Bilan mobilité 2008: des constats très encourageants!

objectif-2-pl-07-12.jpgEn 2007, le Conseil d’Etat vaudois avait inscrit dans son programme de législature et l’Agenda 21 qui l’accompagnait des objectifs ambitieux en matière d’énergie, d’émission de gaz à effet de serre et de protection de l’environnement. Au chapitre de la mobilité, il visait à faire baisser la part de la voiture dans le total des déplacements de 75% (2005) à 70% d’ici la fin de la législature (2012). Les comptages effectués sur la route et sur les transports publics en 2008 montrent que cet objectif pourrait bien être tenu. C’est la démonstration que j’ai eu le plaisir de faire en conférence de presse ce matin (voir la présentation complète, pdf 393 Ko).

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance! A tel point d’ailleurs que les spécialistes des transports jugeaient il y a peu l’objectif du Conseil d’Etat comme trop “idéaliste”. Qu’il s’agisse du Plan directeur cantonal ou des projets d’agglomération, le scénario “volontariste” visait jusqu’ici à freiner la croissance du trafic automobile moyennant un développement massif de l’offre en transports publics.

Or le constat que l’on peut faire à fin 2008 est bien plus réjouissant. Notre canton a connu une extraordinaire croissance de sa population: + 2.4% (+ 16’500 habitants, soit l’équivalent de la ville de Pully), avec des “pointes” à + 3.0% dans les districts d’Aigle ou de Nyon. A noter que pour élaborer son plan sectoriel des transports, la Confédération tablait sur une croissance démographique trois à quatre fois plus faible, mais conforme à la moyenne nationale (+ 0.7%). Ce fait statistique justifie à lui seul que la priorisation des projets de développement des infrastructures nationales doit faire la part belle à l’arc lémanique, c’est-à-dire là où la demande est particulièrement forte.

Bien qu’il y ait 5’400 véhicules immatriculés de plus qu’en 2007 (+ 1.5%), le taux de motorisation (525 voitures pour 1000 habitants) tend à se réduire pour la quatrième année consécutive et s’approche de la moyenne nationale (519/1000). Encore plus surprenant, les flux de trafic motorisé traversant les “écrans” statistiques stagnent et régressent même légèrement par endroits.

A l’inverse, les transports publics – qui ne représentent que 23% des distances parcourues – se taillent la part du lion dans les nouveaux flux de trafic. En particulier sur l’arc lémanique où l’on enregistre chaque jour 3’000 à 4’000 voyageurs supplémentaires par rapport à l’année précédente. On observe ainsi, sur les principales liaisons de transports publics, une croissance de la clientèle oscillant entre + 7% et + 10% en une seule année. Du jamais vu! Alors je me dois de remercier les Vaudoises et les Vaudois qui ont modifié leurs habitudes de déplacement, malgré parfois des trains et des bus bondés. J’en profite pour signaler, en réponse à une lettre de lecteur parue dans 24 Heures de ce jour, que j’ai parfaitement conscience des besoins considérables constatés sur la Riviera. Avec 49’000 voyageurs par jour traversant l’écran situé entre Cully et Lausanne (y compris 40% sur la ligne Palézieux-Lausanne), et une part modale TP de 29%, cette région fait preuve d’un besoin en transports publics plus important même que celui de La Côte. C’est dire si l’inscription, dans le prochain mandat de prestations des CFF, des budgets pour l’adaptation des gabarits des tunnels sur la ligne du Simplon est importante pour permettre la circulation de trains à deux étages!

Résultat, la part du trafic motorisé individuel a chuté à 73% selon les calculs effectués sur les 9 “écrans” de mesure. C’est exactement ce qu’ambitionnait le Conseil d’Etat en guise de retour sur les investissements importants consentis dans le secteur des transports publics (RER, LEB, bus régionaux, navettes CGN, etc.).

Je ne manquerai pas de communiquer ces éléments à l’Office fédéral des transports et à l’Office du développement territorial. Il s’agit là, en effet, de la démonstration la plus claire qui soit de l’urgence d’une adaptation de l’offre, que ce soit pour les infrastructures ferroviaires ou pour le financement des projets d’agglomération (1ère tranche de crédit 2011-2014).

En guise de conclusion, j’invite chacun à se plonger dans la lecture de la statistique des transports publics 2008 de la LITRA. On y apprend, par exemple, que la part modale des transports collectifs (sans la navigation aérienne) s’établissait à 64.1% en 1950, 43.1% en 1960, 26.2% en 1970, 20.7% en 1980, 22.7% en 1990, 20.6% en 2000 et 23.7% en 2007. Dans cette perspective historique, on mesure bien les efforts à fournir et le temps nécessaire pour offrir une mobilité durable à nos concitoyens…

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