La durabilité se cache dans les détails

(Source: https://www.anibis.ch, 30.05.2022)

L’autre jour, mon casque de moto Shark (acheté CHF 249.- en juillet 2004) est tombé par terre et la visière s’est détachée. Au sol, j’ai retrouvé et ramassé le bouton poussoir permettant de le déverrouiller. Malheureusement, de retour chez moi, je me suis aperçu qu’il me manquait trois petites billes et un gros ressort. Inutile de faire 100 km aller et retour pour tenter de les retrouver. Il ne me restait plus qu’à en racheter un neuf…Somme toute, 18 ans après l’achat, l’objet pouvait être considéré comme largement amorti et je me suis mis en quête d’un nouveau casque

Cependant, ce casque, de couleur gris métallisé, avait été acheté avec celui de ma femme et – même si c’est idiot – je ne souhaitais pas les dépareiller. Et puis, depuis 2004, les prix ont évidemment fortement augmenté et j’avais du mal à admettre l’idée d’investir trois ou quatre cents francs pour 3 billes et un ressort…

J’ai donc recherché sur les sites de petites annonces un casque d’occasion. Et après 5 minutes, j’ai trouvé sur anibis.ch un casque noir, de même marque et modèle, à vendre pour CHF 30.- à Lausanne. Arrivé chez le vendeur, le lendemain, le casque “en très bon état” était complètement pourri (pièces manquantes, éclats, mentonnière fendue…). Mais, comme les charnières étaient en bon état, je l’ai tout de même acheté.

En moins d’une heure, y compris nettoyage et polish, mon vieux casque était réparé et toujours appairé avec celui de ma femme. De plus, je dispose maintenant d’une épave sur laquelle prélever des pièces si besoin.

Si je me suis décidé à publier ce petit billet de blog, c’est que, malgré mon ADN anti-gaspi, j’ai en premier lieu pensé à acheter un produit neuf, avant de rechercher un casque d’occasion, pour finalement acheter une épave pour les pièces. Résultat: 2 casques de 1,5 kg la pièce qui ne seront pas (tout de suite) incinérés. Voilà un bel exemple hyper-concret de développement durable!

La morale de cette histoire, c’est que pour me permettre de trouver les petites pièces nécessaires pour faire durer mon casque de moto, il fallait que son “propriétaire” prenne la peine de le mettre en vente, malgré son état de délabrement. Et si je mets “propriétaire” entre guillemets, c’est que je suis persuadé que l’objet extirpé d’un petit garage rempli de toute sorte de choses avait été récupéré quelque part dans le cadre d’une activité marginale permettant à ce vendeur de mettre chaque mois un peu de beurre dans les épinards. Et je lui dis bravo et merci!

Alors, si vous possédez un objet inutile, même “foutu”, prenez quelques minutes pour le photographier et le mettre en vente sur une plateforme de petites annonces. Vous serez surpris de voir qu’il trouvera rapidement preneur!…

Et si vous savez faire cela, vous aurez moins d’hésitation à rechercher un produit de seconde main près de chez vous, plutôt que d’acheter du neuf sur Internet…

PS: A CHF 350.-/t transport compris, l’incinération d’un casque de 1,5 kg coûte à la collectivité CHF 0.50. Dans le cas ci-dessus, il aura rapporté CHF 30.- à son propriétaire, soit CHF 45’000.-/t. Et moi, j’aurai économisé certainement plus de CHF 300.-!

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