Chaque entreprise ou administration peut mieux gérer sa mobilité

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Rappel. C’est dans l’agglomération lausannoise que la part des transports motorisés individuels est la plus forte de Suisse: 49% des déplacements domicile-travail dans l’agglomération Lausanne-Morges, contre 40% à Zurich, 36% à Berne et 34% à B le. Certes, les collectivités publiques doivent améliorer la desserte en transports publics et promouvoir les mobilités douces. Mais les entreprises et administrations publiques doivent accompagner cet effort. C’est pourquoi j’ai lancé en 2008 un concours du meilleur plan de mobilité d’entreprise. Enjeu: 2 vélos électriques aux couleurs de l’entreprise lauréate (voir le communiqué de presse du Conseil d’Etat).

En 2006, le prix avait été attribué à la Fondation des services d’aide et de soins à domicile (FSASD) du canton de Genève. Concrètement, l’institution a remplacé 40 voitures privées par 4 véhicules Mobility Carsharing, 20 vélos (10 électriques) et des abonnements transports publics. Il en est résulté une réduction de 60% des distances parcourues en voiture, ainsi qu’une diminution des temps de parcours de 30% (autrement dit, plus de prestations aux bénéficiaires). Vous trouverez plus d’informations dans la brochure consacrée aux lauréats 2006 (brochure lauréats 2006).

J’espère que cet exemple motivera de nombreux candidats pour le prix 2008. On reproche souvent à l’Etat de manier le b ton et de poser des exigences “excessives” en matière de mobilité. En l’occurrence, je souhaite manier la carotte, car je suis convaincu qu’un bon nombre d’entreprises ont intégré les défis du développement durable en matière de mobilité. Elles méritent d’être récompensées et reconnues dans leurs efforts.

Pour élaborer un tel plan de mobilité, elles peuvent s’en référer à la brochure éditée par le Département des infrastructures en 2004: brochure plan de mobilité d’entreprise

Elles garderont aussi à l’esprit que pour 1 km parcouru avec un véhicule d’entreprise, les employés en parcourent environ 10 pour se rendre au travail et les clients environ 100 si l’entreprise est active dans le secteur commercial. La contribution de l’entreprise au développement durable ne saurait se borner à l’achat de véhicules d’entreprise plus écologiques. Sa localisation à proximité des transports publics ou la logistique de distribution de ses produits auront un impact bien plus considérable.

Face au défi climatique et à la nécessité de réduire de 30 à 40% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, la contribution des progrès technologiques sera minime et peut-être même largement compensée par l’effet “rebond” (je pollue moins, donc je roule plus). A l’inverse, comme le montre le magnifique exemple de la FSASD, les mesures qui relèvent d’uen planification de la mobilité, de l’aménagement du territoire et de la logistique permettront d’atteindre des objectifs encore plus ambitieux tout en obtenant des gains en termes d’efficience économique, de qualité de vie et de protection globale de l’environnement. Alors, à vos crayons! Plus l’effet de votre projet sera probant, plus votre exemple sera suivi. Je me réjouis de vous décerner ce prix du meilleur plan de mobilité d’entreprise!

4 réflexions au sujet de « Chaque entreprise ou administration peut mieux gérer sa mobilité »

  1. Il faudra bien encore quelques années pour évaluer les bienfaits des plans de mobilité sur l’environnement, qui aujourd’hui profitent surtout à  ceux qui ont déjà  un comportement “écologiquement correct” (ce qui n’est certes pas un mal, sauf que cela risque de ne plus être le cas avec les nouveaux certificats de salaire). Si, dans les exemples proposés, on met en avant les mesures “carottes” pour tout le monde, on ne fait qu’effleurer les mesures “b ton”, qui ont l’air d’être optionnelles. Ainsi, c’est bien sympathique de participer aux frais de transports des employés et de prévoir des lieux de réunions proches des transports publics, encore faut-il se refuser dans ces conditions à  rembourser les frais de déplacement en bagnole privée. A cet égard, le plan du DINF était exemplaire, jusqu’à  l’arrivée d’un oiseau de malheur proposant des rabais intéressants sur les places de parc (au fait, peut-on en chiffrer les dommages collagéraux ?).
    Je crois que malheureusement, pour que les plans de mobilité se généralisent, il faut d’une part des dirigeants non seulement sensibles aux problèmes environnementaux, mais qui se montrent prêts à  agir, ce qui est loin d’être une généralité, même à  l’Etat de Vaud (cf : http://sfreymond.name/2008/03/06/je-suis-un-plan-de-mobilite-a-moi-toute-seule/).
    Ou encore que l’engorgement du trafic devienne réellement insupportable. A cet égard, je me rappelle avoir passé une journée dans un centre d’action sociale à  Genève, ou, sans mesures d’incitation particulières, quasiment tous les employés empruntaient les TP; les plus éloignés utilisant les parkings d’échange. Ils étaient étonnés de mon étonnement… il faut dire qu’à  Lausanne, pour arriver à  un tel résultat, il faudrait manier le fouet !

  2. J’ignore à  quoi vous faites référence en parlant de “rabais intéressants sur les places de parc” et qui est “l’oiseau de malheur” auquel vous faites référence. Il ne m’est donc pas possible de chiffrer les “dommages collatéraux”.

    Sur la question de savoir s’il faut privilégier la carotte ou le b ton, je me permets de vous demander ce qui, de l’une ou de l’autre, vous a convaincue de renoncer au permis de conduire. En ce qui me concerne, et pour être tout à  fait franc, je préfère la “carotte virtuelle”, celle qui me permet d’éviter d’être en contradiction avec mes convictions.

    Cordialement.

  3. Je fais allusion aux Retraites Populaires qui ont proposé aux employés frustrés du DINF des places de parc à  prix doux, pour lesquels ils ont vite posé leur abonnement “parking d’échange + TL” (il paraît que c’était la même chose au parking du Tunnel, me souffle ma voisine ex-employée du SAT).
    Le “renoncement” au permis a plusieurs raisons… je ferai un billet tout prochainement sur mon blog et posterai le lien ici.

  4. Evidemment, l’Etat de Vaud respecte la liberté de chacun de ses collaborateurs à  choisir son mode de transport. Partant, chacun reste libre de louer une place de parc à  ses frais et de renoncer à  croquer dans la carotte des rabais offerts sur les abonnements de transport public.

    En ce qui me concerne, j’ai simplement renoncé à  la place qui m’était octroyée à  la place du Ch teau. Ce qui n’est pas trop difficile pour quelqu’un qui habite à  moins d’un quart d’heure à  vélo de son lieu de travail.

    Quant aux “prix doux”, je crois savoir que la location d’une telle place de parc représente environ CHF 200.- par mois. Pour ma part, je ne consentirais à  une telle dépense que si je n’avais pas d’autre choix.

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