Chaque campagne politique apporte ses lots d’idées plus ou moins baroques. Il y a deux ans, c’était le monorail des Verts Libéraux (voir Les partis nous transportent), aujourd’hui voici le téléphérique trans-chablaisien proposé par Sandrine Mösching-Hubert, candidate PLR au Grand Conseil vaudois.
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Groupe Mobilité Chablais
«Poids lourd dans le débat» de la mobilité dans le Chablais, le Groupe Mobilité Chablais a récemment vu ses efforts récompensés. En effet, sa proposition de boucle ferroviaire à voie normale entre Bex et Massongex permettant de connecter la ligne du Simplon à celle du Sud-Léman (Tonkin) fait désormais partie des propositions qui seront officiellement déposées à Berne.
Pour Pascal Bovey, délégué à la mobilité de l’Etat du Valais, «Le GMC propose des solutions plausibles, pragmatiques, sans faire de sculpture sur nuage».
Et selon Radio-Chablais, «Le Groupe Mobilité Chablais [est) sur de très bon rails». Ce media omet cependant de citer la liaison Bex-Massongex-Monthey !
Affaire à suivre, dès que le rapport transmis à Berne sera disponible.
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Les partis nous transportent
A l’approche des prochaine élections, le thème de la mobilité dans le Chablais inspire les partis politiques. La présidente du parti bellerin Ouverture, Anne Bielman, en a «marre d’avoir un train de retard» (1) et se penche avec intérêt sur les problèmes de la gare de Bex, comme en témoigne le 24Heures du 24 novembre 2014 : «On pourrait mener une étude à l’échelle de la région pour démontrer les besoins. Nous sommes entrés dans un cercle vicieux: on attend que le nombre d’usagers augmente pour se préoccuper du problème, mais on ne fait rien pour rendre notre gare attractive. Des habitants de Monthey se rendent sur la Riviera ou sur Lausanne en voiture, faute de train à Bex et de parkings adéquats à Aigle. En améliorant la situation, on gagnerait en fréquentation» (à noter qu’il existe aussi des habitants et habitantes bellerines qui se rendent à Lausanne sans prendre le train en gare de Bex). Rien de très nouveau puisque de nombreuses études ont été entreprises, en particulier dans le cadre de ChablaisAgglo et que le Groupe Mobilité Chablais, en collaboration avec d’autres associations, planche depuis plusieurs années sur différentes solutions réalistes.
La proposition de monorail de la jeune section chablaisienne des Verts’libéraux semble plus accrocheuse, mais en y regardant de plus près, on découvre une publicité cachée pour une société québécoise (2)… La photo publiée par le quotidien 24Heures ne laisse que peu de doute la-dessus.
Du Luxembourg au Canada en passant par le Maroc, le même monorail semble apporter LA solution aux problèmes de transport !
L’idée d’un monorail parcourant le Chablais, en particulier en ville de Monthey, n’est cependant pas nouvelle. En 1988, le Conseil général de Monthey se penchait sur le projet d’une telle infrastructure.
Mais faute de pouvoir démontrer son utilité, il fut rapidement abandonné !
On suivra avec intérêt les voies que nous montrent ces petits partis politiques pour résoudre les problèmes de mobilité dans le Chablais.
(1) http://www.leregional.ch/N67137/marre-d-avoir-un-train-de-retard.html
Le Groupe Mobilité Chablais sur la bonne voie
La proposition du Groupe Mobilité Chablais (GMC) de relier la ligne du Simplon à celle du Tonkin par une bretelle à voie normale de 800 mètres environ entre Bex (VD) et Massongex (VS) a retenu l’attention de deux médias spécialisés : le Magazine de la section valaisanne de l’Association transports et environnement (ATE)
et Transports romands, la revue francophone sur les transports publics suisses :
Le Conseiller d’Etat valaisan Jacques Melly, président de la Conférence des directeurs cantonaux des transports de Suisse occidentale (CTSO), a salué les belles initiatives visant le développement des infrastructures ferroviaires du Chablais. Celle du GMC en fait partie.
« Conscients de la nécessité de disposer d’un réseau de transports publics pertinent et performant pour soutenir le développement du Chablais, nous nous engagerons avec enthousiasme et détermination pour que les meilleurs de ces projets obtiennent dans un proche avenir l’écho qu’ils méritent » – Jacques Melly.
Aux Vaudois maintenant de s’engager pour que les Chablaisiens soient plus proches !
A quand le « Pont de la prospérité commune » ?
Les préoccupations du Groupe Mobilité Chablais ne datent pas d’aujourd’hui. En effet, le Journal de Bex du 12 juillet 1949 titrait déjà, à propos d’une liaison ferroviaire entre les deux rives du Rhône :
« Un problème d’actualité. BEX-MONTHEY ou AIGLE-OLLON-MONTHEY ? ».
A relire cet article, on se dit que rien n’a vraiment évolué depuis. Ce projet de liaison ferroviaire entre Bex et Monthey répondait pourtant à la motion déposée à l’époque par le socialiste Charles Sollberger, dont voici la teneur :
Séance du Grand Conseil du Canton de Vaud – 29 mai 1945 :
« Les députés soussignés invitent, par voie de motion, le Conseil d’État à présenter au Grand Conseil, en plein accord avec les autorités fédérales et les compagnies intéressées, un projet de réorganisation des chemins de fer secondaires de la plaine du Rhône adapté aux circonstances actuelles et au perspectives d’avenir. »
Séance du Grand Conseil du Canton de Vaud – 30 mai 1945 :
« Développement de la motion Sollberger et consorts invitant le Conseil d’État à présenter au Grand Conseil un projet de réorganisation des chemins de fer secondaires de la plaine du Rhône.
M. Charles Sollberger : – Le but de la motion que j’ai l’honneur de vous présenter est de susciter une émulation créatrice au sein des compagnies de chemins de fer de la vallée du Rhône, créatrice en ce sens que le problème doit être envisagé à la lumière des conditions actuelles de la technique, de la modernisation des transports et de la rentabilité de toute entreprise qui se respecte.
Si, dans notre motion nous faisons appel à l’État, c’est que nous pensons que le rôle de celui-ci est de provoquer cette émulation et d’envisager l’avenir sous tous les angles, fussent-ils douloureux pour certains. C’est à cet esprit supérieur de l’État que nous faisons appel, à cette puissance créatrice d’œuvres durables et profitables à la communauté. L’État, devant la carence de certains faits matériels constatés, se doit d’agir en souverain ; il doit provoquer la coalition de certains intérêts qui, de prime abord, paraissent divergents, mais qui peuvent être amalgamés.
Nous pensons, quant à nous, que les conditions requises par l’état de fait décrit plus haut sont remplies dans le cas qu nous occupe. C’est ce qui nous conduit à déposer notre motion, laquelle n’a qu’un but : permettre un regroupement des forces dans l’intérêt du pays, mais à la petite mesure, si je puis m’exprimer ainsi.
Chacun, de l’ouvrier au paysan, du commerçant au banquier, sait que l’union fait la force. Pour opérer ce regroupement, cette uniformisation dans le matériel et la technique, œuvre de longue haleine, nous le savons, pour détruire de vieilles habitudes que l’on juge excellentes dans son milieu personnel, il faut que les autorités responsables du pays, de la Confédération à la commune, interviennent et demandent aux compagnies intéressées qu’elles étudient le problème de leur regroupement en un organisme financier, technique et commercial unifié, car nous sommes persuadés que les compagnies de chemins de fer de la plaine du Rhône seront, à l’avenir comme dans le passé, dans l’obligation de solliciter des subventions. Cette opinion est partagée également par les personnalités responsables et au courant de la situation des entreprises en question. Et la population de notre région partage ce point de vue.
Or, croyez-vous que le peuple acceptera à la longue ces continuels appels à l’aide de la part d’entreprises de transports qui ne tenteraient rien elles-mêmes pour améliorer leur situation ? Nous ne le pensons pas. Et ce n’est pas en restreignant la liberté du trafic automobile que vous vous attireriez les sympathies de la population. Non, la solution n’est pas là. Ce qu’il faut c’est un examen approfondi de la situation actuelle de ces entreprises, du double point de vue technique et industriel, afin de l’adapter au trafic de demain. Il importe de supprimer ce qui doit être enlevé et de créer ce qui doit être fait. Un service de transports automobiles dans la plaine du Rhône, large de 6 à 10 kilomètres, donnerait satisfaction à la population de cette région et améliorerait certainement la situation financière de ces différentes sociétés fusionnées. Si le Département fédéral des postes et des chemins de fer, l ‘État de Vaud, les communes et les entreprises intéressées comprennent que l’intérêt général exige la mise ne pratique des principes généraux qui doivent être à la base de toute exploitation moderne, quelle que soit soit importance, ce sera un bien pour le pays.
Tout en reconnaissant les immenses services que rendent ces compagnies de chemins de fer, tout en louant le travail de leurs chefs et de leur personnel et comprenant leur position d’auto-défense, nous pensons qu’elles se rendront compte que certaines conceptions dans l’exploitation d’une entreprise sont aujourd’hui périmées en regard des immenses progrès de la technique moderne et de la concurrence ; ces conceptions doivent être d’autant plus révisées que lorsqu’une entreprise de transport bat de l’aile, elle s’adresse à l’État-infirmier, décrié si souvent mais grand dispensateur de cette manne si convoitée, n’est-il vrai ? que l’on nomme argent.
Il n’est nullement question de prévoir l’étatisation de ces entreprises ou leur remise à une société fermière d’exploitation. Non, nous demandons que l’État, ayant adopté la motion que j’ai l’honneur de vous présenter, fasse naître un mouvement d’études et de rationalisation nécessaire à ces entreprises en les invitant à étudier les perspectives d’avenir, à se montrer audacieuses et clairvoyantes, à faire fi des situations acquises et de certains privilèges qui n’ennoblissent jamais ceux qui en bénéficient.
Nous estimons qu’un réorganisation générale des entreprises de la plaine du Rhône est nécessaire et urgente. Si nous donnons suite à ces suggestions avec la hauteur de vues qui s’impose, nous aurons travaillé pour le bien général de notre canton. Si le Grand Conseil veut bien étudier attentivement la présente motion, il fera œuvre utile et constructive. C’est ce qui nous souhaitons.
Cette motion est renvoyée à l’examen d’une commission que le Bureau nommera et dont le motionnaire fera partie de droit. »

Charles Sollberger. Député au Grand Conseil vaudois, syndic de Bex, Conseiller national, puis Conseiller d’État
Un demi-siècle plus tard, Georges Mariétan et Roland Ribi présentaient l’avancement de la « vaste étude sur la situation des transports publics dans le Chablais » dans Le Nouvelliste du 9 octobre 2002… Douze ans après, les même questions demeurent !
Il est donc grand temps de réparer cette erreur de l’histoire et de bâtir le « Pont de la prospérité commune » !
Groupe Mobilité Chablais – GMC
Fort de ses différents succès, le Groupe Mobilité Chablais a décidé de s’organiser en association dès le début de cette année !Une nouvelle brochure présente d’autre part une Proposition pour un raccordement ferroviaire direct Simplon – Sud Léman et Riviera via Monthey–Bex–Aigle–Rennaz. A découvrir très prochainement !
Vers un nouveau LEB à Aigle ?
L’acceptation du bout des lèvres par 1624 oui contre 1532 non, soit une très faible différence de 92 voix, du projet Aigle centre 2020 condamne le transfert du tronçon citadin de la ligne Aigle-Leysin sur celle de l’Aigle-Sépey-Diablerets. L’Avenue de la gare risque donc de connaître les même problèmes que l’Avenue d’Echallens à Lausanne.
A lire :
Chablais Agglo : 0.00
L’Arrêté fédéral sur la libération des crédits du programme en faveur du trafic d’agglomération à partir de 2015, consultable ici, est sans appel : c’est 0.00 CHF pour les projets d’agglomération Chablais Aggo et Rivelac. Faute d’efficacité suffisante, ces deux projets n’obtiennent pas de contribution fédérale du fonds d’infrastruture indique le rapport.
Jugés sur quatre critères retenus par la Confédération, à savoir :
- l’ amélioration de la qualité du système de transports
- la promotion du développement de l’urbanisation à l’intérieur du tissu bâti
- la réduction des atteintes à l’environnement et à la consommation des ressources
- l’accroissement de la sécurité du trafic
les projets Rivelac et Chablais Agglo obtiennent respectivement les notes 2/10 et 3/10. Le temps du questionnement est donc arrivé : comment un score aussi faible est-il possible après tant d’années d’études ? Espérons que les frères Mariétan – Fernand à la tête du Comité de Pilotage (COPIL) et Georges à la présidence du groupe technique – auront quelques réponses à apporter, avant de penser au grand Chablais-Riviera et ses nouveaux projets Interreg…
Malgré le gros jeu, Chablais Agglo ne remportera pas le magot !
A lire également :
Bienvenue dans la métropole du Chablais
Berne vient de consacrer officiellement la « métropole du Chablais ». Les « six communes vaudoises et valaisannes forment désormais une entité urbaine éligible aux subventions fédérales » selon l’article publié dans Le Temps du 18 juin 2013.
Pourtant « les principaux bénéficiaires du projet sont Aigle, nœud ferroviaire de la région, Monthey et Collombey-Muraz, qui seront mieux desservis par les transports publics ». Ollon ne revendique en effet que le maintien de la ligne Aigle-Ollon-Monthey-Champéry par son village, Bex se sent un peu marginalisée et Massongex n’attend pas grand chose. On se dirige donc vers une agglomération à deux vitesses, à moins que la boucle CFF proposée par le Groupe Mobilité Chablais, qui permettrait d’intégrer Bex et Massongex, ne soit retenue.
César Confortidu bureau Team+ a défendu le projet Chablais Agglo auprès les membres de la commission fédérale ad hoc le 16 juin dernier. Mais rien n’est encore acquis, car la Confédération décidera prochainement jusqu’à quel pourcentage elle subventionnera les 206 millions nécessaires à la réalisation des mesures projetées. Le taux oscillera entre 0 et 40%.
Chablais Agglo devra se serrer la ceinture
La nouvelle est tombée en mars dernier déjà : Berne ne sera pas à même de financer tous les projets d’agglomération déposés. Chablais Agglo change donc de cap et reporte ses réflexions sur les transports publics en 2014, selon Georges Mariétan, président du groupe technique. Cette thématique constituait pourtant le coeur même du projet d’agglomération…A lire également :