Le canton de Vaud pose une première pierre du concept “open data”

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Le 16 avril 2008, la Cour constitutionnelle vaudoise a rejeté le recours formé par l’Association des géotechniciens et géologues vaudois contre la nouvelle Loi sur le cadastre géologique (voir le communiqué de presse du Conseil d’Etat). Sous réserve d’un recours victorieux au Tribunal fédéral, le résultat des sondages géologiques sera directement saisi par les spécialistes dans une banque de données accessible gratuitement par tout un chacun. Il s’agit là d’une première mise en oeuvre, dans le domaine des données géoréférencées, du concept “open data”. Un concept qui s’approche de Wikipédia en ce sens qu’il permet de collecter à très bas coût des données dont la valeur excède largement la somme des valeurs de chacune d’entre elles et d’en faire bénéficier tous ceux qui en ont l’usage. C’est exactement ce que cherche à promouvoir le programme européen INSPIRE. Puisse-t-il s’en inspirer!

Les requérants estimaient notamment que le descriptif des sondages qu’ils réalisent pour le compte de leurs mandants doit être protégé par la loi sur le droit d’auteur et par la loi sur la propriété intellectuelle. Tout comme le Grand Conseil, la Cour a jugé que la description d’un sondage – ou le devis de réparation d’une voiture – n’est pas une création originale et ne peut être couverte par le droit d’auteur. Les géologues considéraient aussi que le travail de saisie des informations dans la base de données devait être rémunéré par l’Etat. Le jugement conclut ici aussi au rejet de ce considérant dans la mesure où cette t che – qui peut être facturée au mandant – est parfaitement proportionnée à l’intérêt public de disposer d’un cadastre géologique, notamment pour prévenir des accidents dus à une méconnaissance du sous-sol et pour protéger les eaux souterraines.

Des quantités de géodonnées existent dans les administrations publiques, mais leur diffusion est très restreinte (notamment par le coût). Pourtant elles pourraient être très utiles à des décideurs privés ou publics et contribuer parfois au développement durable de la société.

Par ailleurs, la collecte et la saisie de telles données est souvent si coûteuse que les collectivités publiques ne peuvent pas se les payer et encore moins les offrir. Le modèle “open data” sur lequel se fonde le cadastre géologique permet de répartir ces coûts entre un très grand nombre d’acteurs, l’Etat limitant sa contribution à la mise à disposition de la base de données elle-même.

Je forme le voeu que cette plate-forme d’échange puisse servir à recueillir d’autres données géoréférencées, en particulier dans le domaine de l’environnement, pour nous permettre de mieux comprendre la nature dans laquelle s’inscrivent nos activités et de prendre des décisions mieux fondées.

2 réflexions au sujet de « Le canton de Vaud pose une première pierre du concept “open data” »

  1. Excellent!
    Du côté des données géoréférencées, un projet “open data” à  l’échelle mondiale est en cours, il est le pendant de ce qu’est Wikipedia à  l’encyclopédie de grand-père pour nos bonnes vieilles carte routière : OpenStreetMap.org.
    Un clic sur mon lien est on se retrouve au coeur de Lausanne où le projet du M2 est déjà  presque à  jour! Mais sinon le reste de la Suisse Romande reste encore un trou par rapport à  d’autres régions.
    Alors comment le canton de Vaud, ses citoyens pourraient utiliser des données, telle que celles de Geoplanet par exemple? D’autres sources?

  2. A ma connaissance, l’affichage des données de geoplanet peut être repris dans n’importe quelle application web. C’est en tout les cas possible pour afficher la localisation d’un site de l’administration cantonale par un simple lien (ccordonnées X/Y). Mais je ne suis pas informaticien…

    Par contre, les données structurées sont diffusées par l’ASIT-VD et restent pour l’heure payantes (voir http://www.asit.vd.ch/ ). La constitution des géodonnées coûte très cher aux collectivités publiques ou parapubliques. Pour que leur accès devienne gratuit, il faut changer de paradigme, en ce sens que l’ouverture de l’accès puisse être compensée par une alimentation elle aussi gratuite.

    Dans le cas du cadastre géologique, cette réciprocité est imposée par la loi. Mais il est beaucoup plus difficile de susciter la mise en commun spontanée de géodonnées. D’autant plus lorsque celles-ci présentent un intérêt éminemment local (par ex., réseau de chauffage à  distance qui n’intéresse que l’exploitant et ceux qui pourraient être confrontés à  la présence de tuyaux ici ou là ).

    L’exemple des routes est un peu particulier, dans la mesure où nous sommes tous potentiellement intéressés, pour nos déplacements ou nos projets, à  connaître notre réseau mais aussi l’ensemble du réseau à  l’échelle continentale ou planétaire. Cependant, cet exemple montre que c’est possible. D’autres couches thématiques pourraient venir s’y ajouter. A condition toutefois que les standards de formats se généralisent…

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