Sale temps pour les mouches!

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(source: euforia.org)

J’avais accepté, ce samedi après-midi 15 novembre 2015, de jouer le rôle d’expert dans le cadre d’un programme Imp!act qui se déroulait à Lausanne. 36 jeunes, de 20 à 30 ans, y défendaient 7 projets concoctés en moins de 3 jours et susceptibles de rendre notre monde meilleur. Mais les attentats terroristes à Paris étaient dans toutes les têtes et le cœur n’y était pas vraiment… Sale temps pour les mouches!

J’aurais dû me réjouir des propositions faites par ces jeunes. Pour la plupart assez décoiffantes: location de chèvres pour tondre le gazon en zone urbaine, application pour smartphone permettant de lancer des défis à ses amis pour qu’ils fassent des petits pas dans le sens du développement durable ou encore un super-marché bio où l’on pourrait aussi faire connaissance avec les producteurs et découvrir des recettes permettant d’apprêter les produits alimentaires locaux…

Pourquoi ces jeunes s’engagent-ils en faveur du développement durable, alors que d’autres sacrifient leur vie pour un djihad insensé, meurtrier et aveugle?

J’entendais récemment à la radio un expert – dont le nom m’échappe, malheureusement – qui disait en substance que “ces petits cons, pommés et sans perspectives de vie, se laissent attirer par des revenus confortables auxquels ils n’auraient jamais osé rêver, ainsi que par le pouvoir procuré par la possession d’armes de guerre et de femmes à volonté”.

Cette explication rationnelle – bien que totalement inacceptable – était intellectuellement recevable, en ce sens qu’elle expliquait l’inexplicable. Mais à quoi bon avoir des “revenus confortables, des armes et des femmes à volonté” si c’est pour se suicider avec une ceinture d’explosif après avoir tué des dizaines de femmes et d’hommes,  possiblement musulmans, voire même des “frères d’arme”?

Après avoir retourné la question dans ma tête dans tous les sens, j’en arrive à une terrible conclusion… Le suicide étant l’une des principales causes de décès chez les jeunes dans nos sociétés (voir wikipedia: taux de suicide), il semble parfaitement réaliste de trouver parmi eux sept suicidaires, désespérés et en révolte, capables de tuer et finalement se donner la mort. En France, en Belgique, en Suisse ou en Allemagne, ce taux varie entre 10 et 17 pour 100’000 habitants. Pour la France (67 millions d’habitants; 16,2 suicides pour 100’000 habitants), cela représente plus de 10’000 suicides par an. Dans ces conditions, il devient tout à fait plausible que des manipulateurs confortablement installés en Syrie ou en Irak, avec de “substantiels revenus, des armes et des femmes à volonté”, parviennent à convaincre 1/1000e de ces suicidaires français d’inscrire, comme les frères Kouachi, leur nom dans l’Histoire avant de disparaître…

Finalement, tout s’explique. Il y a ceux qui ont un petit pois dans la tête et rien d’autre. Et ceux qui tirent les ficelles et qui en ont peut-être deux…

L’objecteur de conscience que je suis (7 mois de prison ferme!) enrage et désespère un peu quant à l’avenir de l’Humanité…

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