Il ne faut pas gaspiller l’énergie renouvelable!

(source: rapport du groupe Energie du SIPAL)

La sortie du nucléaire, l’abandon des énergies fossiles et la mise en oeuvre du projet de société à 2000 W vont requérir des investissements considérables dans les décennies qui viennent. S’il semble que la Suisse et le canton de Vaud puissent échapper aux restrictions budgétaires drastiques qui s’imposent à d’autres pays européens, il leur faudra néanmoins veiller à consentir les investissements les plus rentables.  Ainsi, pour la production d’eau chaude sanitaire (ECS), la pose de capteurs solaires thermiques s’impose sur les prisons occupées toute l’année, mais peut se discuter sur les établissements d’enseignement désertés durant la période estivale de haute production.

Plus que jamais, le Grand Conseil vaudois cherche à mettre sa patte aux projets de construction et de rénovation qui lui sont soumis par le Conseil d’Etat. La pose de capteurs solaires fait de plus en plus souvent partie des exigences du Parlement, ce qui, bien évidemment, me ravit.

Cependant, cette proposition fait plus ou moins sens aux plans économique et même énergétique.  C’est pourquoi le groupe Energie du Service Immeubles, Patrimoine et Logistique (SIPAL)  a commandé un travail d’analyse des besoins du parc immobilier de l’Etat à la Haute Ecole d’Ingénieurs et de Gestion (HEIG-VD) d’Yverdon-les-Bains.

Il ressort de cette étude que les bâtiments d’enseignement ne se prêtent guère à l’utilisation optimale de capteurs solaires thermiques pour la production d’eau chaude sanitaire. En effet, la période estivale – qui est celle de plus grande production – correspond à celle de plus basse consommation.  Dans un tel contexte, près du quart de l’énergie totale produite devra être dissipée la nuit, renchérissant d’autant le prix de l’énergie utile.

C’est l’inverse pour les prisons, par exemple, où la consommation varie peu au cours de l’année. Dans ce cas, 97% de l’énergie renouvelable sera utilisée. C’est pourquoi le Conseil d’Etat proposera prochainement un important crédit d’investissement pour construire une centrale solaire thermique alimentant les Etablissements pénitentiaires de la Plaine de l’Orbe (EPO), qui sont par ailleurs l’un des principaux consommateurs d’énergie parmi les bâtiments propriété de l’Etat de Vaud.

Le développement durable ne nous affranchit pas de l’exigence d’une certaine rentabilité économique. Pour ceux qui, comme moi, sont convaincus de la nécessité d’investir de manière résolue dans les nouvelles énergies renouvelables, cette approche économique revient à maximiser la quantité d’énergie renouvelable produite pour un investissement donné.

Une réflexion au sujet de « Il ne faut pas gaspiller l’énergie renouvelable! »

  1. Dans la mesure où les deniers publics doivent être investis à bon escient et ne sont pas illimités, le développement des énergies renouvelables doit se faire prioritairement via les applications les plus rentables économiquement, c’est également celles qui ont le plus faible impact environnemental global. D’autres bâtiments publics se prêtent également fort bien à l’usage de capteurs solaires thermiques tels que les EMS, les hôpitaux. De telles constructions réalisées également avec les fonds publics ou avec l’appui de ceux-ci sont équipés quasi systématiquement avec des capteurs solaires pour la production d’eau chaude sanitaire. Ce type de réalisation est également encouragées voire imposée à l’occasion de rénovation technique dans les bâtiments existants.
    Relevons au passage que l’énergie perdue dans les conduites pour amener l’eau chaude au robinet peut représenter jusqu’à 80% de la consommation effective ! Pour cette raison, dans les bâtiments administratifs et les écoles, là où les besoins ne se sont pas avérés indispensables, seule de l’eau froide est distribuée. Bien entendu, de l’eau chaude alimente des points d’eau pour la conciergerie, l’infirmerie, la cafétéria, la restauration et les douches des vestiaires. Ces décisions qui ne font pas de bruit sont mises en œuvre depuis plusieurs années dans les bâtiments publics du canton et génèrent d’importantes sources d’économies de moyens, d’énergie grise et de frais d’exploitation sans nuire au confort de l’usager.
    Nous devons tous agir avec pragmatisme et efficacité dans le respect de l’usager, ainsi les économies d’énergies et les énergies renouvelables trouveront toute la place qu’elles méritent, j’en suis persuadé.

    Yves Roulet, responsable du Groupe Energie

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