Journées européennes du patrimoine: partager nos richesses

ch teau de l'Aile

(source www.swisscastles.ch)

Les 11 et 12 septembre prochains auront lieu les Journées européennes du patrimoine (JEP). Comme chaque année, le canton de Vaud, ses habitants et ses touristes seront particulièrement nombreux à profiter de l’occasion pour découvrir des lieux publics et privés chargés d’histoire et apprendre une quantité de choses sur la diversité et la richesse de notre région. Avec 22’000 visiteurs l’an dernier sur un total d’environ 50’000, les sites vaudois attirent près de la moitié des visiteurs de tout le pays. Est-ce une preuve de la valeur du patrimoine historique du canton? Ou de l’excellent travail de la section Monuments et Sites du Service immeuble, patrimoine et logistique (SIPAL) de l’Etat de Vaud? Certainement les deux!

En ce qui me concerne, la question du patrimoine m’intéresse d’autant plus qu’elle me change des dossiers techniques sur lesquels je me bats au quotidien, qu’il s’agisse du rail, de la route, de l’informatique ou encore du parc immobilier de l’Etat. Dans ces domaines, le manque de moyens financiers demeure la question récurrente. Avec le patrimoine historique, plutôt que de dépenses et de restrictions budgétaires, j’ai le bonheur de mettre en évidence les richesses dont nous avons hérité de nos ancêtres. Certes, bon nombre d’entre elles appartiennent à des privés, mais chacun a bien conscience qu’il s’agit là d’un bien commun ou collectif. Sans la posséder au sens juridique du terme, nous sommes tous riches de cette histoire. Nos racines s’y plongent et cela renforce notre appartenance à la communauté humaine au sens large. Ces architectures ou ces vestiges portent la marque de l’histoire très concrète de nos ancêtres (locaux), mais ils matérialisent aussi l’infinie diversité des influences auxquelles nous nous sommes soumis.

Ainsi, le ch teau de l’Aile, à Vevey, nous raconte tout à la fois l’histoire de familles bourgeoises du cru, la renaissance de l’esthétique gothique au milieu du XIXe siècle et l’affaire toute récente de la vente pour un franc symbolique du ch teau par la commune au riche industriel Bernd Grohe qui s’est engagé à investir des millions dans la rénovation du monument (voir article de 24 Heures du 19.04.07). C’est pourquoi j’ai choisi de visiter ce site hors du commun, samedi 11 septembre 2010. Je ne manquerai pas de commenter cette visite dans la foulée…

Une réflexion au sujet de « Journées européennes du patrimoine: partager nos richesses »

  1. Comme je m’y attendais, la visite est passionnante! On y apprend notamment que le nouveau propriétaire a recherché les descendants de la famille qui a construit l’édifice et qui l’a occupé durant des générations. Résultat: on a même retrouvé des centaines de plans et dessins d’époque permettant de reconstituer même les éléments dégradés, détruits ou disparus. C’est rarissime et les historiens mandatés sur le chantier sont surexcités!

    J’ai aussi appris que l’on va réactiver le système d’origine pour la distribution de chaleur par un vaste système de canaux d’air chaud aménagé dans la maçonnerie. Gr ce à  un échangeur de chaleur sur l’évacuation de l’air vicié et l’amélioration des double-vitrages extérieurs, les ingénieurs estiment pouvoir atteindre les standards Minergie en matière de consommation d’énergie. Pas mal! L’enveloppe du b timent est ainsi préservée. Ce qui montre que développement durable et conservation du patrimoine peuvent parfaitement aller de pair.

    Mais cela reste un miracle d’avoir pu conserver cette b tisse durant plus de 150 ans pratiquement dans son état d’origine. Le décor intérieur néo-gothique est un peu lourd à  mon goût, mais la qualité de chaque détail, la noblesse des matériaux et l’incroyable état de conservation en font une rareté étonnante.

    N’en reste pas moins que la rénovation va coûter des millions, que la commune de Vevey n’aurait vraissemblablement jamais eus. Sauf à  dénaturer l’affectation des lieux, c’est certainement une chance d’avoir trouvé un acheteur capable d’occuper un logement de 3 fois 700 m2, comme au XIXe siècle et de conserver ainsi l’esprit des lieux.

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