Une toiture qui exprime et représente la fonction

vue intérieure Rosebud

(source: http://www.parlement.vd.ch/)

Ainsi donc, à une semaine de l’élection au Grand Conseil, trois élus PLR annoncent lors d’une conférence de presse qu’ils n’hésiteront pas à lancer un référendum populaire contre le projet de reconstruction du Parlement sur le site de Perregaux si le Grand Conseil ne corrige pas substantiellement le projet lauréat, en juin 2009, d’un concours d’architecture. Tout en admettant que les députés n’ont pas la compétence de modifier un projet architectural, les trois opposants en puissance réfutent toute accusation d’électoralisme. Cependant, je ne les ai jamais vus ni entendus lors d’une des nombreuses séances publiques organisées, depuis 2002, sur cette question. Même s’ils s’en défendent, ils menacent la réinstallation du Parlement sur son site historique de la Cité, sous prétexte d’une couleur inadaptée. Mais la forme et la matérialisation du “dôme” du projet baptisé Rosebud ont été conçues pour abriter le Grand Conseil, un bâtiment par définition unique et singulier qui doit se distinguer dans la Cité, comme la Cathédrale ou le Château.Cette toiture tant décriée résulte d’un choix assumé entre mimétisme et distinction. Mais elle ne fait pas qu’exprimer la présence en ces lieux du Parlement cantonal. Elle permet aussi et surtout d’assurer une quasi autonomie énergétique du bâtiment: les capteurs solaires dont est constituée la toiture couvriront 60% de la consommation d’énergie tout en garantissant un climat intérieur idéal. De là découle le choix d’une couverture métallique, soit en cuivre (brun noir) soit en inox étamé (gris clair), comme mentionné dans le dossier du concours en 2009. A noter que la toiture est portée par une charpente révolutionnaire constituée en bois massif-collé conçue avec le concours de la chaire de construction bois de l’EPFL.

Autre opposant déclaré au projet Rosebud, le Mouvement pour la Défense de Lausanne (MDL) a fait connaître dès le départ sa position très tranchée: il faut reconstruire le bâtiment Perregaux à l’identique. Cette proposition a pour elle la cohérence. J’ai moi-même demandé, en 2006, que cette hypothèse soit réexaminée. Le séminaire qui s’en est suivi a clairement montré que le programme du nouveau parlement n’entrait pas dans les surfaces définies par l’enveloppe historique. A quoi bon reconstruire une salle parlementaire si le Grand Conseil ne peut pas s’y installer? Sans compter que le projet Rosebud est celui qui restitue le mieux les vestiges de Perregaux et en particulier le vestibule historique situé derrière le fronton néoclassique de l’Esplanade du Château et son pavage exceptionnel.

Ainsi, dans le cas où le projet était combattu en référendum et refusé par le Peuple, non seulement le Grand Conseil n’aurait toujours pas de salle convenable, mais l’on ne saurait toujours pas quoi faire de la ruine qui défigure la Cité depuis 10 ans. On aurait juste dépensé des millions de francs en pure perte… Je fais donc le pari que la commission du Grand Conseil qui examine actuellement le projet dans le détail se convaincra que Rosebud est, en ce début de XXIe siècle, la meilleure réponse au défi posé et qu’elle en convaincra le plénum. Voire les opposants qui se sont arrêtés aux images de synthèse sans avoir participé ni cherché à comprendre le cheminement parcouru depuis 10 ans et de manière très transparente…

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