61% en faveur des PC famille et 65% contre le nucléaire: quel dimanche!

PC familles

(source: http://www.travail-pauvrete.ch/)

Lorsque l’on fait partie de la minorité, il est assez fréquent d’être déçu au soir d’une votation. Mais il y a l’exception qui confirme la règle. Coup sur coup, les Vaudoises et les Vaudois viennent de plébisciter (65%) le non au nucléaire (sans grande surprise, il est vrai) et le oui (61%) aux prestations complémentaires pour les familles ainsi que la rente pont AVS (élément important du dispositif de lutte contre la pauvreté). Sur ce second objet, je me demande bien pourquoi les milieux patronaux se sont engagés avec autant d’énergie dans cette croisade idéologique contre une politique voulue par le Conseil d’Etat et une majorité claire du Grand Conseil.

Voilà une vingtaine d’années que les inégalités de revenu et de fortune se creusent, malgré les crises qui se succèdent. Ce n’est pas un slogan mais une réalité statistique: les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Les working poors qui travaillent autant que leur situation personnelle le permet sans parvenir à vivre décemment sont de plus en plus nombreux. Et la part de la population qui doit faire appel à l’aide sociale ne cesse de croître, même lorsque le chômage diminue.

Cette paupérisation de la société est plus qu’inquiétante et pose un gros bémol sur les vertus de la croissance économique et démographique de notre canton. Cette évolution n’est pas compatible avec les principes du développement durable. C’est pourquoi le Conseil d’Etat a fait de la lutte contre la pauvreté l’une des priorités de son programme de législature 2007-2012. Suppression des effets de seuil (qui fonctionnent comme des incitations à l’assistanat), encouragements à la formation (bourses d’études), le Gouvernement a tout fait pour inverser la tendance. Bien que ces politiques aient été conduites principalement par le Département de la santé et de l’action sociale de Pierre-Yves Maillard, par le Département de l’économie de Jean-Claude Mermoud et par le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture d’Anne-Catherine Lyon, je suis fier d’appartenir à un gouvernement qui a su empoigner avec bon sens ces questions de société au travers d’un programme d’actions cohérent.

A contrario, les milieux patronaux se sont lancés dans une campagne idéologique particulièrement virulente principalement dirigée contre l’ancien syndicaliste Pierre-Yves Maillard. Mauvais calcul, ils se sont cassé les dents. Sommés d’assumer leur responsabilité sociale, les milieux économiques se sont bornés à affirmer que l’Etat n’avait qu’à assumer seul les dég ts causés par une sous-enchère salariale. Etrange inversion des rôles pour des milieux qui plaident en général pour “moins d’Etat” et en faveur de la “responsabilité individuelle”!

Il y a comme un paradoxe. Le socialiste Pierre-Yves Maillard aurait dû préférer une politique sociale financée par l’impôt plutôt que par un prélèvement linéaire sur les salaires et les milieux patronaux auraient dû saluer le fait que cet ancien syndicaliste ait convaincu les salariés d’accepter une cotisation paritaire sur tous les salaires! Au final, le projet accepté par le peuple devrait s’avérer équilibré, raisonnable et efficace.

Entre un refus clair du nucléaire et celui d’une société d’assistés, le peuple vaudois pourrait bien avoir pris une option sur un changement de majorité aux prochaines élections cantonales

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