Ollon: ça gaze au Lessus

Exploitée depuis bien longtemps, la carrière du Lessus, située sur la commune d’Ollon (VD) près de Saint-Triphon, fait à nouveau parler d’elle ! Propriété à l’époque de Jean-Louis Pousaz-Gaud, ancien syndic d’Ollon, puis de sa veuve Elise Pousaz née Gaud et de son gendre Emile Gorjat (directeur du Ier arrondissement des CFF), la carrière passe aux mains de la famille Kaesermann-Büchi dans les années 1930.

Notice sur la carrière du Lessus, publiée en 1910

Notice sur la carrière du Lessus, publiée en 1910

En 1988, la société ERP SA (Etudes, réalisations et projets) au Mont-sur-Lausanne et l’hoirie Buchi, propriétaire de la carrière du Lessus, présentent leur projet de « Roc Parc » sur le site du Lessus. Kaesermann, Briquet et Henry font partie des promoteurs qui promettent d’investir cent millions de francs, ce qui garantirait un emploi à deux cent cinquante personnes. Au programme, reproductions des merveilles du monde, restaurant avec salle de spectacle de 2000 places et… piste pour karts !

Un investissement de cent millions !

Un investissement de cent millions !

La presse a largement parlé ce projet faramineux :

24Heures - 25 mai 1988

24Heures – 25 mai 1988

Nouvelle Revue de Lausanne - 25 mai 1988

Nouvelle Revue de Lausanne – 25 mai 1988

Mais l’espoir d’attirer un demi-million de personnes par année dans un rayon de deux cents kilomètres s’est rapidement estompé au fil des tours de pistes.

Près de 30 ans plus tard, l’héritier Luc Briquet présente une nouvelle variante pour animer la carrière du Lessus: une piste de karting d’un kilomètre comparable à celle qu’exploite déjà Philippe Ossola à Vuiteboeuf, d’où seraient transférés 30 karts.

Un nouveau projet au Lessus

Un nouveau projet au Lessus

Le futur ex-syndic d’Ollon (pourtant allié au parti des Verts lors du second tour des récentes élections communales) « voit d’un bon œil ce projet qui constituera une attraction touristique en mesure d’attirer les visiteurs qui se rendent à Villars ». Des propos qui ne correspondent pas vraiment aux déclarations de l’exploitant de Vuiteboeuf : « 50% de mes clients, dont de nombreux fidèles, viennent du Chablais ou du Valais ». Des clients qui de toute évidence ne se rendront pas à Villars après s’être défoulés au pied des falaises de Saint-Triphon.

La période verte du futur ex-syndic n'a pas duré !

La période verte du futur ex-syndic n’a pas duré !

Cette piste de karting n’est-elle que la pointe de l’iceberg ? Le site tout proche de la carrière des Andonces – qui était sur les rangs comme candidat au MCBA (Musée cantonal des Beaux-Arts) – pourrait accueillir un centre commercial-hôtel comprenant un parking de 1036 places…

Rêves de syndic..

Rêves de syndic..

C’est du moins ce que laisse penser le projet réalisé par la société ARCOS’ARRE ARCHITECTURE SA…auteur des plans du circuit de karting ! De quoi ravir le futur ex-syndic.

Un nouveau centre commercial-hôtel en vue ?

Un nouveau centre commercial-hôtel en vue ?

Le centre des Andonces

Au pied des Andonces

Le dossier de présentation d’ARCOS’ARRE ARCHITECTURE SA rappelle tout d’abord quelques évidences géographiques : « L’Arc Lémanique s’étend de Genève à Montreux en passant par sa capitale: Lausanne. Il a pour but de promouvoir les complémentarités et les échanges entre régions. Son nom d’Arc Lémanique vient du faite (sic) que cette région longe le Lac Léman qui est en forme d’Arc ». Et bien que le dit arc lémanique se termine visiblement à Montreux,  « St-Triphon se situe au bout de l’Arc Lémanique au cœur du Chablais Vaudois qui est une région qui fait partie du Chablais et qui se trouve dans le canton de Vaud, sur la rive droite du Rhône ». Suivent quelques considérations très générales sur Saint-Triphon, accompagnées de tableaux de données sur le communes du Chablais et les distances aux villes de France et d’Italie.

Voilà qui devrait réjouir l’Association Chablair – Pour un Chablais où il fait bon vivre et travailler, laquelle vient de faire opposition au projet de karting. Félicitation à cette association qui prend les choses en main. Une opposition de la part des Verts du Chablais devrait suivre… mais comme les promoteurs songent à des compensations écologiques (Nous voudrions développer du tourisme doux sur la colline du Lessus et créer des synergies avec le jardin botanique tout proche), il n’est pas certain que la réaction soit très appuyée ! On parlera encore sans doute des fadaises de Saint-Triphon ces prochains mois.

Le tourisme doux entre Ollon et Saint-Triphon peut se développer sans karts !

Le tourisme doux entre Ollon et Saint-Triphon peut se développer sans karts !

Liens

  • Une piste de karting va vrombir au bas des carrières du Lessus |24Heures – 12.04.2015|
  • Le karting provoque une levée de boucliers à Saint-Triphon |24Heures – 27.04.2016|
  • Le karting fait déjà du bruit ! |Le Régional – 05.05.2016 |
  • La crainte des nuisances soulève une vague d’oppositions au karting |24Heures – 11.05.2016|
  • Un exemple de tourisme doux non compensatoire |Le Boyard – Décembre 2010 |
  • New opportunities for ageing Swiss quarry |Aggregates Business – Décembre 2009||

 

Saline de Bex : le directeur a lâché la mine pour rebondir sur le pichet

En janvier 2012, Julien Hoefliger, alors directeur de la Saline de Bex SA, donnait son point de vue sur l’entreprise dans l’émission « Les petits matins » de RTS Radio Télévision Suisse. Il déclarait entre autre « Oui, alors écoutez, eh, c’est, c’est évident, eh, quand, quand on on lit l’histoire en fait et et les gens illustres qui ont, qui ont été à la tête eh de cette société, eh, au 19ème siècle, eh, lorsque c’était vraiment quelque chose de de très très important, on n’a pas envie eh d’être le dernier directeur, voyez celui qui par qui la fermeture de la société arrive. » [Ecouter l’émission – A partir de 37:00]

Les petits matins. RTS 20 janvier 2012

Les petits matins. RTS 20 janvier 2012

Or force est de constater que Julien Hoefliger a bel et bien été le dernier directeur de la Saline de Bex, car depuis son intégration aux Salines suisses, l’entreprise bellerine est désormais gérée depuis Pratteln (Bâle-Campagne).

Mais il ne quitte pas le monde souterrain pour autant, car comme nous l’apprend le quotidien 24Heures du 26 avril 2016, Julien Hoefliger s’est enfoncé dans les caves d’Uvavins, avec comme objectif développer l’exportation des crus régionaux sur le marché asiatique (air connu).uvavinsEt comme la mine fait deux pichets (selon l’Histoire du duché de Valois de 1764), il devra mettre les bouchées doubles !

La mine fait deux pichets

La mine fait deux pichets