Nobuo Tanaka, directeur de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique?

nobuo-tanaka.jpg

Nobuo Tanaka est Directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Cette dernière a publié fin 2007 un rapport d’évaluation de la politique suisse de l’énergie. Lors de la conférence de presse qu’il a tenu avec Moritz Leuenberger et selon l’ATS, M. Tanaka a plaidé pour l’autorisation de construire de nouvelles centrales nucléaires en Suisse. Ses déclarations pourraient laisser penser qu’il a été muté à la tête de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA). La différence n’est somme toute que d’une lettre…

Ces propos ont semble-t-il embarrassé le DETEC, puisqu’il n’y est fait aucune référence dans le communiqué du Département. Mais ils n’ont pas échappé au Forum Nucléaire Suisse qui titrait son bulletin de décembre: “pour Nobuo Tanaka, la procédure d’autorisation de nouvelles centrales nucléaires doit être accélérée” (voir http://www.nuklearforum.ch).

Le rapport 2007 de l’AIE sur la politique énergétique suisse recommande aussi d’envisager une augmentation de la fiscalité écologique sur les combustibles et carburants, ainsi que l’introduction d’un système de bonus/malus à l’importation des véhicules plus ou moins gourmands en carburant. Si je peux souscrire sans difficulté à ces propositions visant à favoriser les économies d’énergie, je m’interroge sur la pureté des intentions de M. Tanaka. D’une part, l’augmentation de la taxation des émissions de CO2 fournit un avantage concurrentiel à l’énergie nucléaire. D’autre part, seule la consommation des ressources fossiles devrait être réduite alors que pour l’électricité il s’agirait avant tout de garantir l’approvisionnement d’une demande en perpétuelle croissance. En définitive, l’AIE en vient à réduire son action à une promotion de l’énergie nucléaire et pourrait de ce fait fusionner avec l’AIEA!

2 réflexions au sujet de « Nobuo Tanaka, directeur de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique? »

  1. La “renaissance du nucléaire” n’est qu’un feu de paille qui accompagne le déclin relatif de celui-ci dans la production d’électricité. Le déclin du nucléaire aura lieu ensuite, par manque de combustible et en devenant plus coûteux que les énergies renouvelables.

    En lire plus : http://futura24.site.voila.fr/nucle/retour.htm

    Mais mieux vaut s’intéresser aux énergies renouvelables : http://futura24.site.voila.fr/energie/renouvelable.htm

  2. Avec une part de 3% dans l’énergie finale consommée, le nucléaire n’est à  l’évidence pas une solution pour réduire massivement nos émissions de CO2.

    La question des réserves doit être abordée comme pour les énergies fossiles. La question n’est pas de savoir combien l’écorce terrestre contient d’uranium, mais quelle quantité peut être extraite de manière rationnelle (en-dessous d’une teneur de 0,01%, il faut plus d’énergie pour extraire l’uranium que ce qu’il peut en fournir dans un réacteur). De même, peu importe combien les réserves prouvées ou probables couvrent d’années de consommation actuelle. Il faut savoir à  partir de quand la production ne couvrira plus la demande. Naturellement, tout cela dépend du cours de l’uranium et de celui de l’électricité.

    Selon Energy Watch Group, le pic de production pourrait survenir entre 2025 et 2035. Voir page 16 http://www.lbst.de/publications/studies__e/2006/EWG-paper_1-06_Uranium-Resources-Nuclear-Energy_03DEC2006.pdf

    Sachant qu’il faut plus de 10 ans pour obtenir l’autorisation et construire une centrale nucléaire et qu’elle doit pouvoir être amortie sur 30 à  40 ans, l’approvisionnement en combustible n’est pas garanti sur la durée de vie. En tant qu’investisseur privé, j’y réfléchirais à  deux fois. Evidemment que si la collectivité publique s’engage à  couvrir mon risque, je pourrais rrevoir mon appréciation…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *