Comme sur des rails!

MCBA depuis les rails

(image de synthèse; voir dossier complet sur le site du nouveau Musée Cantonal des Beaux-Arts)

En tant que chef du Département des infrastructures, je peux me réjouir du choix du lauréat au moins à trois titres. En qualité de ministre des Transports, car le choix de ce site a servi de catalyseur d’un projet bien plus vaste de modernisation du noeud ferroviaire de Lausanne et de sa gare centrale, au titre de responsable politique des monuments historiques, mais aussi en qualité de Conseiller d’Etat chargé de la mise en oeuvre de la stratégie immobilière de l’Etat. Le vernissage de l’exposition présentant les résultats du concours d’architecture et d’urbanisme, jeudi 16 juin dans la halle aux locomotives de la gare de Lausanne, aura été une première occasion de communiquer mon enthousiasme pour ce projet. A entendre les commentaires du public nombreux venu découvrir le 1er prix, je constate avec satisfaction que ce nouveau MCBA est vraiment bien accueilli.

Si je me suis, dès l’origine, fortement engagé pour le choix de ce site, c’est parce que j’étais convaincu qu’un projet de cette ambition, aménagé parallèlement à l’extension des quais de la gare de Lausanne sur presque 200 mètres en direction de Genève, pouvait jouer un rôle de catalyseur pour la modernisation indispensable du noeud ferroviaire de Lausanne. Force est de constater que, un an et demi après ce choix, le Conseil fédéral propose aux Chambres de donner une priorité absolue à ce projet ferroviaire majeur pour le pays en transférant sur le noeud de Lausanne un milliard de francs jusqu’ici réservé à la réalisation du tunnel du Chestenberg, en Suisse alémanique. Parallèlement, les CFF, l’OFT et les cantons de Vaud et de Genève ont mis la dernière main à l’organisation du programme de développement ferroviaire baptisé Léman 2030 et visant à doubler la capacité de transport sur l’Arc lémanique.

La prolongation des quais jusque devant le futur MCBA impose que l’on évalue l’opportunité de déplacer le poste d’enclenchement qui s’élève entre la halle aux locomotives et le b timent historique de la gare. En effet, l’enclenchement de la gare de Lausanne doit être entièrement rénové (budget de CHF 100 mios), ce qui constitue une occasion unique de déplacer le poste directeur pour créer une relation spatiale entre la plate-forme des musées et la partie nouvelle de la gare. Le plan cadre des CFF prévoit d’ailleurs un (quatrième) passage sous-voies à la hauteur du MCBA. Pour moi, le calendrier de ces projets devrait évidemment être synchronisé. Mieux, l’architecture résolument moderne du musée devrait se prolonger jusque sur les quais prolongés. Et pourquoi ne pas imaginer que la présence d’un musée d’arts s’exprime le long des couloirs et même sur les quais? Un peu à la manière de la station Louvre-Rivoli du métro de Paris.

Le projet de musée est aussi une occasion unique de soigner le front b ti visible depuis le train à l’entrée de la gare de Lausanne. En admirant les images de synthèse du projet lauréat, je me suis soudain rendu compte que les architectes ont de tout temps veillé à l’harmonie des façades donnant sur les rues piétonnes de nos villes, mais pas vraiment les façades “arrières” qui s’offrent aux usagers du rail. Le spectacle est en général affligeant: vieux wagons stockés sur des voies de garage, quais de chargement, empilements de palettes, climatiseurs, canalisations apparentes, etc. L’entrée de la gare de Lausanne gagnerait beaucoup avec un projet architectural cohérent pour la plate-forme muséale et l’extension des quais.

Mais comment le responsable politique des monuments historiques peut-il se réjouir d’un projet qui fait table rase de la halle aux locomotives de 1911, b timent inscrit en note *2* (importance cantonale) à l’inventaire du patrimoine vaudois? A ce sujet, je dois tout d’abord confesser que j’avais naïvement imaginé qu’il serait aisé de convertir ces immenses halles, dotées d’une belle lumière zénithale, en musée des Beaux-Arts, moyennant une intervention assez minimaliste. Mais en étudiant de près les propositions faites par les candidats qui ont pris l’option de maintenir une partie des murs de l’édifice existant, il s’avère que l’exercice n’est pas concluant du tout. Les conditions de sécurité et d’éclairage d’un tel musée font que les vitrages doivent être cancelés, la charpente en bois complètement emballée ou remplacée par autre chose, les murs isolés et doublés à l’intérieur, le sol excavé et la structure porteuse entièrement refaite. Au final, il ne reste plus du b timent qu’une enveloppe extérieure – sorte de décor de cinéma – et surtout des contraintes extraordinaires sur les circulations, la distribution des espaces et l’accès aux différentes fonctions.

En définitive, le véritable enjeu patrimonial, c’est la conjonction entre ce futur quartier et la gare avec sa somptueuse marquise en charpente d’acier rivetée, toutes deux classées en note *1* (monument d’importance nationale). Tout dépendra, en particulier, de la manière dont les architectes sauront créer des marquises de 200 mètres dans le prolongement de la grande toiture en dentelle d’acier qui enjambe depuis cent ans les quais et les voies.

C’est pourquoi, lors du vernissage du 16 juin, j’ai été particulièrement heureux d’entendre le représentant de CFF Immobilier, M. Staffelbach, exposer son intention de mandater les architectes lauréats pour faire des propositions architecturales sur l’extension des quais en direction du futur musée.

Enfin, je me dois de défendre ce projet “Bleu” – c’est le nom que les architectes lui ont donné pour le concours -, car c’est naturellement le seul qui, en s’affranchissant des contraintes de l’existant, permet de concrétiser les précepts de développement durable que le Conseil d’Etat s’est donnés, en janvier 2011, dans le cadre de la stratégie de gestion de son parc immobilier. En effet, le b timent sera conforme au standard Minergie P Eco, c’est-à-dire exemplaire tant du point de vue énergétique qu’au niveau du choix des matériaux et de l’énergie grise nécessaire à leur production et à leur mise en oeuvre (voir http://www.minergie.ch/minergie-ecop-eco.280.html).

Enfin, je me réjouis de cette collaboration inédite entre le Canton, la Ville et les CFF qui permet résolument de fixer des ambitions quant au rayonnement futur du MCBA. Etabli dans le périmètre de la gare, ce musée sera un peu celui des CFF au plan national. Quand on sait le succès grandissant des offres RailAway, combinant titre de transport et accès à des activités, on imagine aisément qu’il serait aisé de dépasser largement les 100’000 visiteurs par an! Sans oublier l’effet vitrine pour les voyageurs circulant sur les trains internationaux en provenance de Paris ou de Milan. Avec en prime, pour les habitants du quartier, les visiteurs et les touristes, un nouvel espace public où la nature devrait avoir une large place.

16 réflexions au sujet de « Comme sur des rails! »

  1. Il ne vous reste plus qu’à  remercier le conservateur cantonal qui approuve le choix de la démolition d’un b timent en note 2!… Il associera la réaffectation des halles de l’ancien dépôt des locomotives de 1911 à  des espaces nouveaux, comme le disait le président du jury!…Que de belles paroles! Pour faire plaisir aux démolisseurs, constructeurs, n’hésitez pas à  déclasser tous les b timents, cathédrale comprise. Ils pourront enfin faire table rase de tout et imiter New York avec votre appui. Je vous conseille vivement la lecture de l’ouvrage ci-dessous! Et bravo encore pour le choix du nouveau Parlement! Qu’en est-il de la demande de classement en note 2 du stade Olympique de la Pontaise? Au vu du choix ci-dessus, pas besoin d’attendre la réponse. Encore un grand merci pour votre soutien, au nom du patrimoine b ti et paysager de qualité à  Lausanne!
    A lire sans ménagement!
    CONTRE L’ARCHITECTURE de FRANCO La CECLA arléa.

  2. Je comprends que vous ayez été déçu, comme beaucoup d’autres, par l’annonce de la disparition de la halle. Mais je vous invite à  examiner de près les projets qui la maintenaient et de me dire ensuite ce que vous en auriez dit si le choix du jury s’était porté sur l’un d’eux. Bien sûr, on aurait pu maintenir la halle et l’entretien des locomotives. D’aucuns auraient certainement apprécié qu’on réhabilite les locomotives à  vapeur… Pour ma part, je crois que l’on peut construire ou reconstruire la ville sans nécessairement l’enlaidir, et créer le patrimoine de demain (cf. Prix Wakker pour l’Ouest lausannois).

  3. Merci pour cette réponse qui confirme que le choix du site n’est pas le bon. Suivre l’avis d’une commission peut aider! La Riponne OUI! Au sujet de la vapeur, vous venez de prendre, avec peine je crois, la décision de classement de la flotte des vapeurs de la CGN. Bravo. Le passé peut se conjuguer avec le présent et s’inscrire dans l’avenir. Tout est question de choix et de volonté! Merci de ne pas soutenir le libéralisme à  tout crin. En matière d’urbanisme, il prône systématiquement la démolition de l’existant. Ces acteurs ne savent que faire table rase pour prouver quoi? Qu’ils sont les meilleurs, moderne, voire à  la mode! Sachons, nous différencier, en maintenant des ouvrages de qualité, ce qui ne veut pas dire “muséifier” la ville. Surtout lorsqu’on propose d’en construit un, pardon 3! Les existants, Rumine, l’Elysée et le Mudac à  la casse aussi?

  4. Ma réponse confirme au contraire que le choix du site est le bon, précisément en raison de la dynamique qui se fait jour à  la gare et de l’accélération des projets ferroviaires de la plus haute importance pour toute la région. Une dimension que la “commission” chargée d’évaluer les sites ne connaissait pas.

    Je note encore au sujet des vapeurs à  roues à  haube de la CGN que leur vitesse n’est guère inférieure à  celle des unités modernes à  hélices, soit 25 km/h. Au surplus, ces bateaux ne sont engagés que durant la belle saison. Il n’en va pas de même pour les locomotives des CFF qui nous offrent, toute l’année, le système de transports publics le plus performant au monde. Je pense que l’abandon de la vapeur au tournant des années 1930 était une bonne chose pour nos chemins de fer…

  5. Bonjour,

    Cette refonte de ce quartier à  la limite de la friche ainsi que l’agrandissement de la gare sont réjouissants. N’en déplaise à  Monsieur Magnin dont le nom se retrouve sur absolument tous les projets montrant un minimum d’ambition et de vision.

    Concernant la gare et son aile ouest, vous parlez d’un quatrième passage sous-voie, j’en conclu donc que deux passages supplémentaires seront construits est-ce juste?

    Ce qui signifierait un possibilité intéressante de remodeler les espace vers l’avenue William Fraisse. Les CFF prévoient-ils de développer l’offre RailCity à  savoir augmenter sensiblement les surface commerciales. Car au contraire des gares de Zurich et de Berne voire de B le, l’offre en magasins en tous genres est plus que minimaliste à  Lausanne et les horraires étendus dont profite un gare sont plus qu’appréciés par la population.

  6. Le plan cadre de la gare de Lausanne prévoit en effet deux nouveaux passages sous-voies, dont un débouchant entre la gare et l’ancienne poste.
    Je ne connais pas les intentions des CFF en ce qui concerne les surfaces administratives et commerciales. Mais il est certain que dans les 10 ans qui viennent la gare et son quartier vont être profondément modifiés. Ces changements se feront certainement dans le sens des bonnes expériences effectuées dans d’autres villes.

  7. Monsieur Buehler,
    si faire systématiquement table rase pour vous c’est faire preuve d’ambition, alors il est clair que nous ne partageons pas les mêmes valeurs. Il serait intéressant que vous précisiez votre activité et vos éventuels liens d’intérêt. Les miens partagés avec de nombreux(ses) Lausannois(ses) sont le maintien d’un patrimoine b ti et paysager de qualité dans notre ville. Monsieur Marthaler est le chef d’un service qui dans le cas de ce projet cautionne et bafoue une nouvelle fois des règles de protection du patrimoine qui sont édictées démocratiquement. Elles figurent en bonne place dans notre constitution fédérale, cantonale et dans les différents règlements communaux. Si ceux qui sont censés les faire respecter les contournent allègrement alors, c’est la porte ouverte au bétonnage à  outrance. C’est bien ce qu’attendent les entreprises de démolition-construction. Votre soutien doit pleinement les satisfaire. Nous pas et c’est notre droit, notre devoir, que de vous rappeler les règles constitutives d’un Etat de droit.

  8. Je respecte votre combat et vous reconnais pleinement le droit de rappeler les règles en matière de protection du patrimoine. La prochaine fois que vous prendrez le train en direction de Genève, vous regarderez bien l’ensemble que constituent aujourd’hui la halle 1911, celle de 1966, le tunnel de lavage et les différents b timents connexes. Vous me direz alors si vous considérez que cet ensemble mérite bien protection absolue. Vous comparerez cela avec les images de synthèse du futur MCBA et vous me direz si ce vaste réaménagement, rendant un important espace au public, ne pourrait pas constituer un élément du patrimoine de demain…

  9. Monsieur Marthaler,
    le programme du concours prévoyait le maintien de ces halles en note *2* au recensement architectural. Si ce n’est pas réalisable en l’état, c’est que l’appréciation du site n’était pas en adéquation avec le programme du concours, la Riponne oui !
    à€ Lausanne, la plupart des concours ne se sont pas réalisés. Une des raisons majeure, celle précisée ci-dessus ainsi que le non-respect des sites existants (b timents, habitants etc.).
    Exemples :
    – l’îlot Riponne Tunnel qui prévoyait la démolition du Lausanne-Moudon et des b timents voisins.
    – Le premier concours pour le Parlement qui laissait la possibilité de démolir l’école de chimie. On connaît la suite.
    – Le Flon entre deux-ponts qui laissait toute la liberté aux participants, sans tenir compte des différentes servitudes de hauteur et j’en passe.
    Je suis allé sur place à  plusieurs reprises, sans attendre le lancement du concours. Mon premier sentiment qui s’est confirmé par la suite est qu’il faut maintenir l’affectation de cet espace pour le développement des CFF, dans les 50, voire 100 ans à  venir.
    Nous suivons régulièrement les mises à  l’enquête lausannoises et celles de la périphérie. Les b timents en note *3* sont en grand danger.
    Si vous cautionnez cette démolition, ce sera un précédent qui sera fortement préjudiciable à  tout le patrimoine b ti et paysager cantonal. S’engouffreront alors dans cette brèche tous les b tisseurs démolisseurs. Ce qui est déjà  le cas pour les b timents en note *3*. Ne sous-estimez pas l’importance de ce qui est en jeu dans cette opération.
    .
    Je vous rappelle l’objectif à  atteindre en précisant le contenu et le sens de ces notes
    La note 2 :
    indique que l’édifice est d’importance régionale et devrait lui aussi être conservé tant dans sa substance que dans sa forme €¦..
    La note 3:
    est allouée à  un b timent intéressant au niveau local et méritant d’être conservé, mais qui peut être modifié pour autant que les qualités qui ont justifié la note ne s’en trouvent pas altérées €¦..
    .
    Je vous rappelle notre site http://www.mdl-lausanne.ch
    Sous la rubrique « patrimoine lausannois » le n ° 56 « Le dépôt des locomotives :
    voie de garage pour les Beaux-Arts ? » vous apportera quelques compléments au sujet de notre prise de position.

  10. Monsieur le Conseiller d’Etat,

    L’édification du musée du MBA sur le site de la Gare CFF est un non sens absolu.

    Tous les milieux économiques et politiques ne cessent d’appeler à  une densification, même à  outrance ! (cf avant-projets de modification de la LATC).

    Que font les politiques ?

    Contre la volonté populaire et sans aucun sens cartésien, ils proposent d’édifier un musée, non pas à  la Riponne, mais sur le terrain de la gare en activité (3e ou 4e par son importance), supprimant ainsi toute possibilité future de développement sur cet emplacement (tranports et /ou habitation) !

    Que font les CFF ?

    La régie propose d’aménager la gare en supprimant des habitations jouxtant la gare au sud, car la régie est bloqué au nord par le projet du MBA.

    Cherchez l’erreur !

    Veullez agréer, Monsieur le Conseiller d’Etat, l’assurance de ma parfaite considération.

  11. Je ne vois pas à  quelle volonté populaire vous faites référence. Si c’est à  la votation populaire sur le projet de MCBA à  Bellerive que vous pensez, le Conseil d’Etat et le Grand Conseil en ont totalement tenu compte, puisque le nouveau projet s’inscrit sur une parcelle déjà  b tie (une friche industrielle en devenir), crée des espaces verts nouveaux au coeur de la ville et offre une accessibilité maximale par les transports publics.

    Si les CFF adhèrent entièrement à  ce projet sur le site de l’ancienne halle aux locomotives, c’est bien que cette parcelle n’offre aucune possibilité pour le développement à  l’Ouest de la gare. A moins de démolir le b timent historique de la gare (en note *1* à  l’inventaire des monuments)!

    Quant au projet de réaménagement de la gare de Lausanne pour faire face au doublement programmé du flux de voyageurs à  l’horizon 2030, rien n’est pour l’instant définitivement arrêté. Il n’est pas exclu que certains immeubles aujourd’hui menacés par le projet soient maintenus. En tous les cas, je m’engage à  examiner toutes les alternatives possibles.

  12. Monsieur le Conseiller d’Etat,

    Tout d’abord merci pour votre réponse, mais si cette dernière est surprenante.

    En ce qui concerne le mépris de la volonté populaire, je pense que vous avez oublié que Lausanne et 72,6 % des autres communes du canton ont rejeté l’idée d’un nouveau musée des Beaux-Arts. Au sein des citoyens qui n’ont pas adhéré au MBAB, certains étaient contre tout nouveau musée et d’autres proposaient de transformer l’actuel musée des Beaux-Arts à  Rumine. On ne voit dès lors pas où se situe la légitimité populaire pour promouvoir un musée sur le site de la gare. Cette situation me laisse perplexe dans la mesure où le groupe d’évaluation, dûment mandaté par le Conseil d’Etat, à  recommandé le site de la Riponne. Or ce même Conseil d’Etat a préalablement arrêté son choix sans tenir compte de l’avis des experts.

    Alors, tout bon citoyen doit se poser une question. Dans cette affaire, le conseil d’Etat est-il guidé par le sens supérieur de l’intérêt général ou s’efface-t-il face à  l’intérêt particulier de certains ou plutôt de certaines ? Dans tous les cas, il s’agit d’un très mauvais choix puisqu’il empêche tout projet de transport et d’habitation au nord de la gare. De plus, le musée n’a aucun lien organique avec les activités ferroviaires. Quant à  la régie des CFF, plus particulièrement à  son département immobilier, elle ne pense qu’à  rentabiliser ses surfaces, en dehors de toute réflexion à  long terme. J’ai discuté avec plusieurs techniciens, pompiers et autres collaborateurs travaillant sur le site du futur musée. Ils sont unanimes et m’ont tous indiqué que la régie regrettera amèrement ce projet.

    Enfin, vous avez été élu sous la bannière des verts. Or la documentation disponible, en particulier le dossier de la candidature de la ville de Lausanne (nouveau MCBA) précise :

    Que les CFF proposeront dans le cadre de la future extension une offre de place de parc supplémentaire venant renforcer l’offre existante (cf page 3).

    Le site permettant la création de parkings supplémentaires, une synergie canton/CFF pourrait être proposée pour l’offre de stationnement (cf page 3).

    Merci pour l’afflux de nouveaux véhicules dans le quartier sous-gare !

    (L’) offre commerciale encore amenée à  se développer à  moyen terme avec le projet d’extension ouest de la gare…place idéalement le futur MCBA au coeur d’une zone d’activités offrant services, commerces, hôtels, cafés et restaurants

    Cette constatation pourrait également s’appliquer dans le cadre de l’agrandissement du musée de Rumine. Par ailleurs, je ne comprends pas comment la démolition du Gesthouse peut améliorer l’offre hôtelière?

    …le futur musée prenait place dans les structures existantes en respectant leurs volumétries, le projet serait admissible, sans qu’un plan d’affectation cantonal (PAC) ne soit nécessaire. Au cas où des agrandissements du b timent existant seraient projetés, l’élaboration d’un plan d’affectation cantonale (PAC) serait alors nécessaire (cf. pg 8).

    On comprend mieux le choix architectural du projet bleu (que certains appellent la boîte de conserve). Sa simplicité et son manque total d’ambition architecturale ainsi que la destruction des halles (note 2) permettront sans aucun problème technique et sans aucun regret architectural l’ajout d’étages complémentaires, une fois le b timent construit !

    En conclusion de ces lignes, je suis d’avis que le Conseil d’Etat peut encore faire preuve de réflexion et dès lors renoncer au site de la gare. C’est l’avis de nombreuses et éminentes personnes actives sur le plan architectural et urbanistique. C’est également l’avis de nombreux spécialistes des CFF qui admettent officieusement que l’implantation du musée à  la gare crée des problèmes techniques difficilement surmontables et empêchera ipso facto tout développement de transport ultérieur à  cet endroit. Enfin, il est indispensable que les pouvoirs politiques (si possible sans se renvoyer la balle comme à  l’accoutumée) accordent d’importantes compensations (zone 30, mesures antibruit, réduction du trafic routier, etc.) afin de tenter de soulager les 15’000 à  20’000 résidents du quartier des inconvénients d’un choix stupide.

    Veuillez agréer, Monsieur le Conseiller d’Etat, l’assurance de ma parfaite considération.

  13. Bonjour,

    Je ne peux vous suivre sur aucun de vos arguments et, pour éviter de me répéter, je renonce à  répondre à  chacun d’entre eux. Le vote populaire au sujet du projet de MCBA à  Bellerive ne peut être interprété comme le refus d’un nouveau musée. Même le comité référendaire n’a jamais dit cela! Et le Conseil d’Etat a commandité une analyse fine du scrutin pour mieux cerner les motifs de refus. Le choix d’implanter le MCBA à  la gare en a largement tenu compte. Et la plupart des opposants au projet de Bellerive se sont publiquement déclarés favorables au nouveau site et au choix du projet lauréat!

    Une seule chose est certaine: les CFF n’ont aucun projet présent ou futur à  développer sur la plate-forme des anciennes halles d’entretien. Si tel était le cas, le Canton et la Ville n’auraient jamais souhaité remodeler cet espace, alors qu’ils défendent et même préfinancent les projets d’extension de la gare de Lausanne!

    Pour le reste, il va de soi que le projet qui se réalisera limitera les nuisances pour les habitants du quartier, limitera dans toute la mesure du possible les démolitions, veillera à  exploiter au maximum l’accessibilité idéale du site avec les transports publics et offrira de nouveaux espaces publics aux abords de la gare.

    Avec mes meilleures salutations.

  14. Et dire que si j’avais dégoté Comme sur des rails! | François Marthaler bien plus tôt, je serais déjà au café à siroter une très bonne cervoise fraîche.

  15. Monsieur Marthaler, si vous vous réjouissez de l’emplacement de ce nouveau musée ainsi que de la délocalisation du poste d’enclenchement; NOUS les habitants Treyblancs/Dickens refusons cette politique des petits copains, et de passer ce poste d’enclenchement d’une espace public à un quartier d’habitations. ALORS nous vous disons :

    NON à la transformation d’un quartier résidentiel en zone industrielle

    NON à un poste d’enclenchement dans notre quartier

    NON à la construction d’un parking provisoire à Treyblanc à trois niveaux.

    Les habitants du quartier Treyblanc/ Dickens refusent la transformation d’un quartier en l’espèce résidentiel en zone industrielle qui traite de la haute tension et émet 24t24h du bruit industriel à hauteur de 70-80 db/A, soit l’équivalent du bruit généré par un carrefour parisien bien fréquenté.

    Trop moche, trop bruyant et trop polluant pour le nouveau Musée des Beaux-Arts, le poste d’enclenchement de la Gare de Lausanne est délocalisé au Chemin du Treyblanc!

    De la haute tension et à terme une forêt d’antennes, du bruit continu comme un carrefour routier aux heures de pointe, une atteinte irréversible au bienêtre et à la santé des riverains Treyblanc/Dickens !

    Un parking provisoire à 3 niveaux à construire et à démolir, 4 ans de nuisances supplémentaires après 8-à ans de travaux sur les voies!

    Un poste électrique de distribution Haute Tension, d’enclenchement et de sécurité (durée
    des travaux: 2 ans)

    Les CFF ont vu – séparément – les différents propriétaires concernés par les immissions du projet.

    Selon eux, il n’y aurait pas de site alternatif.

    Irrecevable, car si la parcelle visée était aujourd’hui
    investie de l’un des deux projets de La Poste, quel aurait été le site projeté ?

    L’actuel poste d’enclenchement et son mât d’antennes – appelé Poste directeur – sis entre le Buffet et la Gare et le site du pôle muséal, va être désaffecté, car jugé incompatible avec
    l’esthétique du projet du bâtiment du futur MBA.

    Les CFF sont de toutes évidences priées par les Autorités et les concepteurs du projet muséal de délocaliser leur poste d’enclenchement. Gageons que le bruit généré lei aérorefroidisseurs, la pollution électromagnétique étaient en
    plus malvenus dans ce nouvel écrin.

    Par ailleurs les assurances ont des exigences très strictes vis à vis de la conservation des oeuvres d’art: exigence d’immunité électromagnétique des systèmes d’alarme, minimisation des bruits solidiens, blindages des murs cloisons et sols contre le bruit, les inductions magnétiques et les courants de fuite. Notons que les assurances excluent en principe de leurs polices le risque
    électromagnétique. (Haute Tension / Antennes)’
    Quel est le surcoût de la délocalisation de ce bâtiment technique qui comprend d’importants travaux souterrains?
    Dossier à suivre…..la lutte continue….

  16. Chère Madame,

    Je n’ai jamais censuré un commentaire posté sur mon blog et le vôtre n’allait pas faire exception, bien qu’il intervienne 4 ans après mon billet de blog…

    S’il est vrai que la question du possible déplacement du “poste de commande” était déjà sur la table à l’époque, j’ignore totalement la nature et le niveau de maturation du projet que vous critiquez. Cependant, ma connaissance du dossier me laisse à penser que ce sont surtout des considérations techniques en lien avec le chantier pharaonique de modernisation du nœud ferroviaire de Lausanne qui dictent ces choix, bien plus que des préférences esthétiques.

    En Suisse, le trafic ferroviaire est trois fois plus dense que sur le réseau de la Deutsche Bahn et quatre fois plus que sur celui de la SNCF. Cela n’est possible que grâce à des systèmes de gestion hyper-sophistiqués du trafic et de la sécurité. Le noeud de Lausanne conditionnera plus que jamais le bon fonctionnement de l’horaire cadencé à l’échelle nationale au profit de plusieurs millions d’utilisateurs.

    Alors – si tant est qu’il soit notablement dégradé – le confort de quelques bordiers doit être mis en balance avec ces intérêts publics prépondérants…

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