Pour faire face à la crise, canton et communes pourraient s’endetter de 4 milliards de francs

graphe dette

Objectif No 1 de l’Agenda 21 du Conseil d’Etat pour la législature 2007-2012, la réduction du poids de la dette figurait en bonne place. Il s’agissait d’offrir une “marge de manoeuvre pour les autorités politiques gr ce à des finances publiques m trisées”. Ainsi, les engagements nets du canton et des communes vaudoises, soit approximativement les dettes diminuées des avoirs liquides et des placements financiers, devaient reculer de 29% du Revenu cantonal en 2004 à 23% en 2020 et au-delà. Exercice magnifiquement réussi, puisqu’à fin 2007 déjà, cette valeur s’établissait à environ 17%. Comme les calottes polaires, le poids de la dette a encore fondu en 2008, l’Etat seul réduisant sa dette d’environ 1 milliard.

Une petite difficulté méthodologique se pose, puisque le canton de Vaud calcule depuis 2008 un PIB cantonal (produit intérieur brut) qui diffère légèrement du Revenu cantonal. Cependant, ce changement n’influence que modestement le calcul de cet indicateur. En 2008, le PIB vaudois s’établit à 40 milliards de francs, les engagements nets du canton à 3,165 milliards (contre 4,286 l’année précédente) et ceux des communes pourraient bien se réduire de 2,233 à 2,1 milliards, soit un total de 5,265 milliards correspondant à 13,2% du PIB.

En d’autres termes, le canton et les communes pourraient s’endetter de quelque 10% du PIB cantonal, soit 4 milliards de francs, sans dépasser la barre fixée à 23% par le Conseil d’Etat en ce qui concerne le poids de la dette à long terme dans une perspective de développement durable! Compte tenu des taux historiquement bas des emprunts publics et des prix plutôt favorables résultant de la conjoncture actuelle, le moment serait bien choisi d’investir dans des infrastructures à même d’offrir les “conditions-cadre” pour un développement durable du canton.

Mon propos n’est bien évidemment pas de jeter l’argent des contribuables par les fenêtres. Cependant, les projets ne manquent pas pour offrir aux générations à venir les infrastructures nécessaires pour les transports, la formation, l’hébergement, les économies d’énergie ou encore la protection de l’environnement. Ce faisant, le canton concrétiserait l’article 163, alinéa 1 de sa nouvelle constitution:

“La gestion des finances de l’Etat doit être économe et efficace; elle tend à atténuer les effets des cycles économiques.”

Il ne reste en somme plus qu’à savoir si nous nous trouvons dans une phase de dépression économique…

3 réflexions au sujet de « Pour faire face à la crise, canton et communes pourraient s’endetter de 4 milliards de francs »

  1. Trop de chiffres, trop de mots, j’ai rien compris. Mais c’est pas mal d’utiliser des mots de deux syllabes, ça je comprends, crise grippe, guerre. Faire peur à  la populace est toujours le meilleur moyen de gouverner?? Pipo, citoyen de base.

  2. C’est une bonne analyse. En effet il faut que les “plans de relance” ne soient pas des investissements qui n’ont pu être adoptés dans des budgets ordinaires d’inv. mais doivent être des plans de relance à  long terme, permettant d’investir dans des programmes d’énergies renouvelables et accélérer le processus d’agenda 21 comme François le propose.
    Alors, en avant marche?

  3. @Pipo
    J’ai toujours considéré que les chiffres étaient facile à  comprendre sans compter les syllabes. En style télégraphique, le message est que le canton et les communes ont modéré leurs dépenses durant la période de haute conjoncture 2003-2007. Si besoin était, les collectivités publiques pourraient les accroître massivement, ce qui serait d’autant plus efficace s’il s’agissait d’investissements porteurs d’avenir.

    @Eric
    Merci de m’avoir lu. Je n’aime pas tellement l’idée de “relance” (que tu mets toi-même entre parenthèse). En effet, il ne s’agit pas de retomber dans l’ornière d’une croissance exponentielle de la consommation. Maintenir le niveau de vie et les emplois, tout en augmentant la solidarité et en réduisant les impacts sur l’environnement, voilà  un défi que je suis pressé de relever. Mais je ne suis pas très sûr de faire une majorité avec un tel programme…

    Cordialement.

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