“Nous serons véritablement engagés sur le chemin du développement durable le jour où les entreprises seront en compétition sur ces objectifs!” C’est avec un grand enthousiasme et une certaine fierté que j’ai rappelé cette conviction d’entrepreneur “vert” à l’occasion de la remise à Johnson&Johnson du prix 2010 de l’entreprise Ecomobile, ce jeudi 4 novembre 2010 à La Chaux-de-Fonds. En une année, l’entreprise a réduit de 14% les émissions de CO2 imputables aux déplacements de son personnel (voir le dépliant publié pour l’occasion, pdf, 456 Ko). Remarquable, si l’on sait qu’en matière de transports, la Suisse ne parviendra pas en 10 ans à atteindre l’objectif de -10% sur lequel elle s’est engagée à Kyoto! A côté de l’entreprise lauréate, 20 autres entreprises et administrations privées et publiques ont mis en oeuvre un plan de mobilité d’entreprise et concourru pour ce prix de la Conférence des directeurs cantonaux des transports de Suisse occidentale (CTSO). Voir le communiqué de presse CTSO du 04.11.10.

Ce prix CTSO de l’entreprise Ecomobile a une petite histoire qui mérite d’être contée.

En juin 2004, les cantons de Vaud et de Genève publiaient conjointement une brochure pour promouvoir les plans de mobilité d’entreprise (pdf 402 Ko). Récemment élu au Conseil d’Etat vaudois, je me suis alors demandé comment mesurer l’utilité de cette publication et donc le bon usage des deniers publics. C’est là qu’est née l’idée d’un prix qui serait l’occasion de faire conn tre les bonnes pratiques en la matière et d’inciter d’autres entrepreneurs à s’engager dans l’aventure. J’étais surtout persuadé que les explications d’un entrepreneur à ses confrères sur l’expérience vécue seraient bien plus efficaces que les encouragements d’un élu écologiste!

Un premier prix a été décerné en 2006 à la Fondation genevoise pour les soins à domicile par les cantons de Vaud et de Genève (voir https://blogs.verts-vd.ch/marthaler/2008/03/01/chaque-entreprise-ou-administration-peut-mieux-gerer-sa-mobilite/). En 2008, c’est la manufacture Jaeger-Lecoultre qui a reçu le prix vaudois (voir https://blogs.verts-vd.ch/marthaler/2008/10/09/prix-2008-de-la-mobilite-dentreprise-la-manufacture-jaeger-lecoultre-ma-completement-bluffe/). Enfin, en 2009, c’est la ville de Nyon qui a emporté la distinction cantonale (voir https://blogs.verts-vd.ch/marthaler/2009/11/18/prix-de-la-mobilite-dentreprise-a-la-ville-de-nyon/).

L’expérience de Jaeger-Lecoultre a vivement intéressé d’autres manufactures de la Vallée de Joux, mais aussi des entreprises de l’arc jurassien employant comme elle des frontaliers. Alors président de la CTSO, j’ai sans difficulté convaincu mes collègues de Suisse occidentale (GE, VS, FR, NE, JU et BE) d’étendre l’émulation à l’ensemble de nos entreprises, au delà des frontières linguistiques.

Alors que le nombre de candidatures s’est avéré très réduit lors des éditions de 2006, 2008 et 2009, je suis particulièrement satisfait de constater que l’édition 2010 à l’échelle de la Suisse occidentale en a motivé 21, un nombre tout à fait respectable, parmi lesquelles 6 candidatures vaudoises. C’est l’effet “boule de neige” que je souhaitais il y a 5 ans. Plus que jamais, je suis persuadé que le levier de la concurrence peut et doit être actionné par les pouvoirs publics pour atteindre les objectifs du développement durable. Reste à voir si ce ressort joue aussi pour les collectivités publiques elles-mêmes, dont ont attend qu’elles soient exemplaires…