Autoroute Lausanne-Genève: une dizaine de chantiers pour améliorer fluidité et sécurité du trafic

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Suite à la mise en consultation vendredi 19.12.08 du message du Conseil fédéral sur la suppression des goulets d’étranglement du réseau autoroutier, j’ai eu le plaisir lundi 22.12.08 de présenter aux médias tout ce que l’Office fédéral des routes (OFROU) prévoit sur le réseau vaudois, en compagnie de son Directeur Rudolf Dieterle. Certes, seuls 80 millions de francs seront pris sur le fonds d’infrastructure en faveur du “goulet Ecublens – Crissier” sur une première tranche de crédit (2011-2014) de 1,6 milliard. Mais il ne faut pas occulter la dizaine de projets finançables par le budget ordinaire de l’OFROU et qui vont représenter entre 250 et 300 millions de francs supplémentaires pour fluidifier et sécuriser le trafic (voir le communiqué de presse du Conseil d’Etat).

Tout d’abord, la télégestion du trafic entre Morges et Lausanne qui devrait permettre d’utiliser la bande d’arrêt d’urgence (BAU) aux heures de pointe sera opérationnelle à fin 2009 déjà (voir mon post de mai 2008). Ce projet, devisé à 35 millions de francs, constitue une première suisse et va permettre une réduction sensible des heures de bouchon, une diminution des nuisances (air, bruit) et des accidents, tout en évitant le report de trafic sur le réseau local.

Il est notoire que la jonction de la Blécherette manque de capacité et que les véhicules quittant l’autoroute encombrent la voie de droite parfois sur plusieurs centaines de mètres. Pour y remédier, il est prévu de dédoubler cette jonction. Les 3 étapes de ce projet représentent un investissement de l’ordre de 100 millions de francs.

Sur la pénétrante de la Maladière, des aménagements à la jonction de Malley et une nouvelle jonction à Chavannes devraient, dès 2015, permettre de délester le réseau local au profit du fort développement des transports publics prévu dans ce secteur (il sera multiplié par 2,5 d’ici 2014!). Globalement, ces deux ouvrages coûteront 105 millions de francs à la Confédération.

En lien avec la suppression du “goulet Crissier – Ecublens” prévu entre 2011 et 2014, l’OFROU étudie à la demande du canton la création d’une nouvelle jonction à Ecublens, dont le coût est estimé à 70 millions de francs. Aujourd’hui, le secteur Ecublens – Villars-Ste-Croix est l’un des plus pollués de l’agglomération Lausanne-Morges, alors que des milliers de camions effectuent chaque jour l’aller-retour Ecublens – Crissier pour partir en direction de Genève. C’est notamment le cas des véhicules en provenance de la zone industrielle Vufflens-Aclens en plein développement depuis l’inauguration du nouveau centre de distribution Coop pour la Suisse romande ou encore ceux qui partent de la centrale romande de distribution de la Migros installée à Ecublens.

Enfin, les mêmes problèmes de congestion sont constatés aux jonctions de Gland, Nyon et Coppet, avec pour principal effet pervers d’empêcher les véhicules de transport public de respecter les horaires de correspondance dans les gares CFF de ces localités. Les études sont en cours, mais il est certain que les investissements se chiffreront ici aussi à quelques dizaines de millions de francs.

Voilà pour le court et moyen terme. En ce qui concerne le long terme, je me réjouis de constater que le Conseil fédéral ne retient que deux projets nécessitant une modification de l’arrêté sur le réseau des routes nationales, dont le grand contournement de Morges, devisé à 2,8 milliards de francs. Sa mise en service n’est pas envisageable avant 2030-2035, ce qui ne laisse guère que 10 à 15 ans pour en définir le tracé, finaliser et mettre à l’enquête le projet et… traiter les oppositions qui ne manqueront pas de se faire jour. En attendant, la région morgienne peut poursuivre en connaissance de cause la planification de l’aménagement de son territoire et le développement de ses transports publics et des mobilités douces.

Le Conseil d’Etat s’est donné comme objectif dans son programme de législature de réduire la part de la voiture dans l’ensemble des déplacements de 75% en 2005 à 70% en 2012, puis 65% en 2020 et 50% en 2050. Ce qui revient à dire que les transports publics devront absorber l’entier de l’augmentation du trafic liée à l’accroissement de la population et de la mobilité en général. Par conséquent, conformément au Plan directeur cantonal, la priorité absolue est mise sur le développement de l’offre en transports publics, dont la 3e voie CFF Renens – Allaman est certainement la clé de voûte.

4 réflexions au sujet de « Autoroute Lausanne-Genève: une dizaine de chantiers pour améliorer fluidité et sécurité du trafic »

  1. Hello !

    Une chose que je trouve étrange que ce ne sois toujours pas modifié est la sortie Vennes en direction du valais !

    Ce que je me suis toujours demandé c’est pourquoi la piste tout à  douche n’est pas simplement utilisée pour la sortie (ce qui en réaliser est la cas tellement il y a de voiture qui sortent) et que les deux autres piste continue sur le valais, au lieu de ça presque toutes les voiture doivent faire un changement de piste qui ne s’effectue pas toujours simplement !

    Merci de m’avoir lu et A+ 😉

  2. En regardant une photo de l’autoroute dans le journal, je me suis demandé pourquoi pas faire un système tout simple: créer une 5ème voie en applatisant celle du milieu, et moduler selon les heures:trois voies dans un sens, et deux dans l’autre ou une voie, et quatre, selon les horaires et le traffic. Un système bien pensé devrait baliser ces tronçons pour les changements de voies, et le coût serait assez peu élevé.

    Qu’en pensez-vous?

  3. C’est exactement ce qui se pratique aux abords des grandes capitales comme Paris. Cependant, je ne pense pas que ce soit adapté aux abords de Lausanne ou de Genève pour au moins trois raisons:
    – les flux de trafic ne sont pas chez nous aussi différenciés (tout le monde entre le matin dans l’agglomération et en sort le soir) et affecter une voie de plus dans un sens pourrait créer la congestion dans l’autre;
    – l’actuelle berme centrale ne permet pas d’offrir les 4,5 m nécessaires à  une voie de circulation, sans compter qu’on ne peut pas supprimer la glissière de sécurité ni la distance de sécurité nécessaire de part et d’autre (2 X 1m);
    – les travaux de génie civil et le déplacement automatique de la glissière de séparation du trafic représentent des investissements qui se chiffrent en dizaines de millions (y compris les canalisations permettant de collecter les eaux de surface qui ne peuvent plus s’infiltrer naturellement).

    L’utilisation de la bande d’arrêt d’urgence est mieux adaptée au cas particulier du tronçon Morges-Lausanne.

  4. Merci de votre réponse, c’est intéressant. J’espère que vous avez raison, manifestement le domaine est complexe. Ce que j’imaginais était une solution à  long terme, donc chère, mais permettant d’ajouter une “vraie” voie supplémentaire sans prendre plus de place. A mi-chemin entre la glissière et la 3ème voie. Mais de l’idée au concret, c’est une affaire de spécialiste dans lequel je ne m’aventurerai pas.

    Belle journée!

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