“24 Heures démolit François Marthaler”

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C’est ainsi qu’aurait dû être titrée la une de 24 Heures du 29 novembre. En effet, le site Internet pour lequel le quotidien faisait une publicité de premier ordre est surtout scandaleusement diffamant pour les cadres de la Direction des systèmes d’information (DSI) et on peut même y lire “Marthaler est notre seul espoir”. Mais le rédacteur en chef de 24 Heures, Thierry Meyer, a trouvé là un prétexte pour assassiner le chef du Département des infrastructures (DINF) au travers d’un portrait sans aucune relation avec le site Internet ni même avec l’informatique.

Voici quelques citations et qualificatifs gratinés: “rêveries idéologiques”, “absence de direction et d’objectifs réalistes”, “politiciens étrangement absent… qui oublie l’essentiel”. Et plus loin, sous la plume de Philippe Maspoli (citant quelques politiciens et bruits de couloir): “manque d’envergure”, “incapacité à prendre des décisions”, “obsession du détail”, “buté”, “farfelu”, “utopiste”, etc. Dans la foulée, l’Agenda 21 adopté par le Conseil d’Etat passe pour un gadget et le développement durable pour une rêverie.

Le blog des informaticiens mécontents n’est donc qu’un prétexte. Je note que les règles déontologiques de 24 Heures n’auraient pas permis de publier des courriers de lecteurs anonymes et diffamatoires, tels que ceux qu’on peut lire sur le site en question. Comment se fait-il que cette même retenue n’ait pas été de mise à propos de parolesdecafe.net? Comment le journaliste peut-il prendre pour bon argent ce qui n’est peut-être le fait que d’une seule personne sous divers pseudonymes? S’est-il renseigné sur le fonctionnement de la DSI, les projets qu’elle conduit et mon engagement à les soutenir?

Contrairement au procès en incompétence instruit par 24 Heures, je crois avoir dès mon arrivée repris en main le secteur informatique. Cela n’a certainement pas plu à tout le monde, mais c’était indispensable. Le regroupement au sein de la DSI des anciennes unités informatiques départementales nous permet aujourd’hui de construire un système d’information cohérent. Ainsi, tous les projets ont une dimension transversale et contribuent à l’édification du socle de la cyberadministration de demain. Les principaux acteurs de l’informatique publique me reconnaissent une certaine compétence. La Conférence suisse de l’informatique a validé en août dernier la licence logiciels libres GPL de la CSI, en tant que référentiel pour la mutualisation des applications informatiques entre administrations. La Conférence suisse des gouvernements cantonaux m’a récemment désigné au sein du comité de pilotage “cyberadministration” présidé par le Conseiller fédéral Hans-Rudolf Merz. Le nouveau délégué à la stratégie informatique de la Confédération m’a demandé d’ouvrir la conférence nationale qui se tiendra à Berne sur ce sujet en février 2008. Et je suis régulièrement sollicité pour toute sorte de débats autour de ces thèmes.

Quant à ma présumée incapacité à écouter les collaboratrices et collaborateurs de mon département, je relève simplement que j’ai été le premier à tester la satisfaction du personnel dans le but d’améliorer celle-ci. Je le rappellerai lundi aux auteurs de parolesdecafe.net que j’ai invité dans mon bureau après que le Tribunal ait ordonné la fermeture du site. J’espère que cela permettra rapidement de retrouver un état d’esprit constructif au sein de la DSI, comme ce fut le cas au service des routes, qui, lui aussi, a connu une profonde réorganisation en raison du transfert des routes nationales à la Confédération le 1er janvier 2008.

7 réflexions au sujet de « “24 Heures démolit François Marthaler” »

  1. J’ai toujours voté à  gauche, je suis un partisan des transports publics et du développement durable (sans que ça devienne une dictature). En ce sens je me suis débarrassé de ma voiture l’année dernière !

    J’ai investi dans un AG 1ère classe alors que j’habite sur la ligne du LEB.

    Malgré que j’habite à  Echallens, j’effectue 0% de mes trajets en voiture.

    Après m’être intéressé au débat sur l’avenir du LEB, je constate aujourd’hui, Mr. Marthaler que votre position de défenseur des transports publics manque de détermination et me déçois beaucoup.

    Vous feriez mieux de prendre exemple sur le jeune Frédéric Brà¼ndler, qui lui à  de l’ambition pour les transports publics.

    à‡a suffit de considérer les clients des transports publics comme conquis, et qui ont le temps de ce déplacer comme s’ils allaient aux champignons.

    Si demain les LEB directs aux heures d’affluence n’existaient plus, je révérai ma manière de me déplacer (voiture -> P+R du Vélodrome).

    Votre politique pour le LEB est fort peux ambitieuse, et dénuée de toute vision d’avenir.

    Elle se limite à  une simple augmentation de la cadence sur une partie de la ligne, et ne contribue pas à  ce que le LEB soit une véritable colonne vertébrale pour la campagne vaudoise. Prenez exemple sur le RBS à  Berne (trains directs, cadence à  7,5 min et même première classe sur certaines compositions, matériel roulant adapté au trafic régional).

    J’espère que ce commentaire vous fera réagir dans le bon sens €¦

    Je ne vous déteste pas, j’ai même voté pour vous, mais je remarque que certains reproches qui vous sont faits dans d’autres domaines peuvent se retrouver aussi en ce qui concerne le domaine des transports.

    J’attends de vous de l’ambition, et une détermination au moins aussi engagée que les lobbys routiers (ACS, TCS), et qui ont le mérite de pratiquer une politique cohérente et qui porte ses fruits. Car eux, savent pour qui ils roulent !

    Roulez pour les transports publics, et à  fond SVP !

  2. Cher Monsieur,

    Le jeune Frédéric Brà¼ndler a certainement de l’ambition (peut-être même plus que moi), mais il ne dispose malheureusement pas des millions nécessaires pour les concrétiser.

    La question du “direct du Gros de Vaud” est une vraie question. En effet, ces quelques trains déterminent la position des points de croisement et il est donc impératif que cette question soit tranchée avant d’engager des millions pour permettre une cadence au quart d’heure entre Lausanne et Cheseaux. J’observe qu’une double voie sur l’avenue d’Echallens assouplirait considérablement les choses, mais que cet avantage serait pratiquement le même avec un LEB en surface ou souterrain.

    Je relève en outre que le Grand Conseil a amendé le Plan directeur cantonal pour y inscrire la cadence au quart d’heure jusqu’à  Echallens. Les graphiques horaire que j’ai pu voir démontrent bien que si un train quitte Echallens tous les quarts d’heure et que certains d’entre eux sont des “directs”, alors il n’y a plus de cadence en gare du Flon (et inversément). J’en conclus qu’il faudra choisir entre un horaire cadencé (coordonné avec ceux du m1, du m2 et des CFF) et le maintien d’un “direct du Gros de Vaud”. Poser ces questions, c’est se soucier des usagers des transports publics et du bon usage des deniers publics (plutôt rares par les temps qui courent).

    Quant au matériel roulant, je vous indique que mon département prépare une demande de crédit d’environ 40 millions de francs pour moderniser la flotte du LEB en vue de l’introduction de la cadence au quart d’heure.

    Vous citez en exemple le RBS à  Berne. Je me permets de vous signaler le Trogenbahn qui est un “petit train” régional très comparable au LEB et qui pénètre dans Saint-Gall sur une double voie partagée avec les trolleybus jusqu’à  la gare CFF (voir la photo sur http://www.sg.ch/home/verkehr/oeffentlicherverkehr.html). Il est même question de le relier à  une autre ligne du même type par une “Durchmesserlinie”.

    En conclusion, je continuerai à  “rouler à  fond” pour les meilleures améliorations possible dans les transports publics en optimisant les moyens financiers à  notre disposition.

  3. J’ai lu le portrait que le journaliste du 24 heures a dressé de vous. J’ai trouvé choquant, méchant et indigne d’un journal sérieux. Comment la personne qui est visée peut-elle se défendre si un journal “révèle” en public des bruits de couloir disant que quelqu’un est “buté”, “farfelu” , “utopiste”. D’un côté, on vous taxe d’irréaliste parce que vous avez proposé la diminution du fossé entre le 20% des plus pauvres et le 20% de plus riches à  2 au lieu de 7 aujourd’hui et, plus loin, vous manquez d’envergure. Je ne me prononce pas si ce que dit le journaliste est vrai ou faux. Ce qui me déplaît dans l’article est le manque de déontologie. Le lecteur n’a pas le moyen de vérifier ce qui est dit, et ‘l’accusé” n’a pas la possibilité de se défendre. Allez prouver que vous n’êtes pas farfelu, ni obstiné du détail…!

    Il est difficile de savoir ce que vous avez défendu exactement à  propos de la diminution de la différence entre les plus pauvres et les plus riches (malheureusement l’article ne met que des phrases hors contexte). Mais si vous avez proposé un objectif qui ressemble à  cela, l’article a réussi à  nous donner au moins une information. A savoir que la “rêverie” d’une société plus juste n’est pas partagée par une majorité, et que les critères du journal en question la considère “pas essentiel” (puisqu’il dit que l’essentiel vous échappe).

    Cet article vous a peut être blessé personnellement, mais il a surtout entamé la crédibilité du journal aux yeux de ses lecteurs, qu’ils soient vos électeurs ou pas (je ne vote pas en Suisse, j’observe un peu la politique de loin).

  4. Cher Monsieur,

    Je vous remercie pour votre message d’indignation, qui va exactement dans le même sens que d’autres que j’ai reçus en direct ces derniers temps.

    Je confirme avoir proposé, pour chacun des indicateurs de développement durable considérés comme insatisfaisants, des cibles “idéales et à  très long terme”. Il ne s’agissait que de propositions pour alimenter la discussion autour de la notion de développement durable. Les représentants des milieux économiques ont préféré s’esclaffer plutôt que de débattre et c’est leur réaction qui a été relayée par 24 Heures.

    Pour la petite histoire, ce rapport de 1 à  2 entre les plus bas et les plus hauts revenus est celui qui prévalait dans la petite entreprise que j’ai fondée à  l’ ge de 20 ans. Il demeure pour moi la concrétisation d’une équité mesurée, sans tomber dans l’égalitarisme. C’est la valeur que je donne à  l’équité. Et je conçois tout à  fait qu’on puisse en défendre une autre.

    Il s’agit là  d’une question centrale dans l’organisation de la société et le débat politique ne peut pas s’en affranchir. Pas même avec le mépris…

  5. Cher Monsieur,

    Sachez que votre modèle fonctionne aussi ailleurs, il génère des emplois, de l’envie de travailler bien, de l’organisation et des relations humaines saines, des entreprises prospères dans le Canton, bref de la joie de vivre pour ceux qui en profitent et qui ne le regrettent pas.

    Intéressant de savoir qu’il est difficile pour certains d’articuler un objectif chiffré à  ce sujet. Heureusement qu’il y a des articles de presse qui nous éclairent sur ce type de “bruits de couloir” (même sans le vouloir et en tombant dans leur propre piège).

  6. Monsieur Marthaler bonjour.

    Si j’ai utilisé ma messagerie pour tenter d’informer mes amis et connaissances, c’est uniquement le fait d’avoir pondu un article pour 24h indiquant des chiffres précis notamment en ce qui concerne les abattements fiscaux aux très riches actionnaires … article que 24h n’a pas daigné publier dans sa chronique “vous avez la parole”… 24h devient un vrai problème quant il utilise sa puissance de pénétration en pays romand pour “faire sa politique” sous le couvert d’un brave journal d’information. Ca devient très redoutable. Que faire ?

    Bien à  vous

  7. Cher Monsieur,

    Je constate que 24 Heures de ce jour a bien publié votre courrier de lecteur, qui reprend l’essentiel de vos propos reçu par courriel circulaire… J’espère que le résultat des urnes, ce 24 février 2008, sera conforme à  ce que l’on peut voir dans 24 Heures depuis des semaines: la voix du oui aux cadeaux fiscaux s’exprime massivement par voie d’annonces payantes, et celle du non par le courrier des lecteurs.

    Curieusement, un élément de ce projet de réforme ne fait pas discussion, alors qu’il coûterait des centaines de millions de francs aux cantons: l’imputation de l’impôt sur le bénéfice à  l’impôt sur le capital. S’il s’agit bien ici de la fiscalité des entreprises (de capitaux), la proposition va à  l’encontre du but visé. La Confédération dit vouloir supprimer l’imposition “de la substance” de l’entreprise, à  savoir de son capital. Et que nous propose-t-elle? D’alléger l’imposition du bénéfice, tout en maintenant en plein celle du capital pour les entreprises qui ne parviennent pas (ou renoncent) à  dégager des bénéfices. C’est le contraire qu’il faudrait faire: imputer l’impôt sur le capital à  l’impôt sur le bénéfice. Ou alors supprimer l’impôt sur le capital (comme cela a été fait pour l’IFD dans le cadre de la première réforme de l’imposition des entreprises).

    Ce paquet fiscal est manifestement mal ficelé!

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