La végétalisation des toitures n’a que des avantages

toiture végétalisée

(source image: www.maison-energetique.com)

Alors que, dans les villes, les toitures plates représentent des centaines de terrains de football recouvertes d’une vague isolation et de gravier, on y remplace les terrains herbeux par des gazons artificiels. L’institut de géographie de l’Université de Lausanne vient de publier unplaidoyer pour végétaliser et reverdir nos cités (voir“Vues sur la ville”, No 21, novembre 2008).

Les villes des pays industrialisés constituent des îlots de chaleur (quelque 2-3 degrés de plus que la campagne environnantel, en été comme en hiver) dans des territoires qui se réchauffent en raison de l’effet de serre. Selon le groupe international d’experts sur le climat (GIEC), les changements climatiques vont intensifier la fréquence et l’importance des événements extrêmes, dont les épisodes de canicule.

En premier lieu, nous devons drastiquement réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Mais nous pouvons aussi apprendre à nous protéger au mieux contre les effets de ce réchauffement. Pour cela, nous devons reverdir nos cités: parcs arborisés, ruisseaux remis à l’air libre, toitures végétalisées.

Les avantages d’une toiture végétalisée sont nombreux:

  • ces toitures peuvent durerjusqu’à 20 ans de plus qu’une couverture classique;
  • l’évapotranspiration des plantes consomme de l’énergie et contribue à créer unclimat urbain plus agréable;
  • les toitures végétalisées fonctionnent comme des éponges et retiennent jusqu’à 50% des eaux de pluie en moyenne annuelle, et cette eau, en s’évaporant, “pompe” une grande quantité de chaleur;
  • bien plus épaisse qu’une étanchéité recouverte de gravier, la toiture végétaliséeisole mieux le b timent contre le froid (jusqu’à 30% d’économie de chauffage) mais aussi contre la chaleur estivale (plus besoin de climatisation);
  • la rétention des eaux pluviales réduit considérablement les sections des canalisations d’évacuation des eaux claires et donc aussi les débits de pointe tout comme lesrisques d’inondation qui en découlent;
  • last but not least, elles améliorent une certaine biodiversité urbaine, puisqu’elles constituent un habitat de choix pour quantités d’espèces animales et végétales, à condition bien sûr de choisir des plantes indigènes.

Comment se fait-il qu’avec tant d’avantages les toitures végétalisées ne se soient pas généralisées? Comme toujours, la réponse est économique: ces couvertures coûtent plus cher à l’investissement (structure de l’immeuble pour supporter une charge plus élevée, coût des aménagements). Si l’on répugne à l’idée de les rendre obligatoires en modifiant la loi sur l’aménagement du territoire et les constructions, il faut donc trouver des incitations, notamment financières.

Je plaide depuis longtemps pour une réforme de la fiscalité du sol et pour l’introduction d’unetaxe sur les rejets d’eaux claires (voir “aménagement du territoire et fiscalité”). En soi, la taxe rendrait plus économique l’infiltration des eaux de pluie, mais aussi la création d’une capacité de rétention d’eau en toiture. Pour reverdir plus vite nos villes, il serait tout à fait possible d’affecter tout ou partie de la taxe en question à des subventions pour réduire le coût d’investissement ou financer les travaux de végétalisation des toits plats existants.

2 réflexions au sujet de « La végétalisation des toitures n’a que des avantages »

  1. Et pourquoi pas une incitation qui ne coûterait pas à  l’Etat, mais qui inciterait vraiment à  goudronner moins en plus du fait que les constructeurs auraient intérêt à  végétaliser les toitures? Le coefficient de d’occupation du sol ne serait pas calculé seulement comme la surface habitable rapportée à  la surface du terrain, mais ce ratio serait augmenté (ou diminué) par (la surface imperméabilisée moins la surface de toit végétalisé) divisé par la surface du terrain et multiplié par un coefficient qui rend le ratio raisonnable.

    Cette idée fonctionne à  merveille depuis que le canton du Valais donne un bonus sur le coefficient d’occupation du sol pour les constructions Minergie. A Verbier personne n’a intérêt à  ne pas rendre sa construction Minergie.

  2. L’idée est bonne dans son principe, mais sa mise en oeuvre pose problème en raison du fait que ces ratios (le COS et le CUS) ne sont pas définis pour toutes les parcelles et que les règlements communaux devraient tous intégrer ces notions. Cette homogénéisation des règles pourrait prendre au moins 10 ans.

    Je vous signale encore que la nouvelle loi vaudoise sur l’énergie a octroyé un bonus sur le coefficient d’occupation du sol pour les b timents Minergie. J’ignore si le Valais est plus généreux sur ce point.

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