La Bonne Combine 2.0

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(La Bonne Combine, Christophe Inaebnit aux prises avec une perceuse-visseuse; source FRC)

Après 35 ans d’existence, et à l’heure où tout le monde parle de développement durable, l’atelier de réparations en tous genres La Bonne Combine est devenu un navire en perdition, pris entre les icebergs de la camelotisation, des prix discount et d’une réparabilité en chute libre. On serait tenté d’en conclure que la société du prêt-à-jeter a gagné et de déposer le bilan avant qu’il ne reste plus rien de cette belle aventure idéaliste et visiblement trop utopiste…

Pourtant, d’autres signaux semblent montrer que la réparation a le vent en poupe et qu’il est même possible de gagner de l’argent en faisant durer les appareils. C’est en particulier le cas de iFixit aux USA (et maintenant en Europe) qui offre une plate-forme collaborative pour diffuser des milliers de guides de réparation (18’000 à ce jour!), effectuer des tests de réparabilité et produire des vidéos de promotion de la réparation. Tout ceci étant offert gratuitement, ils se financent sur la vente d’outils et de pièces de rechange (y compris d’occasion!) à des prix compétitifs. Au vu de la qualité des infrastructures offertes gratuitement, on peut imaginer que ce business est rentable… Lire la suite

Écologie industrielle: un virage s’amorce

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(Source: genie.ch, le réseau de l’écologie industrielle dans le canton de Genève)

Membre du comité de l’association Ecoparc, j’ai découvert, dans notre séance d’hier, la plate-forme genie.ch visant à favoriser l’écologie industrielle dans la région genevoise. Réutilisation des déchets ou des rejets de chaleur des uns par les autres, recyclage des matériaux de construction, organisation d’une mobilité durable à l’échelle d’une zone industrielle, etc. De vieilles idées qui font toujours recette. Tant mieux. Il y a d’autres espaces d’échanges ailleurs autour de ces défis, comme par exemple, en France et au Québec, l’association Palme. Les expériences des uns et des autres pourraient booster le développement de l’écologie industrielle…

Financement collaboratif d’un projet open hardware: c’est parti!

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(Source: éolienne en bois développée à l’EPFZ qui devrait être réalisée par le CEAS grâce au crowdfunding sur kisskissbankbank.com)

Alors ça, j’adore!! Le Centre écologique Albert Schweizer (CEAS) lance pour la première fois aujourd’hui une campagne de crowdfunding pour réunir le financement nécessaire à réaliser à Madagascar une éolienne en bois et bambou, développée par deux jeunes ingénieurs de l’École Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFL). Les plans complets de l’engin seront publiés sous licence open hardware et n’importe quel bon bricoleur ou artisan, au Sud comme au Nord, devrait ainsi pouvoir réaliser une petite éolienne à un prix 3-4 fois inférieur à celles du commerce. Lire la suite

Vraiment démerdes, les Africains!

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(W.Afate 3D Printer, l’imprimante 3D qui recycle les déchets électroniques. Source: www.lemonde.fr)

Merci à Sarah Dirren (RTS, La 1ère) qui m’a transmis le lien vers cet article qui prouve, une fois de plus, que les Africains sont vraiment doués en matière de développement durable! En fait, l’imprimante 3D ne recycle par les déchets électroniques, mais elle est, j’imagine, constituée de composants récupérés sur de vieux ordinateurs (alimentation, châssis, commandes…) et de vieilles imprimantes (moteurs pas à pas, rails…). Il faut maintenant que je contacte ce Monsieur Sénamé Koffi Agbodjinou, animateur du Woelab de Lomé, pour lui suggérer de construire une Filamaker lui permettant de recycler d’autres déchets thermoplastiques en fil pour son imprimante 3D. Après quoi, je vais voir comment organiser un transfert de technologie vers le Burkina Faso et le Sénégal avec le concours du Centre écologique Albert Schweizer (CEAS) très engagé dans la coopération Sud-Sud. On aura alors imprimé un cercle vertueux et durable…

Principe “pollueur-payeur”: premiers effets concrets

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(Photo prise à la Coop de Prilly Centre en septembre 2014)

Après plus de 20 ans de résistance farouche, le canton de Vaud a fini par appliquer le principe du “pollueur-payeur” en matière d’élimination des déchets. Sans surprise, le volume des déchets incinérables a fondu de 30-50% et le tri sélectif a rapidement atteint ce que l’on constatait depuis des années dans les cantons – surtout alémaniques – qui appliquaient la loi (art. 32a de la Loi sur la protection de l’environnement). Excellente nouvelle du point de vue écologique, comme pour le porte-monnaie des contribuables, puisque le recyclage coûte nettement moins cher que l’incinération. Et voilà que les géants de la distribution, à l’instar de la Coop, contribuent à améliorer le bilan écologique et économique de la gestion des déchets!… Lire la suite

La 3e révolution industrielle sera aussi celle du capitalisme

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(source: http://www.worldfinancialreview.com/?p=1547)

Il faut absolument que je trouve le temps de traduire cet article de Jeremy Rifkin en français, car je fais la même analyse de la manière dont notre société pourrait – et va probablement – effectuer une “sortie par le haut” en direction du développement durable.

En attendant, vous pouvez lire l’article original en anglais…

The Third Industrial Revolution: How the Internet, Green Electricity, and 3-D Printing are Ushering in a Sustainable Era of Distributed Capitalism Lire la suite

Le prêt-à-jeter se porte bien

Le prêt-à-jeter se porte bien

Organisé par Rezonance et NiceFuture, ce G21 a réuni plus de 120 entrepreneurs, cadres et personnes convaincues de la nécessité, pour l’économie, de s’impliquer dans la mise en oeuvre du développement durable.

Le projet des ordinateurs durables et sous GNU/Linux why! a vivement intéressé l’assemblée. L’exposé m’a permis de montrer que, en Suisse, les tonnages de déchets du secteur électronique ont été pratiquement multipliés par quatre entre 2002 et 2012. En outre, les industriels commencent à réfléchir à la manière de récupérer dans ces déchets les “métaux sensibles” qui sont en voie d’épuisement, mais sont indispensable pour la fabrication de ces appareils. Enfin, l’impact écologique de leur production est quatre à cinq fois plus important que celui de leur utilisation et de leur élimination. Il est donc impératif de concevoir des produits plus durables, comme le fait why! pour ses ordinateurs.

Voir les diapositives de l’exposé (pdf, 371 ko).

Dénoncer l’obsolescence programmée, c’est bien. Et après?

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(source: http://www.murks-nein-danke.de/)

“La camelote? Non merci!” C’est ainsi que je traduirais le slogan “Mursk? Nein danke” de cette campagne iconoclaste lancée par un professeur d’université berlinois, Stefan Schridde, pour démontrer que l’obsolescence programmée n’est pas un mythe. Force est de constater que l’obsolescence programmée ne fonctionnerait pas sans la complicité – consciente ou non – d’une large part des consommateurs. Lire la suite

“L’homme de la Bonne Combine”


(Source: RTS, Couleurs locales, 10.09.13)
Voilà un joli coup de pouce diffusé par la Télévision Suisse Romande le jour-même où les premiers ordinateurs durables why! pouvaient être livrés. Mais il est un peu dommage que les journalistes aient surtout conservé des deux heures de tournage chez why! open computing SA les séquences “people” concernant ma carrière assez originale… En effet, me semble-t-il, le fait remarquable, c’est que, pour la première fois, une marque fasse tout pour prolonger au maximum la durée de vie de ses produits, et non pas le contraire. La nouveauté est d’autant plus intéressante que why! propose d’intégrer les préceptes du développement durable dans le domaine de l’informatique, particulièrement touché par les stratégies de l’obsolescence programmée.

Taxer le gravier “neuf” pour favoriser les produits recyclés et financer le développement durable

(source: http://www.earthheritagetrust.org/pub/learning-discovery/aggregates/introduction/introduction-3-the-aggregates-levy/)

Je me bats depuis 15 ans pour une réforme fiscale écologique taxant les ressources non renouvelables, détaxant le travail et l’innovation, pour favoriser l’utilisation rationnelle de ces ressources (voir mon postulat de 1998). Le gravier est, dans notre pays, l’une des plus importantes ressources non renouvelables. En huit ans et demi au Gouvernement, je n’ai pas réussi à faire avancer cette idée, malgré le fait que le transport des graviers du Pied du Jura par le rail plutôt que par la route requière un soutien financier (voir, par exemple, le préavis du Conseil régional du district de Nyon; pdf 228 Ko). Pourtant, l’idée fait son chemin. C’est ainsi que j’ai découvert, par exemple, que la Grande Bretagne a introduit avec succès une telle taxe en 2001 (“Aggregates Levy”), laquelle se monte, en 2012, à £2.10/t (CHF 3.20/t). Le produit de la taxe est affecté à des projets de développement durable (voir, par exemple, Aggregates Levy Sustainability Fund Grant Scheme). Lire la suite