(Source: http://www.instructables.com/)
Les appareils obsolètes ou même défectueux recèlent des composants fort utiles. J’ai récemment épinglé sur mon mur Pinterest ce catalogue de 8 idées de réutilisation d’un vieux disque dur d’ordinateur sur www.makeuseof.com. Parmi celles-ci, cet intriguant support pour couteaux en “bois aimanté”. Et si la récupération de ces composants s’organisait à grande échelle pour alimenter des projets industriels?La question est d’autant plus pertinente que, dans l’exemple particulier des super-aimants contenus dans les disques durs, le recyclage matière n’a pas lieu: après broyage des appareils, ils sont acheminés avec la fraction ferraille (à laquelle ils s’agglutinent), contrairement aux métaux non-ferreux, comme le cuivre ou l’aluminium, que l’on peut extraire à l’aide d’un séparateur à courant de Foucault. Surtout, ces super-aimants sont dopés au néodyme (Nd), un élément en voie d’épuisement sur la croûte terrestre et qui fait partie des terres rares, que les industriels commencent à se demander comment on pourrait les recycler (voir mon article de blog du 11 septembre 2016 sur l’économie circulaire et le Rapport technique 2015 de SWICO Recycling, p. 19). A noter encore que, toujours en lien avec le développement durable, le néodyme est indispensable pour la fabrication d’éoliennes efficaces et que les réserves connues ne couvrent pas les besoins découlant des plans de transition énergétique qui se mettent en place depuis quelques années à l’échelle mondiale (voir le chapitre Aimants à forte puissance dans l’article Terre rare).
Sa rareté justifie un prix assez élevé. Sous forme de petits cubes, par exemple, les aimants néodyme se vendent CHF 0.20/g sur www.supermagnete.ch, soit CHF 200.-/kg.
A l’instar de Freitag avec ses sacs en bâche de camion ou Espritvoiles avec ses produits en voiles de bateau usagées, il pourrait bien se trouver des industriels capables de trouver des applications utilisant des super-aimants néodyme récupérés à large échelle… Il est même probable qu’un tel projet serait plus rapide à mettre en place et surtout plus économique qu’un processus de recyclage matière permettant d’extraire cet alliage d’un broyat d’appareils… Ce d’autant plus que la part des disques durs classiques va rapidement décliner avec l’arrivée des stockages SSD et que la technologie ne sera peut-être disponible qu’une fois que le problème aura disparu.