Boussole 21: un logiciel libre pour évaluer la durabilité des projets

Boussole 21

Créée en 2004, à mon arrivée à la tête du Département des infrastructures, l’Unité de Développement Durable (UDD) a développé les compétences et les outils permettant à l’Etat de Vaud d’orienter ses projets et politiques publiques dans le sens du développement durable. Il serait peu efficace de développer des projets exemplaires, si d’autres entités de l’Etat conduisent des politiques qui vont, même partiellement, à l’encontre de ces objectifs. Il s’agit au contraire de faire converger les actions vers un même but. C’est précisément ce que vise l’outil Boussole 21. Traduit en italien, il existe aujourd’hui en allemand.

Afin que chaque collectivité publique ne réinvente pas la roue, j’ai souhaité dès le départ que ce logiciel soit libre (open source) et puisse donc être utilisé par tous sans qu’il soit nécessaire de s’acquitter de droits de licence. Boussole 21 est donc devenu l’un des logiciels diffusé sous licence GPL de la Conférence suisse de l’informatique (CSI). Gr ce au soutien de la Confédération, le logiciel a pu être traduit d’abord en italien, puis en allemand. Ainsi, n’importe quelle entité publique ou privé, en Suisse ou à l’étranger, peut confronter son projet aux différents objectifs sociaux, écologiques et économiques du développement durable.

Toutes les dimensions doivent être évaluées par les promoteurs du projet: promotion de la santé, cohésion sociale, droits démocratiques, pollution de l’air, émissions de gaz à effet de serre, création et répartition des richesses, etc. Il s’agit d’une sorte de check-list permettant d’améliorer, par exemple, un projet de développement régional qui ne serait pas favorable à la préservation de la biodiversité ou un projet économique qui contribuerait à accroître les inégalités sociales.

En principe, tous les projets transmis par le Conseil d’Etat au Grand Conseil du canton de Vaud devraient avoir passé au travers de cette grille d’évaluation, afin que le parlement puisse décider en connaissance de cause. On évite ainsi que la main gauche ignore ce que fait la main droite.

S’agissant d’une méthode d’autoévaluation par les porteurs de projets, on m’objectera qu’elle peut être allègrement manipulée. A condition toutefois que les élus se laissent berner! En ce qui concerne les projets de mon département, les députés membres des commissions ad hoc se montrent généralement assez critiques sur ce chapitre, systématiquement documenté.

Il ne reste plus qu’à souhaiter que d’autres collectivités publiques – au premier rang desquelles figurent les communes – systématisent l’utilisation de Boussole 21 et que les élus se penchent de manière plus approfondie sur d’autres dimensions que le prix à court terme des politiques publiques qui leur sont soumises…

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