Plus d’inspiration pour soutenir l’éolien

éolienne

(source http://www.aci-elec.fr)

Personnellement, j’ai toujours trouvé que les éoliennes étaient de beaux objets, capables de modeler et rythmer le paysage. Enfant, j’ai visité avec émerveillement le plateau de Lassithi en Crète et ses “dix mille moulins à vent”. D’autres ont été charmés par les moulins hollandais. Certes, les éoliennes sont des objets étrangers au paysage et constituées de matériaux artificiels, mais elles répondent aussi et surtout aux lois de la nature dans leurs formes et leur positionnement dans l’espace. C’est dire si je suis consterné de voir les promoteurs de l’éolien de plus en plus acculés à la défensive. Et si l’on passait à l’offensive? En postulant que les éoliennes peuvent être belles. En misant sur leur pouvoir d’attraction. En lançant aux urbanistes paysagistes le défi d’intégrer ces silhouettes majestueuses dans notre environnement (largement b ti) de manière si remarquable que, dans leur voisinage, les habitants finissent par réclamer la protection de ces nouveaux paysages, à l’instar de Lavaux (Patrimoine mondial de l’UNESCO) dont chacun sait qu’il s’agit d’un paysage entièrement artificiel.

Un récent numéro du bulletin d’information de l’association Suisse Eole montre bien à quel point les promoteurs de l’énergie éolienne sont sur la défensive (voir Eole Info No 21, pdf 462 Ko). En l’occurrence, il s’agit de la problématique du bruit provoqué par ces machines et des normes de plus en plus sévères qui devraient leur être appliquées. Après la “destruction du paysage”, le “bruit” est probablement le second argument de tout bon opposant. Autrement dit, un argument qui se veut sérieux et scientifiquement établi. Même l’EMPA s’en mêle!

Il y a quelques années, conscient de la gravité du sujet, je me suis arrêté, lors d’un voyage en Allemagne, au milieu d’un champ d’éoliennes pour me rendre au pied de l’une d’elles et tendre l’oreille pour me faire une idée. Rien! Ou, pour être plus précis, nettement moins de bruit que ce que l’on perçoit en forêt lorsqu’un petit souffle carresse la cime des arbres. Rien à voir avec le bruit que fait le grand tremble qui trône près de chez moi dans le jardin d’une propriété voisine. Bien sûr, ce bruit-là n’a rien de dérangeant, au contraire. Il me signale que le vent souffle en créant une ambiance très particulière.

Les défenseurs de l’éolien s’insurgent contre que le fait que les normes applicables aux éoliennes sont déjà deux fois plus sévères que celles concernant le trafic automobile. Mais cela accrédite l’idée que les unes et les autres créent des nuisances de même nature. Et comme il n’est pas possible d’éradiquer la voiture mais que l’on peut s’opposer à l’implantation d’une éolienne, on finit par se chipoter sur des “indices de correction” comme d’autres avant nous sur le sexe des anges.

Il me semble urgent de plutôt comparer le bruit d’une éolienne avec des sources plus aimables que la voiture: le tremble de mon voisin ou le lave-vaisselle que vous avez installé dans votre cuisine ouverte. En constatant que le bruit émis par ces derniers est bien supérieur à celui d’une éolienne située à 250 mètres (distance minimale selon la norme actuelle), vous devriez être convaincus comme moi que ce problème n’en est pas un!

J’invite donc celles et ceux qui souhaitent promouvoir les énergies renouvelables à renverser l’argumentation. Arrêtons de minimiser les impacts sur le paysage ou le bruit de ces machines pour en faire des projets enviables pour la population. Et pas seulement afin d’assurer son approvisionnement en électricité!

Je propose donc quelques pistes susceptibles d’inspirer les promoteurs de l’énergie éolienne:

  • concours d’urbanisme et de paysagisme pour implanter de manière particulièrement plaisante un groupe d’éoliennes dans un site donné;
  • concours d’architecture et de design pour imaginer des m ts (forme, couleur) qui ne soient pas seulement utilitaires et des hélices (couleurs, transparence, reflets) qui flattent le regard;
  • des systèmes qui permettent de gérer la vitesse de rotation de chaque éolienne pour obtenir une sorte de balais géant (un champ d’éoliennes provoque une espèce d’effet stroboscopique qui a quelque chose d’envoûtant);
  • permettre d’escalader une éolienne pour en faire un lieu à visiter pour son point de vue ou pour sentir ses vibrations et sa force comme lorsque l’on embrasse un gros arbre;
  • etc.

Enfin – et plus important encore – il faudrait que les pouvoirs publics et les entreprises électriques en main publique s’engagent dans un programme d’utilisation rationnelle de l’énergie tel que pour chaque mégawattheure éolien produit un autre mégawattheure soit économisé. En effet, si rien n’est entrepris sur ce plan-là, bien des gens avec moi vont finir par s’opposer à l’énergie éolienne si celle-ci ne sert qu’à alimenter une demande croissante. Car, dans une perspective de développement durable, l’éolien et les autres énergies renouvelables ne sont pas là pour s’ajouter aux centrales nucléaires mais pour s’y substituer! Si la question est “voulez-vous une centrale nucléaire ou une éolienne à côté de chez vous?”, la réponse n’est pas la même que si l’on vous demande si vous acceptez et l’une et l’autre! Sans compter que, à terme, nous n’aurons tout simplement pas d’autre choix que de nous contenter des énergies renouvelables…

7 réflexions au sujet de « Plus d’inspiration pour soutenir l’éolien »

  1. EOLIEN:UNIQUEMENT UNE AFFAIRE D’ARGENT PAS D’ECOLOGIE

    En France es 19.000 mégawatts d’éolien terrestre de « l’Ex ministre du Grenelle de l’Environnement » soit 12.000 éoliennes sur le France ne produiront que quelques % d’électricité.

    Le programme éolien offshore (en réalité au voisinage immédiat du littoral) pose lui aussi d’énormes problèmes environnementaux et les difficultés techniques ont été minimisées par les promoteurs. Les 1.500 éoliennes prévues seront ruineuses et le tarif actuel de rachat de cette électricité à  13 ct le kWh sera insuffisant. Cela explique les hésitations du Gouvernement pour lancer cet appel d’offre qui correspondra à  une facture supplémentaire pour les ménages de 20 à  40 milliards d’euros (à  ajouter aux 40 milliards déjà  programmés par l’éolien terrestre).

    La France peut -telle continuer à  dilapider plus de 80 milliards d’euros et importer toutes ces éoliennes industrielles du Danemark, d’Allemagne et très prochainement de chine pour produire ces quantités minuscules d’électricité lorsque les consommateurs n’en ont pas besoin ?
    Chaque éolienne contient 500 kg de néodyme ( aimants permanents la génératrice) dont la Chine contrôle 95% le marché mondial . C’est une “terre rare” et dont le prix vient d’être multiplié par dix et des quotas réduits des 35% par ce pays ( voir guerre économique actuelle avec les USA)

    La France peut-elle continuer à  subventionner des emplois en Chine avec de l’argent public ?

    Les ménages français vont €“ ils accepter que leur facture d’électricité augmente de 40% alors que 3 millions d’entre eux ne peuvent plus la payer?

    L’éolien est une vaste affaire d’argent. Ces énormes aérogénérateurs , produisent des quantités d’électricité minuscules et imprévisibles et sont outrageusement subventionnées par la collectivité.

    Elles rapportent des fortunes aux affairistes du vent.

    Eolien terrestre
    19.000 MW = perte 2 milliards d’euros par an

    Eolien offshore:
    6000 MW = perte de 1, 2 milliards d’euros par an au tarif actuel 0,13 ct/ KWh (insuffisant pour les promoteurs)

    Renforcement et adaptation du réseau électrique:
    5 milliards d’euros

    Compteurs dit “intelligents” :
    5 milliards d’euros

    Démembrement des éoliennes :
    1à  2 milliards d’euros pour 10.000 éoliennes terrestres et plus pour les éoliennes offshore.

    http://environnementdurable.net
    http://epaw.org

  2. En Suisse, la situation est un peu différente. Notre pays est sur le point de décider de la construction de 3 nouvelles centrales nucléaires et un programme éolien mesuré peut, en complément avec un programme d’économie d’énergie, contribuer à  les éviter. En outre, les quelques sites envisageables n’ont rien à  voir avec les fermes d’éoliennes maritimes et seront situés à  proximité de voies d’accès et de lignes électriques.

    Le problème du néodyme est en effet sérieux. Je note que, selon Wikipedia, il est aussi utilisé pour la pierre à  feu des briquets, j’imagine en quantités industrielles. Comme toutes les ressources extraites de la terre (par ex. le pétrole ou l’uranium), les réserves accessibles sont limitées. Le développement durable pose l’exigence d’une économie en cycle fermé et nous devrions apprendre à  le recycler de la même manière que le fer, le cuivre ou l’or. Et on est plutôt sur la bonne voie, puisque le Japon a développer une méthode permettant de recycler les aimants en récupérant 80% du néodyme (voir http://japon.aujourdhuilemonde.com).

  3. Bonjour,

    Je tenais juste à  te faire part de ma réaction de grande satisfaction au sujet de tes propos sur le même sujet dans les “Actes verts” No 18 de janvier 2011. En effet, chaque fois que le groupe thématique des Verts vaudois sur l’énergie et l’environnement se réunit, j’essaie de faire passer l’idée que l’autorisation d’exploiter toute nouvelle centrale (d’une certaine taille) devrait comporter une clause obligatoire sur une réduction en parallèle de la consommation. L’importance de cette réduction pourrait être modulée en fonction du caractère renouvelable de la centrale (1 kWh de réduction pour 1 kWh produit pour du non renouvelable et 0.5 kWh de réduction pour 1 kWh produit pour du renouvelable par exemple). Cela inciterait encore plus les décideurs à  construire des centrales basées sur de l’énergie renouvelable. Mais pour le moment, on ne peut pas dire que mon idée ait recueilli beaucoup d’échos favorables.

    Je suis sûr qu’une telle disposition favoriserait l’éclosion de l’éolien car à  titre privé cela ne me dérange pas d’avoir des éoliennes sur le jura si je sais qu’elles servent de remplacement à  du nucléaire ou du charbon et qu’en parallèle on économise l’énergie. Par contre, si cela ne sert qu’à  couvrir l’augmentation de la soif d’énergie de notre société, je pense que je refuserais certains projets.

  4. Bonjour,

    Je rencontre les mêmes difficultés pour faire passer cette idée auprès de celles et ceux pour qui le seul objectif politique reste d’éviter “la pénurie” avec du renouvelable ET du nucléaire, et même du charbon!

    Le problème vient de ce que les économies d’électricité ne se décrètent pas et se vérifient difficilement. Mis à  part le “smart metering” et, dans une moindre mesure, les prescriptions techniques, l’Etat n’est guère en mesure de prendre des engagements de résultat. C’est déjà  difficile pour son administration! Mais il devrait jouer un rôle plus marqué en tant qu’actionnaire d’entreprises électriques…

    Meilleures salutations.

  5. Pour ma part je m’inquiète juste sur les effets des infrasons on voit actuellement tous les problèmes de santé lié aux lignes à haute tension alors qu’en sera t’ il de ces grands mastodontes d’acier ???

  6. Il ne faut donc pas s’y tromper : ce qui est « particulièrement rentable », ce n’est pas l’énergie éolienne, mais bien de puiser dans le porte-monnaie du contribuable-consommateur.

    A quelques kilomètres de Collonges, l’installation du Nant de Drance va produire 1500GWh par an, soit l’équivalent de 341 énormes éoliennes. L’installation coutera 700 millions de francs suisses, soit le prix de 140 éoliennes « seulement ». Elle produira donc du courant tout aussi propre, sans bruit et avec un impact minime sur le paysage, mais surtout à moins de la moitié du prix de l’éolienne… Et en plus, le Nant de Drance produira l’électricité quand on en aura besoin, pas seulement quand il y aura du vent.

    Le plus incroyable, c’est que les installations comme le Nant de Drance seront obligées par la loi à acheter le courant éolien produit la nuit quand personne n’en veut, l’utiliser pour pomper de l’eau vers les hauteurs, puis à la turbiner en journée pour revendre cette énergie, avec une perte à la fois énergétique et financière.

    Voilà comment une énergie renouvelable chère devient « rentable » en renchérissant une autre énergie renouvelable bon marché

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