(RTS, La 1ère, Michèle Durand-Vallade, émission Mais où va-t-on?)
Suite à l’interview en direct du 28 juillet 2015 dans la série “Mais où va-t-on?”, Michèle Durand-Vallade m’a donné une magnifique occasion de développer ma perception de l’open hardware comme ferment d’une troisième révolution industrielle, le 10 août 2015, sur les ondes de La Première de la Radio Télévision Suisse.
Un peu provocante, l’idée défendue est la suivante… Contrairement aux idées reçues, les brevets freinent l’innovation et le développement économique. Ils créent en revanche des rentes de situation pour un nombre réduit de multinationales qui bénéficient de quasi-monopoles et dont la puissance financière dépasse celle de nombreux États. Du point de vue des économistes néo-classiques (Walras, Pareto, etc.), le fait que de telles sociétés puissent dégager jusqu’à 40% de bénéfice sur leur chiffre d’affaires démontre que la concurrence ne fonctionne pas et que la situation est économiquement sub-optimale. Ces rentes monopolistiques contribuent en outre à renforcer les inégalités en matière de répartition des revenus, au profit de la rémunération du capital (plutôt que du travail) et de la finance (au détriment de l’économie réelle).
A l’inverse, une économie basée sur l’open source et l’open hardware s’approche du modèle de concurrence parfaite imaginé par les économistes néo-classiques, dans lequel – il faut le rappeler – le bénéfice des entreprises est nul (quand bien même chacune cherche à le maximiser) et l’utilité pour la société maximale.
En créant La Bonne Combine, en 1980, j’ai utilisé la liberté la mieux protégée dans notre pays, celle du commerce et de l’industrie. Aujourd’hui, je vais un peu plus loin en affirmant que viser un système de concurrence parfaite permet de mettre en œuvre les objectifs du développement durable sans attendre un effondrement du “système capitaliste” (au profit d’un modèle dont on n’a même pas posé les bases théoriques)…