Indice de réparabilité: un peu comme une consécration

(Source: www.indicereparabilite.fr)

Depuis le 01.01.2021, la France exige des fournisseurs de certains appareils électroniques et électroménagers de publier un indice de réparabilité. Les ordinateurs portables figurent parmi les produits visés et les notations sont publiées sur www.indicereparabilite.fr/appareils/ordinateur-portable, une plateforme mise en place par Spareka, membre, comme why! open computing, du Club de la Durabilité. Sur une centaine de laptops, les ordinateurs why! figurent sans surprise en pool position. Yes!Cela s’explique essentiellement par le fait que, non seulement, les ordinateurs why! sont démontables sans outillage particulier, mais que les schémas, les pièces et les instructions de réparation sont à disposition des consommateurs et pas uniquement des ateliers de réparation agréés.

A titre de comparaison, on notera que les ordinateurs portables MICROSOFT Surface Book 3 se retrouvent en queue de peloton avec une note de 3.5/10.

Neuf ans après la création de la marque why!, cette reconnaissance est évidemment importante! Une sorte de consécration!…

Reste à savoir ce qui va se passer en Suisse. En juillet 2020, j’avais eu l’occasion de dénoncer la dangereuse dérive du projet de révision de l’Ordonnance fédérale sur la reprise et l’élimination des appareils électriques et électroniques (OREA; voir https://blogs.verts-vd.ch/marthaler/2020/lorea-du-gaspillage/), en raison du fait que le réemploi des appareils et des pièces demeuraient interdits. Depuis lors, le Conseil fédéral a récemment décidé d’adopter une révision minimaliste (voir https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-85506.html), dans l’attente du résultat des débats parlementaires en lien avec le concept d’économie circulaire.

En effet, dans le rapport explicatif, on lit (p.7):

Pour la même raison, le thème de la réutilisation d’appareils électriques ou électroniques collectés n’est pas abordé dans la présente révision. Le Parlement se penche dans le cadre de ses discussions concernant ladite initiative parlementaire sur les mesures permettant de renforcer l’économie circulaire. Dès qu’il sera clair si le Parlement souhaite introduire au niveau de la loi des dispositions sur la promotion de la réutilisation de produits ou de déchets, le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) proposera une manière d’inscrire, au niveau de l’ordonnance, la préparation à la réutilisation d’appareils électriques ou électroniques hors d’usage.

La super-frilosité du Conseil fédéral ne me surprend malheureusement pas. Mais je crois qu’on peut compter sur le Parlement pour corriger le tir. C’est donc avec satisfaction que j’ai lu la Carte blanche de la Conseillère nationale verte et directrice de la FRC dans le quotidien 24 Heures du 22.01.2022 et qui plaide en faveur de l’affichage d’un indice de réparabilité pour les produits vendus en Suisse.

Si cette proposition devait passer la rampe des Chambres fédérales, l’atelier de réparations La Bonne Combine que j’ai lancé il y a 42 ans disposerait enfin d’arguments factuels pour promouvoir des appareils de qualité et réparables.

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