“Voulons-nous faire de la merde durable?”

(Source: Aurélien Barrau, France 5, 23.09.2018)

Mon ami Luc Recordon, ancien Conseiller aux États Vert vaudois, m’a envoyé le lien vers une conférence donnée le 13.09.2022 par Aurélien Barrau à l’invitation de Jean-Marc Jancovici, président de The Shift Project. J’ai écouté, hier soir, la conférence de l’astrophysicien que je ne connaissais pas… Alors que j’étais d’accord avec tout ce qu’il dénonce au sujet de la 5G, de l’intelligence artificielle, d’Elon Musk et de Starlink pour produire des publicités de mieux en mieux ciblées, … je suis resté sur ma faim. Lire la suite

Pourquoi n’a-t-on pas écouté les Verts, il y a 30 ans?

(Source: L’illustré du 05.10.2022 en ligne, interview réalisée par Philippe Clot)

– Un commentaire général devant cette Suisse et cette Europe qui se retrouvent en partie désemparées face aux conséquences de dépendance énergétique?

– François Marthaler: Je ne me réjouis pas, à titre personnel, de ce scénario. Mais il va au moins permettre de faire bouger les lignes. Cela fait plus de quarante ans que je répète, avec peu d’effets, le même plaidoyer en faveur d’une transition énergétique.

– Cette inertie nationale, continentale et même mondiale, c’est la faute aux lobbies des énergies fossiles et nucléaire? C’est presque un complot des milliardaires du pétrole et de l’uranium?– Je pense que c’est plus grave que ça! (Rires.) Il y a depuis toujours des gens à droite qui pensent que seul le secteur privé peut gérer la société de manière intelligente et que le secteur public ne fait que des âneries. Cette vision caricaturale est profondément ancrée. Je n’ai pas cessé, durant mes dix années au Conseil d’Etat, de répéter: «Regardez! J’ai une moitié de collaborateurs qui viennent du secteur privé et une moitié d’entre eux vont y retourner. Dès lors, pourquoi le secteur public ne ferait-il pas aussi bien que le privé? Pourquoi décider que seules les entreprises peuvent résoudre des enjeux vitaux comme celui de l’indispensable transition énergétique?» Nous voyons aujourd’hui où ce mépris du service public nous a menés.

– Il risque notamment de mener des centaines d’entreprises à la faillite face à des factures d’électricité parfois décuplées. Vous étiez d’ailleurs conseiller d’Etat en 2009, lors de la création de ce marché libre accessible aux gros consommateurs.
– Oui, et je m’y suis toujours opposé. En tant qu’économiste, je pense que c’est un non-sens. A plus forte raison en Suisse, où la plupart des fournisseurs d’énergie sont en mains publiques. On joue à quoi? On veut évoluer comme la France où l’Etat finit par devoir subventionner des entreprises et des particuliers pour les aider à supporter les charges tout en encaissant de l’autre main les bénéfices d’EDF? Cette libéralisation est un non-sens total! Il aurait fallu que les pouvoirs publics s’engagent résolument, il y a longtemps, dans la transition énergétique au lieu d’être guidés par des bénéfices à court terme.

– Quels conseils donneriez-vous aux particuliers qui risquent de leur côté de voir leur facture d’énergie bondir de 50%?
– C’est difficile de répondre à cette question en raison de l’extrême diversité des situations personnelles et régionales. Ce que je crois en revanche, c’est que si les factures des ménages devaient exploser, l’Etat ne coupera pas à l’obligation de mettre en place des boucliers tarifaires.

> Lire aussi: Approvisionnement en gaz: «La Suisse s’est comportée comme un enfant gâté»

– Dans ce pays majoritairement habité par des locataires, la maîtrise et le contrôle de sa propre consommation en chauffage par exemple n’est pas simple. C’est la démonstration que l’appel à la responsabilité individuelle a bon dos, non? 
– Seuls les bâtiments récents ont des compteurs de chauffage individuels, en effet. Je discutais déjà de cela, il y a des années, avec des professionnels de l’immobilier. Nous avions évoqué l’idée du «loyer chauffé», c’est-à-dire un loyer fixe qui intègre le coût du chauffage. Cette idée n’a jamais pris car elle n’est pas simple à mettre en œuvre. Mais avec ce concept, le bailleur aurait eu tout intérêt à assainir au maximum sa propriété et rentabiliser son investissement. Mais nous voici en 2022 avec un parc immobilier qui gaspille une énergie énorme, avec des conséquences peut-être tragiques pour certains locataires.

– Vous-même, dans quelle configuration énergétique habitez-vous?
– Je vis en copropriété avec des voisins dans une petite maison de deux logements. Et notre chauffage fonctionne au… gaz! (Rires.) Nous allons donc prendre une grosse claque! Mon premier réflexe a été de commander auprès de notre bûcheron quatre stères de bois avant que le prix n’explose. Car nous avons deux poêles suédois qui permettent de limiter l’usage du chauffage central. Je précise quand même que cette maison de 1930 n’avait à l’origine que des cheminées comme chauffage. Comme quoi, à l’époque, on pouvait passer l’hiver sans avoir recours à des énergies fossiles. Mais aujourd’hui, si toute l’agglomération lausannoise se chauffait au bois, l’air serait irrespirable.

– Pas d’autre énergie renouvelable dans votre maison?
– Si, des panneaux solaires thermiques, qui produisent une partie de l’eau chaude. Ils assurent quand même 7% de la consommation totale d’énergie de la maison. Et nous avons installé des fenêtres à triple vitrage. J’ai calculé que leur taux de retour sur investissement sera de 15 ans.

– L’approvisionnement en gaz peut bel et bien stopper d’un moment à l’autre?
– J’imagine que oui. Tout comme on avait du mal à réaliser ce qui était en train de se passer au début du covid, cette crise énergétique risque de nous valoir des surprises, des états de stupeur.

– Mais les conséquences les plus pénibles viendraient bel et bien d’une pénurie d’électricité?
– Oui, tout tomberait en panne. Y compris les panneaux solaires photovoltaïques. Se passer de gaz, c’est imaginable. Se passer d’électricité, c’est impensable.

Un simple autocollant papier-carton…

(Source: notre conteneur pour la récupération du papier & carton à Prilly)

J’ai galéré plus d’une heure sur Internet à chercher un autocollant papier-carton à apposer sur notre petit conteneur 120 litres afin qu’il soit levé lors des ramassages. Alors, comme je ne suis ni le premier ni le dernier à me poser la question, j’ai décidé de prendre encore une demi-heure pour publier ce petit billet de blog et permettre à d’autres de gagner du temps et inviter les collectivités publiques à mieux communiquer sur des trucs aussi basiques… Lire la suite

Lithium, mon amour!

(Source: https://librec.ch/fr/innovation/)

Que ce soit pour des véhicules neufs ou re-motorisés (retrofit) ou encore pour l’entretien des véhicules électriques existants, il va nous falloir des quantités astronomiques de matières premières pour produire les batteries et réaliser la transition vers l’électromobilité. A commencer par la lithium qui est à la base des batteries les plus performantes actuellement (Li-ion, code 16 06 97). On a déjà produit des millions de tonnes de batteries, mais il n’existe pas encore de solution opérationnelle pour leur recyclage. Aïe!

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La durabilité dans les moindres recoins

(Cache d’une prise suisse T13 encastrée fourni par André Duvoisin électricité)

En 2015, j’ai hérité d’une maison en Espagne. Comme j’ai de qui tenir et que feu mon père était lui aussi bien dans la récup’, il avait fait installer quelques vieilles prises suisses pour pouvoir raccorder des appareils venant de Suisse. Malheureusement, malgré des tentatives de recollage, un cache sur l’une d’elles était cassé. J’aurais pu faire remplacer le tout par une prise encastrée espagnole et remplacer les fiches suisses par des fiches EU. Mais je me suis mis en tête de ne remplacer que la pièce cassée…

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Retrofit: bientôt en Suisse?

(source: www.auto-infos.fr du 03.07.2020)

J’adore l’idée! Plutôt que de détruire des millions de véhicules équipés d’un moteur thermique et d’en fabriquer autant avec un moteur électrique, le rétrofit consiste à remplacer le moteur à combustion et le réservoir par un moteur électrique et des batteries. Selon l’ADEME, en prenant en compte le cycle de fabrication, on évite 66 % d’émissions de CO2 en « rétrofitant » un diesel, contre seulement 47 % en achetant un véhicule électrique neuf. Lire la suite

La durabilité se cache dans les détails

(Source: https://www.anibis.ch, 30.05.2022)

L’autre jour, mon casque de moto Shark (acheté CHF 249.- en juillet 2004) est tombé par terre et la visière s’est détachée. Au sol, j’ai retrouvé et ramassé le bouton poussoir permettant de le déverrouiller. Malheureusement, de retour chez moi, je me suis aperçu qu’il me manquait trois petites billes et un gros ressort. Inutile de faire 100 km aller et retour pour tenter de les retrouver. Il ne me restait plus qu’à en racheter un neuf… Lire la suite

La transition sera longue

(Source: Stand why! open computing SA au Festival de la Transition, le 28.05.2022 à Sion)

Nicolas Guignard (à gauche sur la photo) et moi sommes allés à Sion tenir un stand pour présenter les ordinateurs durables why! et les Fairphone dans le cadre du Festival de la Transition qui se tenait du 24 au 29 mai 2022 à Sion. Très peu de monde, car les gens se sont plutôt laissés attirer par le premier championnat du monde de trottinette électrique. Quant à la conférence que je devais donner à 18h00, elle a été annulée, car seules deux personnes s’étaient inscrites. Mais je reviens sur une rencontre étonnante… Lire la suite

La bataille pour le droit à la réparation ne fait que commencer

(Source: 24 Heures du 16.05.2022, page 6)

Suite à mon billet de blog du 25.04.2022, intitulé Obligation de fournir des pièces de rechange (suite et pas fin), la RTS m’a interviewé au sujet de la difficulté croissante qu’il y a à se procurer des pièces détachées, malgré l’entrée en vigueur au 01.01.2022 de l’Ordonnance fédérale sur l’efficacité énergétique (OEEE) qui reprend le droit européen et l’obligation de fournir des pièces pour un certain nombre d’appareils. Le quotidien 24 Heures lui a emboîté le pas avec cet article publié le 16.05.2022 (voir l’article complet, PDF 572 kB). Lire la suite

Les Européens doivent diviser par 3 leur consommation de matières premières

(Source: European Environmental Bureau, 13.10.2021)

Le rapport date un peu (octobre 2021), mais ses conclusions ne sont pas prêtes d’être obsolètes! L’UE ne représente que 6 % de la population mondiale, mais consomme 25 à 30 % des métaux produits dans le monde. […] La consommation totale de combustibles fossiles, de biomasse, de métaux et de minéraux non métalliques, s’élève actuellement à 14,5 tonnes par habitant. Le Green Deal européen vise à développer massivement la mobilité électrique, l’éolien, le photovoltaïque et le numérique pour atteindre l’objectif zéro carbone. Mais cela va, par exemple, faire augmenter la demande de lithium de près de 6000 % d’ici 2050. Le rapport préconise au contraire de réduire de 2/3 nos besoins en matières premières.
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