Le pl tre cartonné se recycle aisément, mais la Suisse tarde à s’y mettre

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Le pl tre est un matériau parfaitement recyclable suivant le même processus de calcination que pour la “pierre à pl tre”. La chose est un peu plus délicate pour le pl tre cartonné (placopl tre) ou les déchets de démolition qui comportent d’autres matériaux (papier, vis, etc.). Mais il existe plusieurs installations permettant d’effectuer le tri et de valoriser le gypse:

Les Suisses passent pour être “champion du monde” en matière de recyclage, mais curieusement il n’existe toujours aucune filière de recyclage pour le pl tre cartonné. Ainsi ces déchets finissent-ils à grand frais dans des décharges bioactives ou alors rendent impropres au recyclage les autres déchets minéraux (béton, terre cuite, etc.).


En arrivant au département des infrastructures en janvier 2004, j’ai invité les principaux fabricants qui livrent du pl tre cartonné en Suisse (Knauf et Rigips) à mettre en place une filière de recyclage, faute de quoi l’Etat de Vaud devrait renoncer à utiliser ce matériau… Trois ans plus tard et après plusieurs discussions intermédiaires, il semblerait qu’on soit proche d’une solution et qu’une capacité de traitement de 20’000 tonnes par an puisse entrer en activité dans le courant de 2007. Ouf!

Mais je reste songeur en constatant que les Américains – dont la réputation n’est pas exactement celle d’écologistes – pratiquent le recyclage du pl tre cartonné depuis plus de 20 ans. Probablement est-ce parce qu’ils ont vu un business là où les Suisses perçoivent une nouvelle contrainte écologiste. Pour ma part, je suis persuadé qu’il n’y a aucune contradiction entre efficacité économique et responsabilité sociale et environnementale.

5 réflexions au sujet de « Le pl tre cartonné se recycle aisément, mais la Suisse tarde à s’y mettre »

  1. Bonjour !

    Désolé de poster hors sujet… Je n’ai pas trouvé d’autre endroit pour ouvrir une discussion…

    Je dois voter, et il me semble qu’un des seuls points sur lesquels je ne suis pas d’accord avec vous, c’est par rapport à  l’ouverture à  l’Europe. D’ailleurs pendant longtemps je n’ai pas compris pourquoi la droite était pour et la gauche contre, puisque l’Europe telle qu’elle est actuellement est le symbole de la mondialisation, du libéralisme économique. C’est comme cela que je la conçois.

    J’ai compris maintenant le point de vue de la droite : malgré les avantages évidents qu’ils y auraient, l’Europe obligerait la Suisse à  revoir sa politique d’immigration. Une bonne chose en somme.

    Par contre, si je trouve positif que les travailleurs puissent aller où bon leur semble, je pense que l’Europe profite surtout aux grosses entreprises, au détriment des employés justement. D’autre part, je trouve que tout ce qui peut être produit localement doit l’être, car les transports polluent. L’Europe, c’est aussi je pense renoncer à  la qualité et à  certaines manières de produire, la protection des animaux, et qu’en est-il des OGM, interdits en Suisse mais tout à  fait légaux en France ? L’Italie a subi des pressions parce qu’elle voulait préciser certains ingrédients de la composition…

    Peut-être que je me trompe sur tout cela, mais je voudrais avoir votre avis.

    Merci !

  2. Vaste sujet! Il relève surtout de la politique fédérale. Mais je réponds volontiers en quelques lignes.

    Tout d’abord, je suis non seulement un europhile convaincu mais un authentique Européen. En effet, après avoir épousé une Française, j’ai obtenu la nationalité française et donc mon passeport “européen”. Ayant quitté la Suisse à  20 ans pour échapper à  la justice militaire (qui m’avait condamné à  7 mois d’emprisonnement), j’ai erré quelque temps en Belgique et en France, rencontrant de grosses difficultés pour obtenir un emploi. Vous comprendrez mon attachement à  la libre circulation des personnes…

    Si je partage en grande partie votre vision de l’Europe, j’estime qu’elle s’applique plutôt à  l’Europe économique (déjà  réalisée) qu’à  l’Europe politique (qui a momentanément échoué avec le vote français sur la Constitution). Je ne pense pas que les multinationales aient besoin d’une Europe politique pour avancer sur le chemin de la mondialisation. Au contraire, on pourrait aisément démontrer qu’elles ont un intérêt à  ce que le pouvoir politique soit atomisé et aussi désorganisé que possible.

    Enfin, j’observe que l’Europe est en passe d’adopter un programme ambitieux de réduction des émissions de CO2 (-20% à  l’horizon 2020, voire -30% si tous les pays de l’OCDE s’y mettent aussi). On ne peut pas en dire autant des chambres fédérales qui ne cessent de tergiverser sur les objectifs de Kyoto (-10% en 2010 par rapport à  1990). En tant que politicien – forcément! – je crois à  une certaine prééminence du politique sur l’économique. De ce point de vue, une Europe politique forte est le meilleur moyen de réaliser cet objectif.

    Voilà , c’est un peu court, mais vous avez le fond de ma pensée. Merci pour votre sollicitation!

  3. Victoire d’étape! Lors de son assemblée générale de printemps du 19 avril dernier, la DTAP (Conférence des directeurs cantonaux des travaux publics, de l’aménagement du territoire et de la protection de l’environnement) a adopté la recommandation proposée par le canton de Vaud.

    €˜’ Les membres de la DTAP recommandent de soutenir et développer le
    recyclage des déchets de panneaux de pl tre par une harmonisation de leurs directives sur la gestion des déchets de chantiers, la promotion de réseaux de collecte sélective et une mention de la préférence accordée aux entreprises ayant recours au recyclage du pl tre dans les appels d’offres relatifs aux b timents publics ”

    J’espère maintenant que les entrepreneurs vaudois seront les premiers à  montrer l’exemple en triant et recyclant les déchets de pl tre. A la clé: de jolies économies et un substantiel bénéfice pour l’environnement!

  4. Félicitation pour cette victoire d’étape. Il semble très important qu’une harmonisation et une meilleure compréhension de la gestion des déchets en pl tre sera rapidement mise en place en Suisse. La méthode de construction à  sec en pl tre devient plus durable avec un cercle fermé pour le pl tre. L’infrastructure et la logistique existent. L’infrastructure de GR Gips-Recycling SA (http://www.gips-recycling.ch) sont prêtes à  servir les entreprises vaudoises. Faisons les premiers pas…

  5. Vaud fait le premier pas! La directive cantonale sur la protection de l’environnement consacrée aux déchets de chantier minéraux (DCPE 875) vient d’être modifiée. Elle pose le principe du recyclage des déchets de pl tre. En l’absence d’une solution de recyclage pour le pl tre cartonné, ces déchets doivent être acheminés en décharge bioactive (tarif fort). Lorsque la fraction pl tre représente moins de 10% masse des déchets minéraux – ce qui est le cas pour des cloisons avec un enduit pl tre sur les deux faces – la mise en décharge inerte (tarif low cost) est admise. Attention: la loi interdit le mélange des déchets pour contourner les exigences de traitement écologique! Lorsque la possibilité existe de démolir de manière sélective les parties en pl tre (par exemple cloisons légères en pl tre cartonné), il n’est pas autorisé de mélanger pl tre, béton et briques en terre cuite pour livrer le tout en décharge pour matériaux inertes.

    Espérons que l’exemple vaudois fera rapidement école en Suisse! J’adresse mes remerciements au service des eaux, sols et assainissement (SESA) et aux entreprises vaudoises qui soutiennent cette évolution vers une utilisation durable des ressources.

    Directives cantonales sur la gestion des déchets: http://www.vd.ch/fr/themes/environnement/dechets-sites-pollues/directives-et-publications/

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