Miracle de la Greenbox: l’important c’est le besoin d’y croire!

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L’agence de presse Reuters publiait le 17 juillet dernier une information largement reprise dans les médias sur une invention qui a tout du miracle. La Greenbox pourrait remplacer le pot d’échappement de nos voitures, y retenir 95% du CO2 et des NOx, lesquels seront utilisés pour nourrir des algues dont on tirera un carburant de synthèse. La boucle est bouclée! Oubliée la peur des changements climatiques! Evidemment, aucune information ne filtrera sur le fonctionnement de ce qui est pour l’heure une boîte noire dont les secrets sont jalousement gardés.

La chose semble si formidable que je ne comprends pas pourquoi les ingénieurs qui travaillent sur la pile à combustible, les filtres à particule, la DeNox, la prospection pétrolière et les biocarburants n’ont pas immédiatement arrêté leurs recherches pour comprendre et reproduire le principe de la Greenbox. De même, je me demande pourquoi un quotidien aussi sérieux que 24 Heures s’est contenté de reproduire le graphique de Reuters (3 mois après sa parution) et n’a pas dépéché au Pays de Galles ses meilleurs reporters pour tenter d’en savoir un peu plus sur ce chimiste, ces deux ingénieurs et l’invention qui devrait rapidement faire d’eux les hommes les plus riches de la planète.

Je ne suis visiblement pas seul à rester sceptique (voir http://www.econologie.com/forums/la-greenbox-piege-a-pollution-co2-nox-vt3927.html). Le site de Reuters propose une vidéo montrant le prototype de la Greenbox en action sur un petit moteur de type groupe électrogène: la boîte est au moins trois fois plus grande que le moteur et ce qu’on nous démontre est que la fumée qui en sort n’est pas chargée de suie noire. Bien sûr il n’y a qu’à miniaturiser le tout et à le fabriquer en masse pour trois fois rien. Mais j’ai bien peur que les lois de la physique et celles de la Nature ne nous fassent déchanter. L’écobilan risque par exemple de montrer que les différentes phases de ce nouveau cycle du carbone ne sont pas plus efficaces que celui opéré par la Nature.

Je retiens surtout une chose de cette annonce: nous avons un tel besoin de croire au Père Noël que nous sommes prêts à gober n’importe quoi. Mais s’agit-il d’une attirance pour ce qui est magique (“le XXIe siècle sera religieux…”) ou pour le magnifique prétexte de ne rien changer à nos comportements non durables?

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