Ils s’engagent à développer l’Aigle-Sepey-Diablerets: bien mieux qu’un sauvetage!

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Ce vendredi 16 février 2006 aux Diablerets, les idées pour développer l’ASD ont fusé:

  • obtention du label européen Alpine Perls décerné à une station accessible et praticable pour celles et ceux qui n’ont pas envie de s’encombrer d’une voiture en vacances,
  • promotion d’offres combinées englobant le train et une ou plusieurs activités de loisir,
  • création d’un “train des neiges” permettant d’accéder plus rapidement (pas d’arrêt) au départ des remontées mécaniques de Vers-l’Eglise ou des Diablerets,
  • gratuité sur l’ASD pour les résidents qui s’acquittent de la future taxe de séjour longue durée (lutte contre les “lits froids”),
  • etc.


Au printemps 2004, les comptes de l’Etat de Vaud accusaient un déficit de plus de 380 millions de francs et la nouvelle Constitution vaudoise exigeait de rétablir immédiatement l’équilibre. Le remplacement de l’ASD par une ligne de bus pouvait permettre d’économiser à terme 2,5 millions de francs par an. La fermeture de l’ASD paraissait inévitable…

Sachant que nous nous mordons aujourd’hui les doigts d’avoir supprimé dans les années soixante les tramways dans nos villes, je pensais pouvoir démontrer que le bilan écologique plus favorable du train justifiait ce surcoût. Hélas, l’écobilan a montré que le train n’était guère plus écologique qu’une voiture avec plus de deux occupants! Car avec 7 passagers à bord en moyenne, faire circuler ce train est à la limite du raisonnable.

L’ASD n’avait qu’une seule chance (écologique et économique): accroître massivement sa fréquentation. Sur le trajet Aigle-Diablerets, il assure entre 5 et 10% du trafic, le solde étant sur la route. J’ai donc proposé de porter cette part modale à 20%. Folie, m’a-t-on rétorqué. Il faut dire que je suggérais pour cela des remèdes de cheval: péage sur la route pour inciter au report modal et financer les déficits du train, taxe de parcage dissuasive à destination compensée par la gratuité du P+R d’Aigle, etc.

Aujourd’hui, Vincent Ducrot, chef du service Grandes Lignes des CFF, confirmait pourtant que 35% des déplacements de loisirs se font avec les transports publics. Il faut dire qu’ailleurs en Suisse les offres Railaway (billets combinés) font recette: inexistantes en 2000, elles ont intéressé plus d’un million de voyageurs l’an dernier!

La réunion qui a précédé la conférence de presse de ce matin a réuni des représentants de toutes les parties concernées: Transports Publics du Chablais (TPC), communes de la région, offices du tourisme, hôteliers, commerçants, sociétés de remontées mécaniques, CFF, Département des infrastructures. Les participants à cette table ronde ont pu s’appuyer sur un catalogue de propositions émises par l’Association Transport et Environnement (ATE) en décembre dernier. De nombreuses autres mesures ont encore été suggérées, de sorte que je n’ai aucun doute sur le fait que les usagers de l’ASD vont augmenter rapidement. Et avec eux les recettes, ainsi que la capacité à investir pour améliorer la ligne. C’est ce qu’on appelle un cercle vertueux.

Alors bravo, merci et surtout bonne chance sur les rails du développement durable!

2 réflexions au sujet de « Ils s’engagent à développer l’Aigle-Sepey-Diablerets: bien mieux qu’un sauvetage! »

  1. Intéressé de constater que, du côté du gouvernement cantonal, on songe à  des moyens de rendre plus supportable ou acceptable la future taxe de séjour contre les lits froids (en l’occurrence, par l’octroi de compensations en nature). Pour les citoyens et contribuables vaudois propriétaires d’un logement aux Ormonts, l’obligation de payer des impôts supplémentaires dans les stations – alors qu’ils contribuent déjà , par l’impôt cantonal sur le revenu, aux frais de l’ASD et à  tous les coûts d’infrastructure routière, scolaire, hospitalière, touristique, etc. de la région d’Aigle -, est en soi discutable. On rétorquera qu’il sera facile d’échapper à  la taxe contre les lits froids en mettant son appartement ou chalet en location; or, les Vaudois occupent fréquemment leur résidence secondaire et souvent la location à  des tiers n’entre pas véritablement en considération. Conclusion: il faut souhaiter que le Conseil d’Etat n’approuve pas à  la légère les réglements communaux introduisant une taxe contre les “lits froids” des Vaudois.

  2. Il faudra d’abord que le Grand Conseil adopte la modification de la loi sur les impôts communaux. Ensuite, j’imagine mal les Ormonants mettre en place une taxe qui serait dissuasive et tuerait “la poule aux oeufs d’or”. Enfin, les engagements pris vendredi relèvent du “cercle vertueux”: plus de clients sur l’ASD, moindre déficit de la ligne et accroissement des affaires liées au tourisme, tous deux favorables aux comptes communaux. De même, si la “taxe sur les lits froids” produit globalement l’effet escompté, il devrait y avoir plus de nuitées, plus de chiffre d’affaires et donc plus de recettes fiscales entraînant une moindre pression fiscale.

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