Le CERN met à jour sa licence sur le matériel libre

(Source: CERN, 12.03.2020)

Neuf ans après la publication du premier brevet open hardware, le CERN (Conseil européen pour la recherche nucléaire basé à Genève) vient de publier une nouvelle version de son brevet visant à protéger et – surtout – à diffuser les innovations technologiques à l’échelle planétaire. Comme il l’avait fait en 1990 avec l’invention du web (World Wide Web).J’avais invité Javier Serrano, l’un des co-auteurs du brevet open hardware du CERN, à un Open Business Lunch à Lausanne en juin 2015 (voir https://blog.whyopencomputing.ch/2015/06/open-business-lunch-lausanne-12-06-15/).

Son exposé m’avait particulièrement impressionné. Voici ce que j’écrivais en juin 2015 sur le blog de whyopencomputing.ch:

La présentation de Javier Serrano était captivante. Il a bien voulu nous transmettre ses diapositives (voir http://whyopencomputing.ch/wp-content/uploads/2015/06/obl_lausanne_06_2015.pdf). Évidemment, c’était mieux avec les explications complètes en français…

Mais, en complément, il nous a fourni ces quelques liens vers des exemples enthousiasmants de développements rendus possible par l’approche open hardware:
– une main artificielle réalisable à faible coût, à l’aide d’une simple imprimante 3D (voir http://enablingthefuture.org/);
– un système de monitoring pour détecter les pertes, par exemple, dans un réseau de distribution d’eau potable (voir https://momo.welldone.org/);
– un réseau de mesure fiable des émissions radioactives dans la région de Fukushima (voir http://blog.safecast.org/).

Javier Serrano est un scientifique, par définition modeste. Mais les auditeurs en ont certainement retenu que l’approche open hardware peut permettre de soulever des montagnes…

Il a rajouté un lien vers cet essai de Michele Boldrin et David K. Levine, intitulé “Against Intellectual Monopoly” (voir http://levine.sscnet.ucla.edu/general/intellectual/againstfinal.htm), qui démontre que la protection offerte par les brevets, loin de stimuler l’innovation, freine globalement l’innovation et le développement (économique et humain). À méditer…

Aujourd’hui, la version 2.0 de la licence CERN sur le matériel libre offre trois variantes de la licence, qui utilise des technologies plus simples, et elle élargit sa portée de manière à pouvoir couvrir des conceptions appartenant à des domaines variés tels que l’art, la mécanique ou encore l’électronique; de plus, elle permet d’adapter la licence à des cas tels que des circuits intégrés spécifiques à une application (ASIC) et des dispositifs logiques programmables (FPGA). Elle peut même être utilisée comme licence pour des logiciels.

Pour être plus concret, voici un lien vers les projets open hardware documentés sur le site du CERN: https://ohwr.org/welcome.

En cette période de coronavirus, je suis persuadé que bon nombre de personnes ont compris que l’Humanité a plus que jamais besoin de coopération, d’utiliser l’intelligence collective, de considérer que les résultats de la recherche scientifique (en particulier, lorsqu’elle est financée avec de l’argent public) font partie du bien commun. Et même d’un point de vue économique, cette approche est probablement la seule à pouvoir sauver notre système économique…

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