainsi un “cercle vertueux”. Il me semble dès lors nécessaire que les autorités locales s’engagent à  tout mettre en oeuvre pour que cette nouvelle clientèle soit au rendez-vous (dotations en places de parc, P+R, aménagements favorables aux mobilités douces, etc.).

    Pour ce qui est de la desserte fine, il est difficile d’envisager des lignes régulières en dessous d’une certaine densité de clientèle (faire circuler des bus vides – même petits – n’est pas plus écologique que la voiture individuelle!). C’est pourquoi mon prédécesseur Philippe Biéler avait mis en place l’offre PubliCar (voir http://www.carpostal.ch/fr/index_pag/pag-nat-unterwegs/pag-wch-mobilite/pag-wch-publicar/pag-wch-publicar-vaud.htm).

    Une autre idée est en débat au Grand Conseil: permettre aux adultes de profiter des transports scolaires, parfois plus développés que les lignes régulières (sauf en période de vacances!).

    Mais comme on ne parviendra jamais à  fournir une offre de transports publics aussi performante dans les zones à  habitat dispersé que dans les agglomérations, la seule réponse crédible et financièrement raisonnable consiste à  mettre en oeuvre le nouveau plan directeur cantonal. Il faudrait que les nouveaux habitants et emplois se localisent le long des lignes de transports existantes (cadences

  7. j’espère que nous aurons enfin le m2 à  Epalinges ou encore mieux au Chalet à  Gobet, en plus cette route est dangereuse nous avons toujours des accidents au Chalet à  Gobet.
    meilleures salutations
    Philippe Mazenauer

  8. Une fois n’est pas coutume, je circulais dimanche en voiture du Chalet-à -Gobet en direction des Croisettes sur cette semi-autoroute. Dépassé à  vive allure par un autre véhicule, j’ai jeté un coup d’oeil à  mon compteur qui affichait…. 100 km/h. J’ai immédiatement adapté ma vitesse en estimant que la voiture qui m’a dépassé devait rouler au moins à  120 km/h! Il est en effet grand temps d’adapter cette chaussée aux conditions de circulation normale pour une zone de loisir, largement urbanisée.

    Quant au m2, j’espère que vous n’attendrez pas sa prolongation jusqu’au centre d’Epalinges pour l’utiliser en empruntant l’une des deux nouvelles lignes de bus qui entreront en service le 14 décembre prochain dans votre commune.

    Cordialement.

  9. Monsieur, en tant que riverain, je tiens à  vous contredire, cela devient une coutume des vitesses pareilles. Il est urgent d’agir avant que cette route ne tue à  nouveau des innocents. Je ne comprends pas que des gens fassent une pétition contre la sécurité rien que pour défendre leur petit coin de jardin. Ne se rendent-ils pas compte qu’ils sont aussi des victimes potentielles de cette “autoroute” qui n’en a pas les éléments de sécurité.

    Cela fait très longtemps que je n’ai pas revu de contrôle de la vitesse entre les Croisettes et le Chalet-à -Gobet, mais je serais curieux de connaître les dépassements de vitesse enregistrés ? Je vous adresse mes encouragements pour l’aboutissement de ce dossier pour la sécurité de tous !

  10. Visiblement, vous n’avez pas signé cette pétition qui demande que rien ne change le long de cet axe et j’en suis ravi. Malheureusement, à  ce jour, seuls les défenseurs d’un boulevard à  grande vitesse donnent de la voix et le Grand Conseil doit tout prochainement dire s’il accepte de renvoyer la pétition en question au Conseil d’Etat.

    Peut-être la commission des pétitions du parlement aura-t-elle la sagesse de chercher à  savoir ce que pensent les milliers de personnes qui ne l’ont pas signée…

  11. Bonsoir M. Marthaler,

    Aurons-nous le plaisir d’apprendre que bientôt le projet de restructuration de la rte de Berne sera de nouveau à  l’ordre du jour. Nous avions tellement d’espoirs de retrouver une certaine qualité de vie tant au niveau sonore qu’au niveau de la sécurité. Ces nuisances deviennent vraiment oppressantes
    tellement la vitesse est excessive.

    Je vous remercie de votre réponse. Salutations

  12. Cher Monsieur, comme 24 Heures s’en est fait l’écho, il apparaît évident que le Grand Conseil ne votera pas un crédit pour la requalification de la route de Berne supposant la réduction de la vitesse, la création de ronds-points et la redistribution de l’espace routier pour les différents usagers (transports publics, cyclistes, piétons).

    Seules les autorités communales d’Epalinges et de Lausanne (municipalité et conseil communal) pourront reprendre le flambeau. Dans cette optique, je ne peux que vous encourager à  faire valoir vos arguments, voire à  fédérer vos concitoyens favorables à  ce projet de requalification. Vous pourrez compter sur mon appui le moment venu.

    PS: Si vous possédez une voiture, vous devriez chronométrer le temps de parcours entre le Chalet-à -Gobet et les Croisettes selon que l’on roule à  80 ou à  60 km/h et informer le syndic d’Epalinges de vos mesures. En effet, M. Tardy indiquait à  24 Heures que ce projet pourrait faire perdre une demi-heure aux automobilistes, ce qui, j’en conviens, serait difficilement supportable.

  13. Monsieur,
    Le M2 est en fonction depuis presque une année déjà  … et le projet d’assainissement de la RC601?

    Ayant interpelé la commune d’Epalinges début septembre 2009, par le biais de M.Tardy sur le devenir du projet d’assainissement de la route cantonale, celui-ci me répond par un courrier officiel que ce projet à  été mis “au congélateur” par vos soins et que la compétence étant cantonale (RC hors localité), il ne peut rien entreprendre.

    En résumé, chacune des autorités se renvoie la balle et personne ne fait rien. Or, ce tronçon de route qui tue, et incommode un grand nombre de gens, appartient au Canton, qui doit assumer ses responsabilités et une cohérence d’aménagement. En effet, ce secteur appartient au périmètre compact de l’agglomération dans lequel de tels niveaux sonores (dépassement des valeurs d’alarme notamment engendrées par les véhicules lourds) et vitesses hors la loi sont inacceptables. De nouveaux quartiers (et pas seulement de faible densité) se construisent!

    Il me semble qu’il est temps de remettre le métier sur l’ouvrage. Donc voici mes questions et pistes qui me semblent intéressantes :
    > Quelles actions prévoyez-vous pour relancer “un” projet à  cours termes?
    > Pourquoi ne pas organiser une concertation avec des représentants des différents intérêts ainsi que les autorités concernées plutôt que de débattre par presse interposée?
    > Pourquoi ne pas commencer par poser un radar dans le secteur pour faire prendre conscience aux gens de leur vitesse, pouvant être fatale?
    > Pourquoi ne pas commencer par déclasser ce tronçon en secteur “en localité” impliquant donc plus concrètement les communes?
    > Peut-on envisager des mesures de protection sonores “sanitaires” en attendant une modération (hautement souhaitable)?

    Je vous remercie par avance de vos réponses car je mets beaucoup d’espoir dans votre engagement envers les citoyens vaudois,

  14. Chère Madame,

    Je partage votre désarroi. Mais je dois vous rappeler que le Grand Conseil reste, au terme de notre Constitution cantonale, la plus haute autorité. Or, le parlement cantonal, contre l’avis de sa commission des pétitions, a décidé, à  l’issue d’un débat nourri, de renvoyer au gouvernement une pétition demandant explicitement de ne rien entreprendre le long de cet axe. Dans le cadre des débats, j’ai notamment produit la lettre signée par les municipalités de Lausanne et d’Epalinges demandant: 1) d’abaisser la vitesse à  60 km/h, 2) de créer des voies bus, 3) de réaliser trois ronds-points pour sécuriser les accès aux quartiers en développement (trois exigences remplies par l’avant-projet développé par mon département). Mais cela n’a guère ému le Grand Conseil et je n’ai pas souvenir que les députés (parfois municipaux) des deux communes se soient exprimés pour défendre cette position.

    La seule manière de débloquer la situation serait qu’une motion, reprenant ces exigences, trouve une majorité au Grand Conseil. Mon département serait alors légitimé à  remettre l’ouvrage sur le métier.

    Pour répondre à  vos questions, je dirais que les contrôles de vitesse relèvent de la police cantonale, sous la conduite de ma collègue Mme de Quattro, cheffe du DSE. Je vais me renseigner sur ce qu’il est prévu de faire en la matière.

    Le transfert de ce tronçon aux communes en tant que route cantonale en traversée de localité se heurterait certainement à  l’opposition virulente des municipalités. Une telle proposition aurait surtout pour effet de tout bloquer…

    En ce qui concerne les éventuelles mesures provisoires de protection contre le bruit, et sans entrer dans le détail, elles ne seraient pas conformes à  la législation fédérale, puisque les mesures à  la source (à  commencer par les limitations de vitesse) doivent impérativement être privilégiées.

    J’espère que ces explications vous auront convaincue que la balle n’est pas dans le camp du département des Infrastructures.

    Avec mes meilleures salutations.

  15. Monsieur le Chef du département des infrastructures,

    J’ignore si ce forum sur la question de la requalification de la rc 601 est encore actif à  l’heure actuelle. Cette page web est ressortie d’un “googlage” “epalinges-croisettes” effectué en vue de savoir si mes impressions de balade du dimanche auraient eu un écho antérieur à  cette requête de ce 25 mai 2010.

    Victime du hasard des recherches (ou de leurs moteurs plus ou moins vitaminés), votre site semble répondre au plus proche de ma préoccupation du moment, motivées par ce sentiment de consternation à  la vue qui s’offre aux buveurs de café de la terrasse boulangère située en arrière de l’angle du carrefour des Croisettes à  Epalinges. Le métro n’est pas loin,les heures de passage des autobus sont plus dissipés.

    Autre hasard, celui du site web de l’Hôtel de l’Union qui propose des liens avec street view, qui me permet de retrouver l’image que je n’avais pas faite, et qui me console dans le remord d’avoir omis de prendre mon appareil 4 mega pixels de poche.

    Encore une coïncidence: le dernier Tech 21 (organe de la sia en langue allemande) qui publie un dossier sur la nécessité de changer de fond en comble notre culture en matière de planification urbaine. Ce dossier serait anodin s’il n’était pas illustré de photo pleine ou demi-page de paysages urbains situés dans la région de Bussigny, Renens, Crissier et Chavannes, alors que les auteurs de ce dossier n’étaient L. Denzler et R. Weidmann, protagonistes de l’espace urbains zurichois.

    L’image du carrefour des Croisettes aurait parfaitement pu s’inscrire parmi les autres vues photographiées par H. Henz. (in Tech 21 n °21 du 21 mai 2010) (ça ne s’invente pas!)

    Sans m’étendre sur les divers aspects de la faillite des outils et des méthodes de planification urbaine appliqués depuis les années 70 dans ce canton, il devient peut-être urgent de reconnaître que même une route d’accès (entrée-sortie) ne peut se résoudre dans la seule diminution de sa mortalité via des études de trafic.

    Et c’est peut être de cette mauvaise habitude à  ne voir ou à  ne considérer une situation donnée -urbaine ou d’une autre nature – que selon certains paramètres choisis ou mesurables – ici le trafic – que les mesures appliquées à  celle-ci, souvent à  grand frais, ne résolvent qu’une partie des problèmes identifiés et générent d’autres problèmes des plus inattendus.

    En résumé, et comme le signalaient plus d’un auteurs d’horizons divers, c’est la manière de poser le problème qui conditionne sa solution.

    Pour revenir au cas de rc 601, il me semble qu’il devient urgent de penser cette région en terme d’espace urbain à  réorganiser en un cadre de vie profitable à  tous. A la racine et dans sa globalité.

    Espérons que l’image extraite du street-view puisse suivre ces lignes car elle en est bien plus éloquente.

    Votre bien dévoué,

    François Valenta, architecte
    Lausanne

  16. Je partage votre souci de requalification urbaine et de partage de l’espace public entre tous les usagers. Cependant, les compétences de mon département concernent principalement les aspects routiers (gabarit, vitesse, sécurité, …) et l’offre en transports publics. Les questions d’urbanismes sont essentiellement de compétence communale (Epalinges et Lausanne). Si vous habitez l’une de ces communes, vous pourriez intervenir à  ce niveau. Mais je ne doute pas que, comme ailleurs, les projets de développement urbain le long de cet axe conduiront à  moyen terme à  ce type de considération.

    Avec mes meilleures salutations.

    Voir aussi l’article récent sur l’évolution du trafic individuel et collectif

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