PhoneBloks: l’open source hardware débarque!


(source: https://phonebloks.com/, uniquement en anglais)

C’est une véritable révolution industrielle qui s’amorce! Après les succès foudroyants des open source softwares (Firefox sur les postes de travail, Apache sur les serveurs web ou Android sur les smartphones), voici qu’arrive l’open source hardware. Dans le cadre de son projet ARA, Motorola vient d’annoncer un accord passé avec Phonebloks, concepteur d’un smartphone composé de modules standardisés susceptibles d’être remplacés séparément, que ce soit pour une réparation ou pour apporter une amélioration, telle que l’installation d’une caméra plus performante ou une plus grande mémoire. C’est l’antithèse de l’iPhone, conçu pour ne pas être réparé mais remplacé rapidement par un produit plus “performant” supportant le nouveau système d’exploitation propriétaire iOS!

Cependant, la révolution n’est pas là. Les ordinateurs why! sont aussi principalement composés d’éléments standardisés pouvant être remplacés séparément et la plate-forme collaborative www.ifixit.com permet de réparer facilement un iPhone avec des outils et des pièces à prix raisonnable, au grand dam de Apple. Ce qui est véritablement révolutionnaire, c’est que Motorola a décidé de faire collaborer ses ingénieurs avec des milliers d’autres sur une plate-forme open source, afin de développer, plus vite que ne peut le faire Apple, un produit véritablement innovant. Ce modèle collaboratif a pour conséquence essentielle que ces innovations ne seront pas brevetées et que n’importe quel fabricant (y compris en Suisse!) pourra concevoir un smartphone en assemblant des composants Phonebloks ou produire et vendre dans le monde entier un composant particulièrement innovant. Leclanché, à Yverdon-les-Bains, pourrait livrer des millions d’accumulateurs high-tech et Logitech, à Morges, une caméra particulièrement performante à insérer dans n’importe quel smartphone standard… Dans ce modèle de développement industriel, le succès ne dépend plus du nombre de brevets déposés ou des moyens engagés dans le marketing, mais uniquement de la capacité à innover, de la qualité et… du prix. Il se pourrait bien qu’Apple ou Samsung aient mangé leur pain blanc et finissent de se ruiner en s’intentant mutuellement des procès pour violation de brevets…

Sur la page d’accueil de Phonebloks, on peut lire (traduction libre de l’anglais):

Normalement, les fabricants de téléphones développent à l’interne un nouveau produit dans le plus grand secret et ne le présentent que lorsqu’il est prêt. Phonebloks est convaincue qu’il faut au contraire donner, dès le départ, aux gens concernés le droit de partager des idées, des retours d’expériences et de collaborer. Pour pouvoir disposer d’un tel support, Motorola a décidé de développer cette idée sur une plate-forme ouverte. Travailler à cette échelle avec une compagnie de cette dimension est proprement révolutionnaire. Ce qu’il y a de plus excitant, c’est qu’ils ne pourront pas partir dans une mauvaise direction si la communauté suit le projet attentivement. Cette dernière peut au contraire orienter le projet.

J’avais été très étonné que Google engage 1 2.5 milliards de dollars, en mai 2012, dans le rachat de Motorola Mobility, alors que Nokia poursuivait sa descente aux enfers et que Appel et Samsung constituaient un duopole dominant le monde des smartphones et des tablettes. L’idée du Phonebloks était probablement déjà dans les têtes des dirigeants de Google, qui est devenue, depuis quelques années, l’entreprise la plus innovante dans le monde des nouvelles technologies de l’information et de la communication

Si Google gagne ce pari de l’open source hardware, ce dont on ne devrait pas douter, d’autres pourraient l’imiter dans des secteurs comme l’industrie automobile, les énergies renouvelables ou encore l’industrie pharmaceutique… Cette perspective me fascine et me laisse plus d’espoir que jamais quant à l’avenir de l’Humanité et à la concrétisation des objectifs du développement durable!

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