La biodiversité pourrait s’effondrer de 30% d’ici 2050

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Le groupe d’experts international sur les changements climatiques a rendu en avril dernier ses conclusions intermédiaires concernant les incidences du réchauffement de la planète sur la biodiversité. Plutôt que de lire le rapport complet (plus de 1000 pages), on peut faire un tour d’horizon de ses conclusions sur http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=10535

Selon les dernières analyses socio-politiques, les conséquences du réchauffement climatique sont en passe de devenir la première préoccupation de nos concitoyens. Non seulement nous allons devoir pousser la climatisation durant des étés de plus en plus caniculaires, mais il faut aussi s’attendre à un accroissement des phénomènes météorologiques extrêmes. Nous avons fait cette semaine encore l’expérience des inondations, des laves torrentielles et des glissements de terrain. Plus loin de chez nous, on sait que quelques centaines de millions de nos semblables devront fuir de grandes aires alluviales submergées par la montée du niveau des mers. Malheureusement, il se peut que l’effondrement de la biodiversité entr nera rapidement des conséquences bien plus importantes et irrémédiables que la fonte de nos glaciers chéris ou le raccourcissement de la saison de ski.

Si la modélisation des phénomènes climatiques n’en est qu’à ses balbutiements et s’avère très complexe, la prédiction en matière de diversité biologique est tout bonnement impossible. A étudier les ch nes alimentaires, on se rend bien compte que si un maillon s’affaiblit ou dispar t de nombreuses autres espèces sont alors menacées. Les interactions entre espèces sont bien trop nombreuses. Les capacités d’adaptation et/ou de migration sont considérables, mais certainement pas infinies. Par définition, les adaptations génétiques sont imprévisibles, mais elles représentent bien une réponse possible de la vie au stress causé par une modification des conditions physiques.

Menacée par le réchauffement climatique, la biodiversité constitue en quelque sorte un rempart de protection contre celui-ci. On observe par exemple qu’une végétation plus diversifiée résiste mieux aux évolutions climatiques. Et puis surtout, le cycle du carbone (y compris le CO2, principale cause du réchauffement) est intimement lié aux cycles et équilibres biologiques. Pour simplifier: plus la biodiversité est grande, plus l’absorption de carbone sera élevée et réduira l’effet de serre.

Si nous ne pouvons guère prévoir ce qui va se passer, nous avons la possibilité de comprendre comment se sont déroulées les grandes périodes d’extinction connues à l’échelle géologique. “La compréhension des grands bouleversements environnementaux du passé est en effet de première importance pour mieux comprendre les conséquences sur le long terme de la crise environnementale actuelle, causée par l’activité humaine et les changements naturels” (bulletin d’activité 2004 du Musée cantonal de géologie de Lausanne). La plus grande catastrophe écologique de tous les temps s’est produite entre la fin de l’Ere Primaire et le début de l’Ere Secondaire. Les traces de cet épisode ont été enregistrées dans les roches. Il se trouve que le Musée cantonal de géologie “détient dans ses caves la plus importante collection au monde de témoins de cette catastrophe”.

Sachant que le musée de zoologie dispose lui aussi de riches collections d’espèces vivantes ou disparues et que le musée d’archéologie et d’histoire retrace l’aventure humaine à travers des époques au climat variable, on se dit que la thématique “changements climatiques et biodiversité” pourrait relier ces diverses institutions et donner à conn tre un peu de l’incroyable complexité des équilibres qu’il nous faudra respecter pour permettre un développement durable…

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