RER vaudois: la gare de Prilly-Malley donne le tempo

rame Flirt à Lausanne

Comparée à Zurich ou Genève, l’agglomération Lausanne-Morges détient un fameux atout. En effet, elle dispose déjà de deux “lignes diamétrales”: Genève-Lausanne-Berne et Yverdon-Lausanne-Sion. Alors que Zurich doit investir quelque 2,5 milliards pour sa fameuse DML (“Durchmesserlinie”), Genève doit réaliser le CEVA (Cornavin-Eaux Vives-Annemasse) pour 1,5 milliard de francs. Gr ce à de nouvelles rames Flirt (photo ci-dessus), il sera possible de traverser l’agglomération Lausanne-Morges (PALM) à la vitesse commerciale de 56 km/h, tout en desservant toutes les haltes existantes, ainsi que la nouvelle halte de Prilly-Malley située au centre géométrique de l’agglomération, à mi-chemin entre les gares de Renens et de Lausanne. Point de situation sur ce projet déterminant pour la mobilité des Vaudoises et des Vaudois.

Les premières rames Flirt du RER vaudois seront livrées dès la fin de cette année et la flotte nécessaire à l’exploitation complète du réseau devrait être disponible au changement d’horaire de décembre 2010. Accélération, freinage, largeur des portes à hauteur de quai, ces nouveaux véhicules pourront desservir à la cadence 30 minutes toutes les haltes du réseau CFF vaudois, dont, par exemple, St-Prex, Vufflens-la-Ville ou encore Burier.

Les haltes CFF sont distantes de 2,5 km en moyenne, sauf un “trou” de plus de 5 km entre les gares de Renens et de Lausanne. Dès juin 2012, la gare de Prilly-Malley comblera une lacune. Cette nouvelle halte se situe au centre géométrique de l’agglomération Lausanne-Morges et desservira le futur éco-quartier de Malley avec un potentiel du 6’000 nouveaux habitants et emplois. Le budget de cette réalisation (CHF 80 millions) est proportionnel à l’importance du chantier (emprise de 1 km). Ce chantier suit un planning extrêmement serré en raison de l’exigence de garantir le passage de plus de 500 trains par jour. En tout temps, il faudra mettre 3 voies à disposition du trafic CFF. On va donc commencer par construire un remblai, des murs de soutènement et deux voies au sud. En suite de quoi on pourra réaliser les aménagements dans l’emprise des deux voies ainsi libérées, puis achever le projet dans le périmètre de la voie nord. J’invite les personnes intéressées à visiter l’exposition consacrée au projet et dont le vernissage avait lieu ce samedi matin 22.08.09 (voir le site du schéma directeur de l’Ouest lausannois, exposition ouverte chaque 1er jeudi du mois de 17h00 à 19h00).

Par recouvrement des lignes Yverdon-Cully et Cossonay-Villeneuve, il est prévu d’offrir une cadence au quart d’heure dans chaque sens entre Cossonay et Cully. Cette exigence du canton de Vaud se heurte aux contraintes d’exploitation qui pèsent sur le “noeud ferroviaire” de Lausanne pour garantir une stabilité de l’horaire. Pour y remédier, les CFF prévoient la construction d’une 4e voie entre Lausanne et Renens devisée à CHF 210 millions. Son financement est garanti par le fonds FTP en vertu de la loi sur le développement de l’infrastructure ferroviaire (ZEB) votée par les Chambres en novembre 2008. Ces fonds n’étant disponibles qu’à partir de l’achèvement du tunnel du Gotthard (2018), les cantons de Vaud et de Genève ont offert de préfinancer cet objet afin qu’il se réalise d’ici 2016. Les négociations sont en cours avec les CFF et l’Office fédéral des transports. Mais cet ambitieux projet est inextricablement lié à d’autres investissements indispensables entre Lausanne et Genève-Aéroport, dont un “saut de mouton” entre les gares de Lausanne et de Renens pour “décroiser les trains” entrant à Lausanne, devisé à plus de CHF 100 millions.

Si le calendrier comporte encore des zones d’ombre, la volonté affichée par le canton de Vaud commence à porter ses fruits. Les rames Flirt circuleront dans quelques mois sur le réseau RER, la gare de Prilly-Malley est en cours de construction et les discussions vont bon train sur les préfinancements que Vaud et Genève pourraient apporter pour assurer un développement des transports publics sur l’arc lémanique. Loin de regarder passer les trains, comme le dénonce 24 Heures du 21.08.09, le canton de Vaud fait tout ce qu’il peut pour mettre en oeuvre sa stratégie ambitieuse en matière de transports publics.

3 réflexions au sujet de « RER vaudois: la gare de Prilly-Malley donne le tempo »

  1. L’article de 24 Heures a donné lieu à  une réaction pondérée du syndic de Prilly, Alain Gilliéron, sous la forme d’une lettre de lecteur soulignant “l’habituelle croisade anti-Marthaler de M. Prin”. A la demande du rédacteur en chef lui-même, Thierry Meyer, ce passage a été censuré, la publication intervenant finalement 6 semaines après l’article incriminé.

    Cet épisode a été pour moi la goutte qui fait déborder le vase et j’ai décidé de saisir le Conseil de la presse, en le faisant savoir par un communiqué de presse du 08.10.09. Pour celles et ceux que le fonctionnement de la rédaction du principal quotidien vaudois intéresse, voici le texte de la plainte transmise à  l’organe de surveillance des médias.

    Madame, Monsieur,

    Par la présente, je dépose plainte auprès de votre autorité contre le quotidien “24  Heures” pour violation de l’article 3 de la Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste. J’estime en effet que le devoir de “ne pas supprimer des informations ou des éléments d’information essentiels” n’a pas été respecté.

    Les faits

    Le 22 août 2009, “24 Heures” publiait un article signé Mehdi-Stéphane Prin qui fustigeait un retard dans la construction de la nouvelle halte ferroviaire de Prilly-Malley.

    Le Syndic de Prilly, Alain Gilliéron, a souhaité réagir à  cet article en adressant un courrier des lecteurs à  “24 Heures”. Le Syndic de Prilly y évoquait “l’habituelle croisade anti-Marthaler que mène M. Prin dans ses articles”. Cinq semaines après la publication de l’article, le rédacteur en chef, Thierry Meyer, adressait un message électronique à  Alain Gilliéron lui demandant que, pour la publication de ce courrier, le terme “croisade anti-Marthaler” soit supprimé. Le courrier des lecteurs modifié a été publié le 2 octobre 2009.

    Dans l’intervalle, “24 Heures” publiait, le 4 septembre 2009, toujours sous la plume de M. Prin, un article sur l’avenir de la gare de Lausanne et un éditorial sous le titre “Qui remettra François Marthaler sur les rails?”.

    Afin de mettre ce nouveau dérapage en perspective, je ne peux m’empêcher d’évoquer un épisode parmi d’autres qui n’est pas sans évoquer la présente affaire. Le 29 novembre 2007, “24 Heures” publiait un article sur un blog anonyme (!) au sujet de l’informatique cantonale; des passages du blog anonyme était rendus publics par le quotidien. Thierry Meyer, rédacteur en chef, titrait son éditorial “Un urgent besoin de reprise en main”. Ce dossier, publié en pages une et trois du journal, a été suivi de deux articles sur le site “anti-Marthaler”, sous la plume de M. Prin (30 novembre 2007 et 1er décembre 2007).

    Motivation

    S’il est juste que les activités de l’Etat, des membres du gouvernement en particulier, soient soumises à  l’analyse critique des médias, force est de constater que “24 Heures” a tendance à  s’acharner sur ma personne depuis fort longtemps. Ce fut par exemple le cas le 30 mars 2007 dans un article consacré aux pensions versées aux anciens Conseillers d’Etat et qui pronostiquait ma non-réelection, le tout à  l’avant-veille du scrutin (voir pièce jointe).

    Mon intervention auprès du rédacteur en chef suite à  la publicité disproportionnée (manchette, pages 1 et 3) faite aux critiques formulées sur un blog anonyme au sujet de l’informatique cantonale a été sans effet.

    Cet acharnement a justement été mis en évidence dans le courrier de M. le Syndic Gilliéron dans le passage qui a été supprimé à  la demande de M. Meyer (“l’habituelle croisade anti-Marthaler que mène M. Prin dans ses articles”). En effet, ce faisant, M.  Meyer a non seulement contraint M. Gilliéron, sous peine de ne pas publier son courrier, à  accepter la suppression d’un passage central de ce dernier, mais il a également dénaturé un texte qui ne lui appartenait pas. Cette manière de procéder me paraît clairement contrevenir au chiffre 3 de la déclaration des devoirs du journaliste. C’est pourquoi il me paraît important de porter ce fait à  la connaissance de votre autorité, afin que vous puissiez prendre position à  cet égard.

    Dans ce contexte, je relève que, bien que l’objet de la plainte ait trait à  un courrier des lecteurs, le conseil de la presse me semble néanmoins compétent pour en connaître, dans la mesure où l’acte dénoncé est, lui, de nature rédactionnelle.

    Invité à  s’expliquer en direct dans l’émission Forum du 8 octobre 2009 sur les ondes de la RSR, Thierry Meyer n’a pas contesté les faits. Il a cependant affirmé que la censure exercée à  l’encontre d’Alain Gilliéron se justifiait par la nécessité de protéger le journaliste contre une «  attaque personnelle   » et même un «  vaste procès d’intention   » (sic). C’est l’hôpital qui se moque de la charité! D’autant qu’il est très fréquent dans la rubrique «  courrier des lecteurs   » que le nom du journaliste soit cité et un certain parti pris dénoncé (voir à  ce propos les qualificatifs «  ignoble   », «  inf me   », «  assassine   », «  mensonger et insultant   » dans des lettres de lecteurs publiées par 24 Heures en réaction à  des articles du même journaliste). Ce sont même certainement les règles du genre.

    Dans l’attente de la prise de position du Conseil de la presse, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à  l’expression de mes sentiments les meilleurs.

    (signé) François Marthaler

    Annexes :
    articles de presse cités
    courrier de lecteur original de M. Gilliéron
    podcast de Forum du 08.10.09 http://info.rsr.ch/fr/rsr.html?audioUrl=&siteSect=220&playerMode=simple&&bcItemId=11326444&bcid=701603&contentDisplay=

  2. Après mûre réflexion, j’ai décidé lundi dernier de retirer la plainte déposée voici deux mois. Ci-dessous, le courrier envoyé au Conseil suisse de la presse.

    Madame, Monsieur,

    Par la présente, je vous informe que je retire la plainte déposée devant le Conseil de la presse contre le quotidien «  24 Heures   », en date du 15 octobre 2009.

    J’ai décidé de retirer ma plainte pour deux raisons. Tout d’abord, elle a atteint son premier objectif qui était d’amener «  24 Heures   » à  reconnaître avoir fait pression sur un élu pour obtenir la censure d’une simple lettre de lecteur que le rédacteur en chef estimait incompatible avec la ligne rédactionnelle du journal. Ensuite, je constate que les articles concernant des dossiers de mon département et parus dans ce journal depuis la mi-octobre ont été parfaitement corrects, y compris les éditoriaux et commentaires plus libres me concernant personnellement. J’en déduis qu’il n’y a plus lieu pour l’heure de dénoncer la «  croisade anti-Marthaler   ».

    Tout en vous remerciant de prendre bonne note de ce qui précède, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à  l’expression de mes sentiments les meilleurs.

    (signé) François Marthaler

  3. Ping : Avec 24 Heures, la COP21 va dans le mur! - François Marthaler

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