Triste dimanche que celui que nous venons de vivre.
Au delà de la déception pour la perte du siège vert au Conseil des États et l’inquiétude face au virage à droite qui se confirme au niveau cantonal, c’est un profond sentiment d’injustice qui m’habite.
S’il est un politicien qui ne méritait pas de subir une non réélection, c’est bien Luc Recordon, un homme qui aura profondément marqué la politique cantonale et fédérale de ces 20 dernières années.
Luc Recordon, c’est un animal politique, un politicien au parcours impressionnant : Municipal à Jouxten-Mezery, député au grand Conseil, co-président des Verts vaudois, élu au Conseil national en 2003, et 2ème écologiste (après Robert Cramer, élu 3 semaines plus tôt) à siéger à la Chambre des cantons.
En 12 ans à Berne, il aura déposé plus de 180 interpellations, postulats, questions ou motions, noué des alliances, défendu des thématiques aussi diverses qu’importantes, telles que le tournant énergétique, la réforme de l’armée, la politique agricole ou encore le financement des grandes infrastructures ferroviaires.
Au delà du Luc Recordon politicien influent, c’est l’homme qui épate et impressionne. Pour arriver à un tel niveau en politique, on a coutume de dire qu’il faut être un peu un requin, jouer des coudes plus fort que ses adversaires pour se tailler une place au soleil.
Luc Recordon est sans nul doute l’une des exceptions qui confirment la règle.
Il a toujours brillé par sa modestie, son humanité et sa gentillesse. Il a beau tutoyer des Conseillers fédéraux, il a toujours participé activement aux séances de sa section locale, participé à des fêtes villageoises, écouté et compris tout le monde, indépendamment du statut, de l’âge ou du niveau social.
Luc Recordon, c’est quelqu’un qui peut être autant à l’aise dans une commission parlementaire que dans un bistrot du Gros-de-Vaud, qui peut siéger le matin au Conseil de l’Europe et participer le soir à une séance de la section Gros-de-Vaud des Verts vaudois, dans la cuisine d’un-e militant-e.
Luc Recordon, c’est celui qui ne s’énerve jamais, qui reste grand seigneur même quand il est attaqué de la manière la plus basse et mesquine (on l’a vu ces dernières semaines), qui reste toujours optimiste et fédérateur.
Luc Recordon, c’est un modèle, probablement la personne qui m’aura le plus marqué depuis que je me suis engagé chez les Verts vaudois, il y a de cela 10 ans.
Luc Recordon, c’est un grand Monsieur de la politique vaudoise, et si un rideau se baisse aujourd’hui sur une partie de sa carrière politique, aucun doute que d’autres vont se lever, et que son engagement en faveur du bien commun continuera sous d’autres formes. Les Verts et surtout notre canton ont trop besoin de lui !
Alors MERCI Luc, et tout le meilleur pour la suite de ton incroyable parcours !