Le cinéma pour parler des problèmes écologiques

festival du film vert

(source: www.festivaldufilmvert.ch)

Je n’ai pas hésité longtemps avant d’accepter la présidence du Festival du Film Vert. Aborder les grands enjeux écologiques à travers l’image et la narration me semble une excellente chose. L’approche écologiste est en effet souvent rébarbative et par trop technique. Alors allez voir ces films, près de chez vous, entre le 16 février et le 3 mars 2013!

Adolescent, je voyais l’Humanité courant à sa perte, tels les moutons écervelés suivant celui que Panurge précipita dans la mer, après l’avoir acheté au marchand Dindenault, lui-même entraîné dans la chute, puis noyé. La scène nous a été contée, vers 1550, par François Rabelais décrivant les pérégrinations de Pantagruel au Pays des lanternes. Bien avant l’apparition de la « lanterne magique », ancêtre du cinéma.

Si le « mouton de Panurge » est une figure rhétorique bien ancrée dans notre culture, c’est probablement qu’elle exprime bien les comportements grégaires et dévastateurs qui, de plus en plus, menacent l’espèce humaine et des pans entiers de la vie sur Terre. Durant plus de trente ans, je me suis engagé à tracer des voies permettant à certains individus de quitter le troupeau et de tenter d’échapper au précipice. Ce fut tout d’abord l’aventure de La Bonne Combine – qui d’ailleurs se poursuit, depuis 1980 – pour lutter contre le gaspillage et le prêt-à-jeter en réparant tout ce qui peut l’être. L’idée s’élargit tout naturellement, en 1992, avec la création du Bureau d’investigation sur le recyclage et la durabilité, qui cherche et promeut des idées de recyclage et de réemploi pour nos déchets. Enfin, dès 1998, au Parlement, puis à l’Exécutif du Canton de Vaud, j’ai eu la possibilité de poser les bases d’un Agenda 21, de sorte à éviter que le Développement durable ne devienne un bac à sable dans lequel on laisse s’amuser les écolos et toutes celles et ceux qui ont un zeste de mauvaise conscience. Lorsque j’ai quitté mes fonctions de Conseiller d’Etat, en juin 2012, le Canton de Vaud disposait d’un référentiel solide dans lequel il avait inscrit un programme de législature 2007-2012 compatible avec les objectifs à long terme du Développement durable.

Bien décidé à poursuivre mon action dans ce sens, je n’ai pas hésité une seconde avant d’accepter de présider le Festival du Film Vert 2013. Car, plus encore qu’au XVIe siècle, il est nécessaire d’alerter l’opinion publique, de documenter les menaces qui pèsent sur la planète, de dénoncer les comportements moutonniers ou nuisibles et de proposer de nouveaux chemins. Qu’il s’agisse d’un documentaire, d’un film de fiction ou d’une narration poétique, le cinéma nous fournit les connaissances scientifiques, les envies ou encore l’énergie nécessaires pour explorer puis élargir ces routes nouvelles qui nous éloigneront de la falaise vers laquelle nous sommes entraînés.

Bien sûr, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, nul n’est censé ignorer tout ces problèmes, tout comme les possibilités qui s’offrent à nous pour tenter d’éviter le désastre. Et on pourrait même considérer comme anachronique l’idée de devoir réunir physiquement des femmes et des hommes dans une salle de cinéma pour réfléchir à ces défis. Mais c’est précisément en raison de ces rencontres et ces échanges véritables que j’ai souhaité m’impliquer dans ce Festival 2013 du Film Vert.

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