Transports publics : L’Etat doit combattre les mauvaises habitudes

A une époque où les réseaux routiers commencent à être saturés, il faut absolument réfléchir sur le développement des infrastructures publiques. Certes, le réseau se densifie, mais cette évolution n’est pas suffisante et les priorités de l’Etat et des cantons doivent désormais être recentrées sur ce problème.

Une-maquette-des-nouveaux-trains-qui-sillonneront-la-Suisse.-source-cff.chTrain_CFF_Bombardier

« Les billets et abonnements de transports publics coûteront en moyenne 5,7% plus cher dès le 9 décembre ». Voici ce que nous apprenions le 3 février dernier dans «24 heures». Cette hausse n’est pas due, comme chaque année, aux améliorations et densification du réseau ferroviaire, mais bien à la hausse des sillons de la Confédération, c’est-à-dire de la redevance que versent les CFF à la Confédération. En effet le prix du sillon augmentera de 200 millions de francs par année dès 2012. La Fédération Romande des Consommateurs (FRC) a déploré cette mesure : «Les CFF investissent dans le matériel roulant, le Conseil fédéral dans l’infrastructure et tous deux comptent sur l’usager pour payer la note, alors que c’est le pays et son économie toute entière qui bénéficient de transports de qualité ». Dans le canton de Vaud, une augmentation forte de la population est attendue ces prochaines années. Pour cela, le réseau doit être densifié dans les villes, notamment autour du pôle lausannois, mais également en campagne, où le manque d’infrastructures est criant et induit de mauvaises habitudes vis-à-vis de la mobilité.

La Confédération, au lieu d’augmenter les sillons, devrait au contraire subventionner beaucoup plus fortement les transports publics ; alléger les coûts d’exploitation, investir dans les constructions, mais également dans le matériel roulant. Au lieu de cela, les discussions sur la 3ème voie CFF entre Lausanne et Genève s’enlisent. On parle de nouvelle voie autoroutière alors que le désengorgement devrait se produire grâce aux développements des infrastructures ferroviaires. En effet, le financement de la mobilité publique pourrait se faire par la vignette, ainsi que l’augmentation des taxes sur le carbone. Il s’agit d’élargir les sources de financement !

Les mentalités doivent clairement changer et l’augmentation des tarifs CFF n’aura qu’une influence néfaste sur cette adaptation. D’ici 2018, quand une personne devra débourser plus de 4’000 CHF pour acquérir un Abonnement Général, les mauvaises habitudes automobiles se feront plus fréquentes. L’achat d’un AG sur quatre ans équivaudrait ainsi à l’achat d’une voiture ! Il s’agit aujourd’hui de développer les transports publics, grâce à l’aide financière de la Confédération, des cantons et aussi des communes, afin que la voiture ne soit plus une nécessité, afin de protéger notre environnement et d’instaurer une mentalité de mobilité durable sur l’ensemble du territoire, en ville comme en campagne.

 

 

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