Gestionnaire de contenu web Typo3: une belle illustration de la stratégie open source de l’Etat

L’Etat de Vaud a opté pour une stratégie informatique privilégiant les logiciels libres et a récemment choisi le gestionnaire de contenu web Typo3 (tout comme les Verts vaudois et zurichois). La gratuité de la licence open source n’est pas la principale motivation. Dans le cas de Typo3, cet aspect a permis une économie de 30 000 francs dans le budget de l’Etat.

Cependant, le déploiement et la maintenance d’un logiciel tel que celui-là peut coûter bien plus cher que l’acquisition de la licence. En l’occurrence, il a été jugé que Typo3 était la solution économiquement la plus avantageuse en considérant l’ensemble du cycle de vie de l’application. Au fond, l’acquisition d’un logiciel libre se caractérise par le fait que l’usager ne paiera que la réelle valeur ajoutée apportée par ceux qui l’implémentent ou le font évoluer. A l’avenir, si des besoins nouveaux devaient appara tre, l’Etat ne financerait que les adaptations correspondantes et pas les développements jugés utiles par d’autres. L’accès au code source permet en outre à l’administration d’acquérir une ma trise technique de l’outil, voire de développer elle-même les extensions souhaitées. C’est déjà le cas pour Typo3, par exemple avec le module de commande en ligne des documents du SPOP. Ce petit développement (réalisé en php) pourrait être versé à la communauté des développeurs de Typo3 (tout comme 5 autres extensions techniques), communauté qui compte 20’000 contributeurs à travers le monde, lesquels ont réalisé déjà près de 1500 modules que l’Etat peut télécharger à sa guise. Il est aussi intéressant de relever que les logiciels libres constituent une chance immense pour les PME du secteur informatique et pour l’innovation technologique dans ce domaine de pointe. Dans le cas précis, c’est une micro-entreprise de Crissier qui a pu «emporter le marché ». Voilà qui constitue un intéressant «retour sur investissement » pour la collectivité qui, au travers des HES ou de l’EPFL, investit énormément dans la formation et la recherche sur les nouvelles technologies.

Typo3 m’a été signalé par l’ERACOM et a depuis été adopté par l’EESP. Mon souhait serait que nombre de communes s’y intéressent et profitent ainsi de la voie ouverte par l’Etat de Vaud. Voilà qui pourrait aussi contribuer à un partenariat actif entre l’Etat et les communes…

10 réflexions au sujet de « Gestionnaire de contenu web Typo3: une belle illustration de la stratégie open source de l’Etat »

  1. Le module de commande en ligne des documents du SPOP.
    Ce petit développement (réalisé en php) pourrait être versé à  la communauté

    C’est ce qui est écrit, mais… n’a jamais été retrouvé sur le site de Typo3 et en fait n’a vraisemblablement jamais été mis à  disposition ?

  2. J’ai en effet cru à  tort qu’il s’agissait d’une extension Typo3 versée à  la communauté (comme plusieurs autres, mais qui ne disent rien au grand public). Je vais toutefois me renseigner sur le canal de diffusion de ce petit programme dans une logique open source…

  3. Renseignements pris, cette petite application sera entièrement réécrite pour devenir un élément réutilisable pour plusieurs processus administratifs de même nature. Il a donc été renoncé à  sa diffusion en open source.

    Merci pour votre lecture attentive et critique de mes propos. L’essentiel étant de retenir que l’Etat de Vaud ne se contente pas de “pomper” les développements des autres mais contribue activement à  l’amélioration de l’outil Typo3.

  4. Année après année, le retard pris en Suisse par les développements en matière de cyberadministration sont analysés et commentés. Parfois sévèrement. Plus que jamais, je pense que les logiciels libres constituent une opportunité de rattraper ce retard à  moindre coût tout en garantissant une meilleure interopérabilité entre les applications des administrations publiques, quel que soit le niveau institutionnel. Voir à  ce propos l’article de Domaine Public et mon commentaire: http://www.domainepublic.ch/files/articles/html/9586.shtml

  5. Y a-t-il eu pour ce CMS des contributions récentes de l’Etat de Vaud ?
    La dernière extension publiée et/ou mise à  jour date du 17.10.2008…plus de 2 ans quand même.

  6. Bonjour Julien! Je vais me renseigner auprès de la Direction des systèmes d’information (DSI) de mon département. Mais il est probable que les extensions dont l’Etat avait besoin pour utiliser Typo3 ont été développées au début de son implémentation, à  l’époque où vous travailliez à  la DSI.

    Depuis, la mutualisation a plutôt porté sur le partage d’expériences entre entités publiques et parapubliques vaudoises utilisant Typo3: ERACOM, HEP, EERV, etc. Je continue à  agir en faveur de l’élargissement de ce cercle en direction notamment des communes qui, à  l’instar de Yverdon-les-Bains et Chavannes-sur-Moudon, ont choisi Typo3. J’ai la conviction qu’elles pourraient partager la structure de leurs sites (délibérations et décisions de la Municipalité et du Conseil communal, par exemple), diverses extensions, des géoservices, etc. Une telle plateforme de collaboration avec l’Union des communes vaudoises (UCV) et l’Association des communes vaudoises (AdCV) permettrait certainement de sensibiliser ces dernières à  la nécessité de contribuer à  l’enrichissement de ce WCMS.

    Avec mes meilleures salutations.

  7. Pour votre information, sur la demande du SECO une extension eGovernment suisse a été versée à  la communauté TYPO3. Vous pouvez la trouver sous : http://typo3.org/extensions/repository/view/egovapi/current/.

    En parallèle, des cours peuvent être donnés par l’Institut Voge (http://www.institut Voge) pour toutes les partenaires (collectivités publiques ou entreprises privées) qui désirent participer au programme d’action eGovernment.

    Avec mes meilleures salutations.

  8. Merci pour cette information qui confirme que le choix de Typo3 (gestionnaire de contenu web open source) pour le canton de Vaud a été une bonne décision. Je milite activement pour que les communes s’y rallient aussi, ce qui devrait drastiquement réduire les coûts de la cyberadministration à  leur niveau, en mutualisant les coûts de développement des unes et des autres.

    Mais je crois savoir que les formulaires électroniques promus par la Confédération sont basés sur une technologie propriétaire Adobe. Très peu pour moi!

    Meilleures salutations.

  9. Merci pour vos remarques. Effectivement les formulaires “de base” proposés par la Confédération sont créés et disponibles en PDF. Cela a comme avantage que tout citoyen peut y accéder avec le logiciel Adobe Reader gratuit.

    Toutefois, même en utilisant l’extension TYPO3 du SECO, chaque collectivité publique est libre d’utiliser un autre type de formulaire, propre à  elle ou développé avec un logiciel open source.

    Par contre, il serait probablement intéressant de fédérer les prestations de l’Etat civil (SPOP) dans la même extension.

    Meilleures salutations.

  10. Bonjour,

    Je prends note de cette utile précision. L’administration cantonale vaudoise réalise l’ensemble de ses formulaires électroniques avec la plate-forme open source qu’elle a développée pour la circulation des demandes de permis de construire (voir http://www.camac.vd.ch). Ce système permet de gérer des flux adminstratifs complexes en y intégrant les communes, les services fédéraux ou encore l’ECA. La plate-forme CAMAC est déjà  utilisée (et traduite) par les cantons de VD, NE, TI et tout bientôt UR.

    Bien sûr, le service de la population (SPOP) intégrera bientôt ses différents développements dans un système fédéré comprenant les communes.

    Avec mes meilleures salutations.

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