La poésie contre la violence…

La dormeuse de Tsahal

C’est un trou de caillasse formé par un obus,
Accrochant follement aux pierres des poussières
d’argent: où le soleil de ces collines fières
luit ; c’est un petit val où les cris se sont tus.

Une fille jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et le regard tourné vers un horizon bleu,
dort; elle est étendue sur le sol, sous la nue,
Pâle sur un lit de roche où la lumière pleut.

Les pieds dans la poussière, elle dort. Souriante
Sa main effleurant une poignée de terre
Qui vit son désespoir et sa misère errante
Ainsi que la violence de ceux qu’on laisse faire.

Elle a froid. La brise ne fait pas frisonner ses narines;
Elle dort dans le soleil, la main sur la poitrine,
tranquille. Une enfilade de petits trous béants
ont profané son corps, ont fait taire ses chants.

Qu’avait elle cet enfant de si dangereux en elle,
Si ce n’est les seules armes et qu’elle portaient sur elle;
Sa fragile candeur, son sourire désarmant
Son fier regard perçant, son port de résistant ?

Il faut dire qu’elle était, jeune Palestinienne
Le symbole d’un refus aux hordes conquérantes.
Prisonnière et victime mais jamais consentente
Pour que sa  propre terre à jamais lui revienne.

Copyright YD. – Octobre 2010
(d’après le poème de Rimbaud)

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