(Source: https://ch.iqos.com/fr/programme-recyclage-sticks-de-tabac-iqos)
Depuis quelques temps, Philip Morris propose à ses clients des sacs de recyclage pour les sticks de tabac à chauffer HEETS et TEREA. La promesse est la suivante: Nous les recyclerons en quelque chose de nouveau. Impossible de savoir quelles sont ces choses nouvelles ni quels sont les partenaires de recyclage. Et la recherche de “recyclage” sur ch.iqos.com/fr/ ne donne aucun résultat. Voici la seule précision que l’on peut lire: Le contenu qui ne peut être recyclé sera destiné à la récupération de l’énergie. Il se pourrait donc qu’aucun réel recyclage n’existe. Je pense qu’on est là sur une opération de greenwashing caractérisé! Cela me fâche d’autant plus que, depuis 4 ans, je ne parviens pas à mettre en place un recyclage de l’or contenu sur les cartes de crédit, alors que les partenaires de recyclage existent!… Voir https://blogs.verts-vd.ch/marthaler/2017/combien-jetons-dor-a-poubelle/.
L’autre jour, j’ai rempli un questionnaire de satisfaction qui m’avait été adressé par IQOS et, en guise de commentaire, j’ai demandé des précisions quant à la réalité du recyclage des sticks de tabac usagés…
Hier, une dame très aimable m’a appelé pour me fournir des réponses. Comme elle n’avait aucune information technique au sujet de la séparation des différents constituants (cellulose, tabac pyrolisé, limaille de fer…), elle a cependant pu me donner le nom de leur partenaire pour le recyclage: https://www.terracycle.com.
D’après l’impressum, Terrycycle est basée en Allemagne. Ils proposent des systèmes de collecte de déchets mélangés. D’après les images, les matières plastiques sont utilisés pour produire des granulés de mixed plastics servant à fabriquer des éléments massifs pour du mobilier ou autre. Pas convaincant pour moi!…
Si l’on choisi le drapeau suisse français, on apprend qu’ils mettent en place des collectes de déchets non-recyclables sponsorisées. IQOS n’est pas mentionné et on apprend juste que la campagne de récupération d’emballages du fabricant de cosmétiques L’Occitane s’est achevée.
J’attends maintenant des précisions de la part d’IQOS sur la réalité du recyclage de ses sticks de tabac…
Bonjour,
Deux semaines plus tard, je reçois des informations beaucoup plus précises et crédible de la part de Philip Morris, que je partage ici:
S’agissant plus précisément du programme « Take-Back » et de vos questions sur le devenir des sticks de tabac usagés qui sont collectés par nos consommateurs adultes et renvoyés par la poste, nous pouvons partager avec vous les éléments suivants. Grâce à cette démarche lancée en décembre 2021 en Suisse, et dont l’adoption par les utilisateurs augmente régulièrement, nous disposons désormais des volumes nécessaires pour entrer dans les phases de test des alternatives de recyclage et de valorisation des sticks de tabac explorées au fil des mois. Notre objectif est de trouver des solutions qui valorisent chaque composant des sticks de tabac et qui vont donc au-delà du cycle d’incinération standard.
Nous expérimentons et évaluons ainsi respectivement l’efficacité et l’adéquation des technologies disponibles localement, leur potentiel de pré-industrialisation et à terme d’industrialisation. Cependant, cette tâche est complexe car les sticks de tabac sont constitués de plusieurs éléments. De plus, le contexte réglementaire en matière de recyclage impose un cadre strict quant à la transformation de ces composants.
Il faut en outre préciser que nous ne travaillons plus avec l’entreprise TerraCycle, favorisant désormais le recours à des solutions et des partenaires sur le plan local. Les sticks de tabac sont en effet récoltés auprès des consommateurs adultes et acheminés vers un lieu de stockage en Suisse en attente de leur traitement.
Nous travaillons donc actuellement sur plusieurs pistes allant de la valorisation énergétique par pyrolyse, à la séparation et au recyclage des divers éléments des sticks dans la fabrication d’autres matériaux bruts, en passant par le compostage pour certains composants. Pour vous donner un exemple concret, une technologie permettant de les transformer en matériaux pouvant être mélangés à l’asphalte pour créer des routes est actuellement testée sur certains marchés (par exemple en Slovaquie), afin d’être répliquée ailleurs sur le plan local si elle s’avère concluante. Sachant toutefois que ce qui est autorisé dans un pays ne l’est pas forcément dans un autre. D’où l’intérêt de trouver des solutions locales qui seront non seulement conformes à la loi, mais répondront également à une demande.
En espérant avoir ainsi pu répondre à vos interrogations, nous vous adressons cher Monsieur Marthaler, nos meilleures salutations.
En conclusion, je n’avais pas tout tort, puisque, contrairement à la promesse commerciale, ces sticks de tabac ne sont pour l’heure pas recyclés pour en faire de nouveaux produits. Il semble cependant qu’ils soient stockés quelque part – et pas incinérés – en attendant une solution régionale. Les considérations techniques et juridiques mentionnées dans la réponse me semble crédibles, tout comme la réelle volonté d’aller jusqu’au bout du raisonnement. Compte tenu des moyens financiers dont dispose Philip Morris, je pense qu’il est plausible que la promesse de recyclage sera finalement tenue, au moins en Suisse.
Je continue donc à envoyer mes sticks de tabacs, en attendant d’arrêter avec la nicotine… 😉