La filière hydrogène n’est pas si prometteuse

(source: http://acces.ens-lyon.fr/eedd/climat/dossiers/energie_demain/hydrogene/pourquoi-l-hydrogene/)

Dans mon esprit, la pile à hydrogène présentait un rendement sans comparaison avec le bon vieux “moteur à combustion interne”. Scrutant les projets de recherche de la HEIG-VD dans le domaine de l’énergie, je suis tombé sur une fiche décrivant le rendement énergétique des différentes étapes de production d’hydrogène pour alimenter des moteurs de bateaux à partir d’énergie solaire.

Pour son projet, l’Institut d’Energie et Systèmes Electriques (IESE) table sur les rendements suivants: 90% pour l’électrolyseur (dissociation de l’eau en H2 et O2), 80% pour le compresseur permettant de stocker l’hydrogène à une pression de 200 bars, mais seulement 50% pour la pile à combustible qui transforme l’hydrogène en eau, électricité et chaleur, et finalement 90% pour le système électrique du bateau, sans parler des 40% de l’hélice (voir la fiche du projet H2 Ports, pdf 304 Ko). Comme les rendements se multiplient (0.9 x 0.8 x 0.5), la transformation de l’électricité solaire en hydrogène avant de retrouver de l’électricité se solde par une perte de 64%, soit un rendement de 36%. Un tel rendement correspond à celui d’un bon moteur à essence, mais il est moins élevé que les 45% d’un moteur diesel (voir article Wikipédia consacré au rendement des moteurs à explosion).

Dès lors, il semble évident que l’énergie produite par des panneaux photovoltaïques devrait autant que possible alimenter directement un moteur électrique. C’est bien ce que fait Planetsolar, le célèbre bateau qui a fait le tour du monde avec l’énergie solaire et développé dans la même école.

Le rendement décevant de la pile à combustible m’a surpris, mais il peut s’avérer encore plus faible, par exemple, 20-30% pour la pile à combustible à méthanol direct (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Pile_à_combustible).

J’en conclus, sous l’angle écologique, que la pile à combustible n’a d’intérêt que si la chaleur cogénérée peut être utilisée, par exemple pour chauffer un immeuble ou pour un processus industriel utilisant de la chaleur à basse température. Ce que sait faire le groupe chaleur-force, bien plus économique, mais en émettant du CO2, des polluants et du bruit…

A l’inverse, la fabrication d’un “hummer vert” est totalement grotesque, pour ne pas dire irresponsable!

Une réflexion au sujet de « La filière hydrogène n’est pas si prometteuse »

  1. Si tu veux comparer le diesel et l’hydrogène, via photovoltaïque, il faudrait prendre le pétrole à la source, donc la photosynthèse des arbres enfouis il y a des millions d’années. et là ce serait comparable. ou alors un champ de cane à sucre, ou autres betterave, comme capteurs solaires, que l’on transformerait en alcool comme carburant.

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