Pourquoi L’Hebdo attaque-t-il les élus Verts?

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Le numéro du 30 août 2007 consacre six pages (!) et un photo-montage grand format aux disputes que Daniel Brélaz et moi serions supposés avoir régulièrement et qui mettraient en péril ni plus ni moins que le canton de Vaud. C’est surtout l’occasion d’un portrait “contrasté” des deux magistrats Verts, carrément dégueulasse à mon égard. Je ne revendiquerai pas un droit de réponse, mais je chercherai à comprendre l’objectif de la manoeuvre et j’invite les lecteurs de ce blog à compléter l’explication…

Les qualificatifs qui me sont décernés dans cet article sont plutôt gratinés. L’aimable observateur de la vie politique vaudoise estime que je “gambade pour échapper à l’ombre du géant”, rappelle que je suis un “pinailleur patenté”, transformé en “dandy du Conseil d’Etat”. Bref, un nullard “malgré tout réélu” (les électeurs sont vraiment abrutis!), “trop flou dans son action ministérielle”, “trop porté à babiller”.

Cette désinvolture élégante m tinée d’incompétence expliquerait, selon Daniel Audétat, la “bringue” qui perdure entre moi et le “toujours dépenaillé” syndic de Lausanne. C’est là que tombe le commentaire assassin et sans appel: “l’un fait de la politique, et l’autre pas”! Et pour enfoncer le clou: “Marthaler, c’est Candide en politique”. Au juste, M. Audétat, c’est quoi la politique? L cher des coups de gueule dans les médias? donner son avis sur tout? conspuer ses adversaires? balancer à la presse des idées grandioses qui ne se réaliseront jamais?

Suivent plusieurs pages pour décrire comment tous les dossiers transports publics sont à la tr ne du fait de mon incapacité à les faire avancer: RER vaudois, 3e voie CFF Renens-Allaman, gare de Prilly-Malley, LEB au quart d’heure. Heureusement que le socialiste Michel Béguelin “tape du poing sur la table” pour me réveiller, que Roger Nordmann (socialiste), Olivier Français et Daniel Mange (radicaux) “prennent de l’altitude” pour proposer de nouveaux investissements ferroviaires qui se chiffrent en milliards, etc.

En la matière, le seul crédit qui me soit accordé tient à un verdict donné comme une évidence: “la responsabilité de son prédécesseur, le Vert Philippe Biéler, est écrasante”.

Je renonce à corriger toutes les erreurs de fait au sujet de la position de la Municipalité de Lausanne à propos du LEB, l’absence d’accord avec les CFF sur le développement du RER et d’autres affirmations romancées et foncièrement inexactes. Il suffit de relever qu’aucune mention n’est faite de la “Stratégie pour les transports publics vaudois à l’horizon 2020”, adoptée par le Conseil d’Etat en novembre 2006 en même temps que le crédit d’étude pour le développement du RER et de la gare de Malley, et qui décrit par le menu tout ce que je suis en train de mettre en place. Pas trace non plus du crédit-cadre de 82 millions de francs pour les trains régionaux ou de l’organisation dans tout le canton d’une Semaine de la mobilité 2007.

Ces oublis n’étonnent pas. Car le fond de l’article n’était pas de renseigner les lecteurs sur les grands dossiers des transports publics mais de descendre en flamme le ministre Vert des transports. Mais à quoi bon puisqu’il est réélu pour cinq ans? L’Hebdo s’imagine-t-il pourvoir me contraindre à la démission en cours de législature? Pour “dandysme” ou pour “candeur”? M. Audétat pense-t-il qu’en décrédibilisant le chef du département des infrastructures les dossiers réputés bloqués s’en trouveraient accélérés, pour éviter que “les plus grands perdants soient les Vaudois” (conclusion de l’article)?

Hypothèse plus plausible: on cherche à accréditer la thèse qui veut que Daniel Brélaz devrait s’occuper des dossiers vaudois avec son collègue de parti plutôt que de s’intéresser aux affaires fédérales. Car l’homme menace très sérieusement de ravir un siège de plus pour les Verts.

Au fond, ce sont bien les Verts dans leur ensemble qui sont visés. A preuve, la condamnation péremptoire de Philippe Biéler. A preuve aussi, le fait que mon collègue Vert de Genève, Robert Cramer, n’est même pas cité comme le grand promoteur du CEVA et des trams de “l’exemple genevois”. Depuis quelques temps, L’Hebdo peine en effet à retenir son fiel contre notre formation politique. C’est bien sûr dans son droit. Mais est-ce dans son intérêt, sachant que les Verts continuent à progresser dans les sondages? Vous n’allez pas me faire croire qu’un journaliste puisse être soumis à une ligne rédactionnelle politiquement orientée et qu’une rédaction puisse être inféodée à un quelconque parti!

Reste la question: faut-il arrêter d’acheter L’Hebdo pour sauver nos forêts?

Une réflexion au sujet de « Pourquoi L’Hebdo attaque-t-il les élus Verts? »

  1. L’article de l’Hebdo cité par François Marthaler ne m’étonne pas du tout. Pour ma part, j’étais abonné à  l’Hebdo mais je me suis désabonné il y a quelques années car les positions de ce canard ne me convenaient plus du tout.

    En effet, l’Hebdo, qui au départ était très intéressant, a connu une remise au pas il y 3 ou 4 ans. De promoteur de l’innovation (sociale, scientifique, politique), le journal est devenu un promoteur de l’ultra-libéralisme et un défenseur acharné de la marchandisation du monde et de l’ultra-libéralisme. Nous ne saurons probablement jamais d’où provenaient ces ordres, mais on peut tout imaginer, en fonction des propriétaires du torchon.

    Evidemment, les Verts sont ceux qui s’opposent avec le plus de virulence à  une société dominée par le profit financier et la croissance irresponsable. Pas étonnant donc que l’Hebdo, qui ne mérite vraiment plus son slogan “pour les têtes intelligentes” (je cite de mémoire), saisisse toutes les occasions pour nous tirer dessus, sans aucun autre argument que sa force de frappe. A quand une fusion entre l’Hebdo et la Weltwoche (organe officieux de l’UDC zurichoise) ?

    Conclusion ? Vous désabonner au plus vite si ce n’est pas encore fait, et ne plus l’acheter en kiosque !

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