Je suis très heureux que, pour la troisième édition du concours Mobilité d’entreprise, le prix 2009 ait pu être attribué à une collectivité publique, en l’occurrence à la commune de Nyon (voir la plaquette de présentation). C’est mon collègue Jean-Claude Mermoud, Chef du Département de l’économie, qui, le 16 novembre 2009, a bien voulu remettre le prix – un vélo électrique – à Mme la Conseillère municipale Elisabeth Ruey-Rey en charge de la mobilité et des transports. A l’évidence, il n’est plus nécessaire d’être un écologiste convaincu pour défendre des stratégies permettant de réduire l’utilisation de la voiture individuelle. Pourtant, il n’y a pas très longtemps, un élu de la région de Nyon m’expliquait doctement que “par ici, les gens ont plutôt deux voire trois voitures par famille et c’est de routes plus que de transports publics dont nous avons besoin”.

Les recettes pour élaborer des plans de mobilité d’entreprises sont connues. Elles combinent incitations et contraintes: rabais sur les transports publics, aménagements pratiques pour les cyclistes, mise à disposition de véhicules d’entreprise peu polluants, d’une part, restrictions et tarifications dans la mise à disposition de places de parc, règles limitatives pour l’indemnisation des frais de déplacement, d’autre part.

Mais le principal ingrédient demeure la volonté politique. Et il ne faudrait surtout pas sous-évaluer les forces de résistance en la matière! On peut le déplorer, mais la disponibilité d’une place de parc sur le lieu de travail demeure un élément déterminant de reconnaissance, voire de statut socio-économique. De manière plus générale, la voiture reste d’une certaine manière l’expression d’une liberté fondamentale que l’on n’accepte pas spontanément de se voir limiter. Et il n’est pas facile de concevoir que le renoncement à certaines libertés constitue le meilleur moyen d’en préserver d’autres dans la durée, telles que la disponibilité d’un environnement sain ou l’accès aux ressources non renouvelables.

Je suis d’autant plus heureux de cette distinction que le Prix pour le meilleur plan de mobilité d’entreprise pourrait bien être décerné dès l’an prochain à l’échelle d’un territoire bien plus vaste que le canton de Vaud par la Conférence des transports de Suisse occidentale (CTSO) que je présiderai pour la dernière fois ce vendredi 20.11.09 (en raison de mon élection en septembre à la présidence de la conférence suisse).

D’autres villes et entreprises publiques vaudoises sont d’ores et déjà potentiellement sur les rangs pour briguer le prix 2010: Lausanne, Vevey, Yverdon-les-Bains, le CHUV, l’UNIL, l’EPFL, etc. A quoi s’ajoute le fait que le Conseil d’Etat a décidé la semaine dernière d’engager une démarche similaire pour les principaux sites de son Administration. Je reviendrai plus en détail sur ce vaste chantier…