Pour un label de réparabilité


(Source: http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/on-en-parle/)

Très fort, Xavier Bloch! L’animateur de l’émission “On en parle” sur La Première (RTS) a réussi à extraire quelques passages pertinents d’une interview de plus d’une heure enregistrée le 12 décembre 2013 chez why! open computing SA. Il faut dire que, après avoir pratiquement consacré une vie à la lutte contre le gaspillage et l’obsolescence programmée, j’ai décidément beaucoup à dire sur le sujet et il est difficile de m’arrêter… J’espère cependant avoir encore l’occasion de développer cette vieille idée d’un label de réparabilité pour permettre aux consomm’acteurs d’effectuer des choix éclairés et inciter les fabricants à proposer des produits plus durables.

L’achat d’un nouvel appareil est certes une décision qui appartient au consommateur. Cependant, il est fortement influencé dans ce choix par le fabricant. C’est particulièrement vrai lorsque la décision de remplacer le produit plutôt que de le réparer ou de le mettre à niveau se fonde sur un devis “sur-gonflé” assorti d’une offre alléchante!

La durée de vie d’un appareil est le temps qui sépare la date de l’achat de la décision de ne pas le faire réparer ou mettre à niveau. Qu’il s’agisse de la disponibilité des pièces de rechange ou de leur prix, le fabricant dispose en général d’une très grande liberté, alors que le consommateur n’a que le choix de payer ou… de racheter. Sur les nouveaux ordinateurs portable Mac Book Pro, le remplacement du disque dur SSD par une mémoire de plus grande capacité ne peut se faire qu’avec un composant vendu au prix fort, car Apple a conçu un connecteur différent du standard mSATA. Il en va tout autrement du remplacement d’un composant normalisé – par exemple, un roulement à bille – que l’on peut se procurer chez divers fournisseurs sans être contraint de passer par le fabricant de l’appareil. Comme ces fournisseurs sont en concurrence, ils proposent le meilleur rapport qualité-prix et la réparation n’en est que plus avantageuse.

Ma proposition consiste à créer un “label de réparabilité” qui donne une très bonne assurance que le produit pourra être réparé ou mis à niveau sans passer sous les fourches caudines du seul fabricant. Bien sûr, il existera toujours des pièces spécifiques au produit, telles que les éléments du boîtier. Le label s’appliquerait donc essentiellement aux pièces vitales, comme l’interrupteur, l’affichage, la batterie, le programmateur et ses logiciels, etc.

J’ignore quel groupe de pression politique ou citoyen pourrait porter l’idée. Les associations de consommateurs? Les organisations de normalisation? Les associations professionnelles qui regroupent les PME du secteur des services? Les syndicats défendant les emplois locaux? Les Verts? Tous ceux-là?

D’où que vienne l’initiative, ses promoteurs pourront compter sur mon appui…

3 réflexions au sujet de « Pour un label de réparabilité »

  1. Ping : Pour un label de réparabilité - Les Observateurs

  2. Je suis très impressionné par l’intérêt suscité par cette idée formulée il y a plus de 30 ans! Je me fondais alors sur les observations faites dans le cadre des activités de La Bonne Combine, atelier de réparations en tous genre, mis sur pied pour lutter contre le gaspillage. Depuis, la situation ne s’est pas améliorée… Pourtant, j’y crois plus que jamais, car c’est devenu incontournable, si l’on veut concilier emploi et protection de l’environnement dans le sens du développement durable!

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