Financement collaboratif d’un projet open hardware: c’est parti!

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(Source: éolienne en bois développée à l’EPFZ qui devrait être réalisée par le CEAS grâce au crowdfunding sur kisskissbankbank.com)

Alors ça, j’adore!! Le Centre écologique Albert Schweizer (CEAS) lance pour la première fois aujourd’hui une campagne de crowdfunding pour réunir le financement nécessaire à réaliser à Madagascar une éolienne en bois et bambou, développée par deux jeunes ingénieurs de l’École Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFL). Les plans complets de l’engin seront publiés sous licence open hardware et n’importe quel bon bricoleur ou artisan, au Sud comme au Nord, devrait ainsi pouvoir réaliser une petite éolienne à un prix 3-4 fois inférieur à celles du commerce.

Ce projet est très enthousiasmant et j’espère que les lecteurs de mon blog seront nombreux à le soutenir, comme moi, même avec une petite somme. Il suffit de cliquer sur “Soutenir ce projet” sur la page www.kisskissbankbank.com/fabriquons-ensemble-une-eolienne-low-cost.

Membre du conseil de la Fondation du Centre écologique Albert Schweizer, je défends avec ferveur l’idée que les projets de coopération au développement financés avec de l’argent public et des dons privés devraient être menés dans un esprit open hardware, afin de démultiplier les bénéfices concrets des sommes investies. Dans le cas présent, le projet va se concrétiser dans quelques villages malgaches. Mais, s’il tient ses promesses, d’autres groupements villageois, petits entrepreneurs ou ONG locales pourraient lui emboîter le pas, en se contentant d’adapter la conception et les matériaux utilisés au contexte local. En Afrique bien sûr, mais aussi ailleurs dans le monde et même chez nous, au Nord!! Et rien n’indique que les améliorations proposées, sur la base de l’expérience, ne viendront pas demain du Sud…

Ce projet, pas son organisation, est parfaitement en phase avec les objectifs écologiques, sociaux et économiques du développement durable.

Seule ombre au tableau: que deviendront demain les batteries au plomb, dont la durée de vie est limitée à 3-5 ans, dans un pays où à ma connaissance il n’existe aucune solution de recyclage (tout au plus quelques filières illégales d’exportation vers l’Asie, à en croire cet article réunionnais de clicanoo.re).

Je peux paraître rabat-joie. Cependant, je suis convaincu que ce problème (et les autres: systèmes électronique de régulation, sources lumineuses usagées, etc.) devrait être pris en considération dès le départ du projet. Et je suis même persuadé qu’il serait possible de concevoir (si cela n’existe pas déjà) une installation open hardware de reconditionnement / recyclage des batteries usagées à l’échelle malgache. Avec pour bénéfice “collatéral” une solution durable pour les batteries de voiture et de camion, bien plus nombreuses encore…

Une autre piste pourrait consister à stocker l’énergie de manière non polluante sous forme d’air comprimé et avec un rendement proche de ceux d’une batterie au plomb, comme le propose la société vaudoise Enairys PowerTech. Et, si le système était libre de brevets, on pourrait même concevoir que les systèmes de stockage soit fabriqués localement…

Alors disons bon vent à ce projet!

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