Le précédent Programme de législature du Conseil d’Etat (2002-2007) comprenait, parmi 60 mesures, la promesse d’élaborer un Agenda 21 pour le développement durable du canton de Vaud. Alors député, j’avais formulé l’exigence que que cet Agenda pour le 21e siècle constitue le cadre général dans lequel les programmes quinquennaux du Conseil d’Etat devraient s’inscrire. C’est maintenant chose faite… et je concède volontiers que j’en retire une certaine fierté.
Fin 2006, le Conseil d’Etat prenait acte d’un set de 90 indicateurs de développement durable proposé par l’Unité de Développement Durable. Au vu des indicateurs considérés comme peu favorables, le gouvernement a voulu identifier ceux sur lesquels une action devait être entreprise. Il en a retenu six et, pour chacun d’eux, il a fixé des cibles pour les horizons 2012 (législature en cours), 2020 et 2050:
- importance de la dette publique,
- émissions de CO2 (principal gaz à effet de serre),
- part des énergies renouvelables dans la consommation totale,
- part des transports individuels par rapport aux transports en commun et aux mobilités douces,
- part des recettes fiscales liées à l’environnement rapportée au revenu cantonal (PIB suisse rapporté au canton de Vaud),
- nombre de jeunes de 18 à 25 ans sans formation professionnelle ni contrat d’apprentissage.
Ces objectifs sont ambitieux, à court terme (2012) comme à long terme (2050), mais ils sont réalistes et conformes aux volontés exprimées à l’échelon international.
Le canton seul ne parviendra pas à les atteindre. Les communes, les entreprises et la société civile sont invitées à contribuer activement à leur réalisation. A nouveau, c’est l’histoire des petits ruisseaux et des grandes rivières. Pourvu que tous convergent!
Concrètement, à l’échéance de la législature 2007-2012, l’Agenda 21 adopté par la Conseil d’Etat devrait permettre de:
- réduire de 1/6 (par rapport à 2004) le poids de la dette publique du canton et des communes, qui passerait ainsi de CHF 9,8 mias à 8,0 mias (objectif probablement atteint à fin 2007, mais qui devra être maintenu ensuite),
- réduire de 12% les émissions de CO2 afin d’atteindre les engagements pris à Kyoto par la Suisse,
- augmenter de 23% la part des énergies renouvelables,
- réduire de 7% la part des transports individuels motorisés,
- accroître de 38% la part des prélèvements fiscaux et parafiscaux liés aux ressources d’environnement (environ CHF 160 mios, en principe sans augmentation de la pression fiscale),
- offrir chaque année une opportunité de formation validée à plus de 550 jeunes aujourd’hui sans perspective d’intrégration socio-professionnelle.
Le Programme de législature – qui comprend l’Agenda 21 – lie les membres du Conseil d’Etat. Le Grand Conseil devrait en prendre acte dans le courant du mois de décembre. Mon voeu le plus cher serait que les syndics, municipaux, acteurs de l’économie privée et simples citoyens qui composent le parlement cantonal puissent relayer ce message fort à tout les échelons de la société vaudoise.
En ce qui me concerne, l’Agenda 21 cantonal ainsi défini constituera le référentiel de base à l’aune duquel tous les projets du DINF devront se confronter. L’Unité de développement durable (rattachée à mon Secrétariat général) sera appelée à fournir conseil et expertise permettant d’appuyer toutes les bonnes volontés.
La législature promet d’être passionante!
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