(Source: émission Les Beaux Parleurs du 02.03.2025, ma deuxième participation)
Ma chronique du jour est un peu un exercice imposé… par les circonstances… Je suis en effet, depuis 12 ans, président de l’Association du Film Vert. Fondée il y a 20 ans par mon ami Nicolas Guignard, l’association a projeté hier soir l’un des films de la première édition du festival et dans le même cinéma d’Orbe : «Une vérité qui dérange», film documentaire sur la conférence donnée par Al Gore, l’ancien vice-président des États-Unis et Prix Nobel de la Paix en 2007, conjointement avec le GIEC, pour son travail de vulgarisation sur les conséquences du changement climatique et les moyens d’y faire face sans tarder. C’était il y a 20 ans !…
Depuis, cette vérité dérange toujours certains, en particulier Donald Trump, qui entend sortir de l’Accord de Paris sur le climat tout en relançant l’extraction d’énergies fossiles aux États-Unis. Dans la foulée, on apprend, la semaine dernière, que le géant britannique BP a enterré une stratégie climatique autrefois ambitieuse et annoncé un recentrage sur la production et les investissements dans le pétrole et le gaz, avec l’espoir de doper ses bénéfices en berne et ses redistributions aux actionnaires. Voilà qui sent le roussi!
Pourtant, début janvier, l’Organisation météorologique mondiale a confirmé – je cite – que 2024 était l’année la plus chaude jamais enregistrée avec une température supérieure d’environ 1,55 °C aux valeurs préindustrielles. Ainsi, l’objectif de 1,5 °C fixé par l’Accord de Paris est-il déjà dépassé. Pour ne pas nous pousser au désespoir, l’OMM précise toutefois dans son communiqué que cet objectif de température à long terme n’est pas devenu inaccessible mais il est gravement compromis.
Je partage ce relatif optimisme et continuerai donc à dénoncer les contre-vérités qui me dérangent. Et surtout à promouvoir les solutions permettant de transformer l’économie actuelle en une économie respectant les limites naturelles, économiquement efficace et socialement responsable.
Parmi les films nominés pour l’édition 2025 du Festival du Film Vert, figure le documentaire suédois «Dépasser le système» qui montre comment transformer l’économie visant la maximisation des profits en une économie ayant pour objectif de garantir la satisfaction les besoins élémentaires de l’Humanité, à commencer par le droit à l’alimentation dont 800 millions d’êtres humains sont exclus. A noter que ce film recevra pour la première fois le nouveau Prix Public Eye lors de la soirée d’ouverture du 8 mars prochain à Sion, en présence de l’un de ses deux réalisateurs, Anders Nielsson, venu exprès de Suède.
Le Festival du Film Vert a la particularité d’être complètement décentralisé. Cette année, il devrait dépasser les 20’000 spectateurs, du 1er mars au 13 avril, avec plus de 90 films différents projetés dans 118 lieux dans toute la Suisse romande, en France et au Tessin, mais aussi des conférences, des ateliers pour les enfants, des stands d’associations et au total une centaine d’intervenants qui échangeront avec le public après les projections.
Alors j’invite nos auditeurs, même les plus climato-sceptiques, à venir voir, près de chez eux, l’un ou l’autre de ces films, car dans le fond, même si l’être humain n’était pas à l’origine des changements climatiques, chacun peut s’intéresser aux solutions permettant de rendre l’économie plus efficace et de maintenir un environnement sain pour nous, nos enfants et les enfants de nos enfants…
Pour en savoir plus:
- https://www.festivaldufilmvert.ch.
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_vérité_qui_dérange
- https://www.rts.ch/info/economie/2025/article/bp-fait-marche-arriere-retour-aux-hydrocarbures-malgre-les-enjeux-climatiques-28804752.html
- https://wmo.int/fr/news/media-centre/lomm-confirme-que-2024-est-lannee-la-plus-chaude-jamais-enregistree-avec-une-temperature-superieure
Pour celles et ceux qui ont le temps, je suis intervenu sur les sujets du jour et il est possible d’écouter toute l’émission ou sujet par sujet:
- Interdiction du burkini
- Utilité des messages vocaux
- Ingérences russes et américaines dans les élections allemandes
- Débâcle de l’armée suisse et ma proposition de la supprimer, comme le Costa-Rica l’a fait en 1949…