Et une imprimante durable, une!

(Source: http://www.paul-morin.com, concepteur de l’imprimante durable Impro)

C’est mon ami Laurent Zahn, co-fondateur avec moi de La Bonne Combine en 1980, qui me l’a signalé cette semaine. Le projet, récemment primé, de ce jeune designer français de 27 ans correspond exactement aux critères de durabilité que des réparateurs comme nous avaient déjà formulés. Avec une approche qui prend en compte cette nouvelle économie collaborative en train de naître: réparation par le client lui-même à l’aide de guides (comme pour les ordinateurs durables why!), appli sur smartphone pour envoyer à son voisin un fichier à imprimer, etc.

Un détail technique – et non des moindres – a attiré mon attention: les cartouches d’encre sont tout simplement transparentes. Les modèles “à obsolescence programmée” sont opaques, les cartouches doivent être parfois remplacées toutes ensembles alors qu’une seule est “vide” et c’est le logiciel propriétaire interne à l’imprimante qui informe l’utilisateur sur les niveaux d’encre. On comprend soudain pourquoi les ingénieurs des multinationales du domaine n’ont jamais eu l’idée lumineuse de faire des cartouches transparentes…

Bon, l’imprimante n’existe pour l’heure qu’au stade du prototype et Paul Morin souhaite créer sa start-up pour industrialiser le produit. Et, là, les choses pourraient bien s’avérer plus longues et compliquées… Car en effet, il n’y a pas de marché pour les imprimantes, mais uniquement pour les cartouches d’encre. Je veux dire par là que les imprimantes sont vendues à pertes pour ensuite gagner de l’argent – beaucoup d’argent! – sur les cartouches. Parfois l’imprimante (certes avec des cartouche à moitié vides, ce que les acheteurs ne savent pas) est même vendue moins cher que les cartouches seules! Voilà pourquoi les cartouches ne sont pas transparentes et qu’elles ne sont presque jamais compatibles, même au sein d’une même marque. Du coup, les acheteurs intéressés par une imprimante durable Impro vont être confrontés à un choix économique auquel ils ne sont pas habitués. D’un côté, une imprimante à vil prix mais dont ils ne connaissent, ni la durée de vie, ni le prix des cartouches sur la durée. De l’autre, un imprimante vendue un peu au-dessus de son coût de fabrication, mais sans avoir la possibilité d’imaginer comment et combien de temps ils pourront l’entretenir.On est, ici aussi, dans un véritable changement de paradigme.

Je souhaite à Paul Morin plein succès dans son entreprise et lui assure que je serai certainement parmi ses premiers clients!

2 réflexions au sujet de « Et une imprimante durable, une! »

  1. Je suis prêt à payer le prix correct pour une imprimante, qui utilise finalement des cartouches rechargeables. Une imprimante à 300 – 500 euros, qui utilise des cartouches que l’on recharge pour 10 euros, cela me paraît correct et plus agréable qu’une imprimante à 100 euros qui utilise des cartouches à 50 euros. En plus du désagrément de payer dans les 2000 euros le litre d’encre, on doit changer souvent de cartouches et souvent d’imprimantes.

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