Coopération au développement durable, open hardware et crowdfunding

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(source: http://www.open-electronics.org)

La folie des hommes telle qu’elle s’exprime ces derniers mois en Ukraine, en Syrie, en Irak, dans la bande de Gaza, au Nigeria… me fait douter quant à l’avenir de l’Humanité. Pourtant, comme le dit la morale populaire, l’Homme est capable du pire comme du meilleur! Alors, je tente d’oublier l’actualité sordide pour m’intéresser à cette lame de fond de l’open hardware qui fait remonter à la surface des notions élémentaires comme:

  • ne pas réinventer la roue;
  • partager les savoirs et les expériences;
  • utiliser les plate-formes collaboratives pour créer une intelligence commune;
  • s’affranchir du pouvoir des multinationales qui tentent de s’approprier le savoir humain en brevetant tout et n’importe quoi;

Membre du conseil de Fondation du Centre écologique Albert Schweizer (CEAS), je tente de faire avancer ces idées proprement révolutionnaires.

C’est une évidence: les objectifs du CEAS et du mouvement open source ecology sont parfaitement convergents.

Comme je l’avais mentionné dans mon article de blog du mois de mai 2014, l’idée de la maison “Lego” concrétise celle d’un développement endogène. Le projet d’installation de recyclage local de matières plastiques imaginée par un membre de la section allemande de Open Source Ecology Europe propose les plans d’une petite installation de recyclage des matières plastiques. Un broyeur (mû par une système à manivelle démultiplié mécaniquement!) suivi d’une extrudeuse qui produit… un fil de matière plastique recyclée calibré, baptisé Filamaker, pour l’imprimante 3D open hardware (Reprap)! À partir de là, on peut imaginer une ville qui se développe en utilisant les déchets plastiques – ou d’autres matériaux recyclés – « produits » à l’échelle d’un quartier pour construire de nouveaux immeubles, dont les plans auraient été élaborés de manière collaborative avec les habitants…

[Je précise pour celles et ceux qui, comme moi, ne seraient pas tentés de vivre dans une maison en plastique recyclé, qu’il est parfaitement possible de produire d’autres biens avec ce fil en plastic et que le même modèle peut s’appliquer à une maison en paille ou en pisé…]

En association avec Ingénieurs sans Frontières, le CEAS a soutenu la fabrication de pavés en plastique fondu de récupération au Burkina Faso. Mais, en comparaison avec le projet Filamaker, la production de pavés en plastic peut être vue comme le degré 0 de la valorisation des matières plastiques.

Dans un tout autre domaine, la fabrication de pico-turbines hydrauliques à Madagascar promu par le CEAS, avec le soutien de la Confédération suisse (projet REPIC), a suscité mon enthousiasme. Quel bel exemple de transfert de technologie! D’autant plus qu’il s’agit ici d’une technologie éprouvée depuis le XIXe siècle (turbine Pelton) et libre de droits.

D’autres projets similaires existent aux quatre coins de la planète (par exemple au Tadjikistan) et je suis persuadé que leur mise en réseau et le partage d’expérience devrait favoriser une diffusion plus rapide de ce genre de technologies…

Ce potentiel n’a pas échappé à la Maison Blanche qui a attribué, en 2013, son prix “Champions of change” à opensourceecology.org. Comme mentionné dans l’article, le modèle de financement de ces développements (crowdfunding) semble focaliser l’attention. Je suis convaincu que le modèle de financement participatif devrait aussi accroître les ressources disponibles pour des projets de coopération, malgré un désengagement assez général du sponsoring et des dons privés.

Pourtant, le concept de mutualisation de savoirs et des expériences ne semble pas être mesuré par ceux-là même qui défendent ce genre d’idées depuis plusieurs décennies:

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Alors, je vais tenter de convaincre le CEAS de jouer un rôle pionnier en Suisse dans ce domaine et de renforcer ainsi le leadership qui est le sien auprès de la Coopération suisse au développement (DDC) en matière de transfert de technologie et de développement durable. La création d’une section suisse de Open Source Ecology Europe serait une étape importante…

Au début de la rédaction de ce billet de blog, mon moral était probablement de 2/10. Il est maintenant de 8/10!

2 réflexions au sujet de « Coopération au développement durable, open hardware et crowdfunding »

  1. C’est encourageant de voir qu’il y a beaucoup de gens qui se soucient de préserver notre planète. Comme on dit ” nous n’ héritons pas de cette planète de nos parents, nous l’ empruntons à nos enfants” alors prenons garde de ne pas détruire l’avenir des générations futures parce que nous aurions voulu plus que ce que nous avons.

  2. Ping : Vraiment démerdes, les Africains! - François Marthaler

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