(RTS, La 1ère, Michèle Durand-Vallade, émission Mais où va-t-on?)
Profitant de la torpeur estivale, Michèle Durand-Vallade a voulu traiter du sujet – plutôt subversif – de la décroissance et m’a invité pour une interview en direct, le 28 juillet 2015, sur les ondes de La Première de la Radio Télévision Suisse.
Une occasion de plus pour moi de redire à qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain (ou l’économie avec le jus du gaspillage)…
Contrairement à la majorité des “décroissants”, je veux croire qu’un développement durable est possible. Autrement dit, il est possible d’augmenter le PIB tout en réduisant les impacts sur l’environnement, la consommation de ressources naturelles et les injustices. Pour illustrer le propos, on peut soutenir qu’une consommation accrue de produits bio, locaux et/ou issus du commerce équitable (plus chers) accroît le PIB – puisque cela améliore le revenu paysan – tout en réduisant les impacts environnementaux et en favorisant une alimentation plus saine. De plus, celles et ceux qui font ce choix, auront tendance à réduire le gaspillage alimentaire et à espacer leur consommation de viande, dont ils ont conscience des impacts environnementaux considérables. CQFD.
L’idée de “décroissance” m’est sympathique et je pourrais peut-être même donner ma voix à un(e) candidat(e) ayant l’objectif de réduire le produit intérieur brut. Cependant, pour mettre un tel projet à exécution, il faudrait qu’une majorité du Parlement prenne des décisions très fortes et impopulaires, engendrant une contraction du pouvoir d’achat. En l’état, une telle hypothèse n’est pas envisageable. Et elle n’est peut-être même pas souhaitable. Du moins avant d’avoir épuisé toutes les pistes permettant de viser une utilisation limitée des ressources, une réduction drastique de notre empreinte environnementale et une meilleure répartition des richesses (notamment entre le Nord et le Sud).
Avec l’open source, l’open hardware, le crowdfunding et l’économie collaborative, on voit se créer sous nos yeux des modèles concrets pour réaliser ces objectifs bien avant que le législateur n’ose, dans sa majorité, sortir l’éteignoir de la “décroissance”.