De l’homosexualité en politique

Un phénomène étrange s’est produit lors de la publication des photos de M. Philippot (FN) main dans celle de son compagnon: la presse, les politiciens et l'”intelligentsia” française ont unanimement dénoncé un outing odieux alors que la presse gay et les responsables d’associations LGBT ne voyaient pas le problème de ces photoscloser-philippot-inside_0-530x339.

Comment comprendre cette différence? En fait, il ressort deux visions différentes de l’homosexualité. La première, portée par ceux qui ont eu une réaction négative (hétérosexuels dans l’immense majorité), considère l’orientation sexuelle comme relevant strictement de la sphère privée et ne devant être révélée qu’avec l’autorisation expresse de la personne concernée.

La seconde, portée par milieux gays, affirme que traiter médiatiquement l’homosexualité d’une personne d’une façon différente que son hétérosexualité, c’est la conserver dans le non-dit, dans l’honteux.

Et en effet, si M. Philippot avait été pris en photo au bras de sa compagne, ça aurait généré au mieux des haussements d’épaule et personne n’aurait crié au outing hétérosexuel. L’attitude de l'”intelligentsia” montre donc bien une attitude paternaliste, voire condescendante envers l’homosexualité.

Or l’égalité des droits va dans les deux sens, on ne peut pas la réclamer seulement à son profit et la refuser à son déficit. Autrement dit, la limite de la sphère privée doit être fixée exactement au même endroit quel que soit l’orientation de la personne concernée.

Et quand la publication d’une photo d’un homme politique au bras de son compagnon ne suscitera au mieux que des haussements d’épaule, ce sera le signe que nous aurons fait un grand pas dans l’acceptation des différentes orientations sexuelles.